A physician and a scientist, Raynard S. Kington, adds his voice to those who are appalled by the proposed elimination of the National Endowments for the Arts and for the Humanities. Read more...
Shmoop Releases Side-by-Side Translations of Shakespeare Online
Techno-News Blog. One website aims to make sense of the Bard’s poetic yet perplexing lines in modern English for contemporary young readers. Shmoop’s site, Shakespeare in Modern English, is designed to give students the best of both worlds: Reading the original text online right alongside a modern English translation and summary. More...
Caen. Université : inauguration de la salle de réalité virtuelle
Par . La Maison de la recherche en sciences humaines (MRSH), située sur le campus de l’Université de Caen, abrite désormais une salle de réalité virtuelle. Le projet a été mené par le Centre interdisciplinaire de réalité virtuelle (CIREVE), créé en 2006. L’inauguration de la nouvelle salle a eu lieu ce jeudi 2 mars 2017. Voir l'article...
Les Rencontres Humanités Numériques
Rapport SHS - Recommandations et conclusions
Recommandations et conclusions
Ce rapport peut paraître à bien des égards imprécis et incomplet, et il mériterait assurément d’être approfondi, et peut-être corrigé par des études qui nécessiteraient du temps et des moyens débordant très largement du cadre de la mission qui nous a été confiée.
Mais malgré ses limites, il apporte déjà des résultats susceptibles d’être transformés en recommandations. Les carences qui affectent la place de la recherche française en SHS dans le monde ne concernent que certaines disciplines, et varient selon les institutions.
1. Elles sont difficiles à évaluer convenablement faute d’outils, et ce sera notre première recommandation : il est urgent que soit imposé le dispositif RIBAC, lui-même amélioré, à l’ensemble du système d’enseignement supérieur et de recherche, à commencer par les universités, et que SUDOC et theses.fr deviennent des instruments pertinents s’il s’agit des thèses et des HDR. Des mesures réglementaires et des moyens légers devraient permettre assez aisément de régler techniquement ces questions. Il serait également utile que des informations précises soient collectées systématiquement à propos des bourses Marie-Curie, entrantes et sortantes, par exemple au niveau des établissements français concernés.
Le dispositif RIBAC doit être amélioré, et davantage exploité, au service de la puissance publique, des établissements et des chercheurs et enseignants-chercheurs. Il doit être rendu obligatoire pour tous, et pas seulement pour les chercheurs du CNRS.
Rapport SHS - B. Le modèle français classique
B. Le modèle français classique
Ainsi, les SHS françaises résistent ici et là au modèle international dominant, tout comme elles témoignent de peu d’intérêt pour les appels d’offres européens, ce qui n’est pas exactement la même chose. Les chercheurs et les responsables institutionnels français ont alors bien des arguments et des critiques à faire valoir.
Ils considèrent que ce modèle ne permet pas l’originalité, la fécondité de la recherche – ce qui est injuste, on vient de le voir, si l’on considère les appels d’offres de l’ERC qui fonctionnent exclusivement selon un principe bottom up : c’est le chercheur qui définit ce qui l’intéresse, il n’y a aucune orientation exigée, suggérée ou encouragée. Ils voient dans ce modèle international le triomphe du néo-libéralisme, le poids de l’argent tout puissant – il est vrai que culturellement, la recherche française financée par la puissance publique semble échapper à cette critique, qui, là aussi, ne devrait pas valoir pour les programmes européens, qui sont financés avec l’argent des contribuables. Ils s’inquiètent de voir se renforcer les pensées dominantes, mainstream, au plus loin de la pensée critique, plus ou moins décalée.
Rapport SHS - A. Le modèle international hégémonique et la spécificité de l’Europe
A. Le modèle international hégémonique et la spécificité de l’Europe
Dans le monde entier et sous l’impulsion de logiques propres avant tout aux universités du monde anglo-saxon, et à celles qui s’en inspirent, en Chine, en Corée du Sud ou au Japon par exemple, comme dans d’anciens pays du bloc soviétique, on assiste en effet au développement d’un modèle qui conjugue un type de management méritant d’être qualifié de hautement concurrentiel et néo-libéral, un mode de recrutement qui opère à grande échelle, le marché universitaire étant mondial, ou en tout cas sans la moindre difficulté inscrit dans le cadre de l’Amérique du Nord et du Commonwealth, et une conception de la science et du travail scientifique qui détermine les standards et les normes pour la recherche, y compris s’il s’agit des SHS.
Rapport SHS - IV. Deux modèles… plus un
IV. Deux modèles… plus un
Les sciences humaines et sociales se sont construites au xixe et au xxe siècles, pour l’essentiel, dans quelques pays occidentaux, dont la France, au point que l’historien allemand Wolf Lepenies a pu parler, pour l’invention de la sociologie, de « trois cultures », allemande, anglaise et française. Et aujourd’hui, alors qu’elles se sont globalisées, étendues et ancrées sur toute la planète, les SHS donnent l’image de se couler dans le moule d’un modèle principal, international, tandis qu’en France, un ancien modèle tente de résister de façon à bien des égards réactive bien plus que tournée vers l’avenir.
Rapport SHS - B. Les carences du système universitaire
B. Les carences du système universitaire
Quand il s’agit des SHS, le système universitaire français apparaît dans certaines disciplines et dans nombre d’institutions – mais pas dans toutes, on l’a vu – comme bien loin d’être inscrit pleinement dans des logiques de compétition internationale.
Il fonctionne alors sans prendre en considération le caractère international que pourraient revêtir les carrières et les trajectoires des chercheurs, et souvent même en donnant l’image d’une indifférence, voire d’un rejet par rapport à ce que peut apporter une expérience de recherche à l’étranger – exactement le contraire de ce que valorisent les universités anglaises ou néerlandaises, où il existe des listes de critères à examiner pour tout recrutement, parmi lesquels, systématiquement, figure l’expérience internationale.
Notre système universitaire est mal outillé, généralement, pour soutenir la présence française à l’international : les crédits pour des missions ou pour permettre la participation d’enseignants-chercheurs ou de doctorants à des congrès et à des conférences à l’étranger sont insuffisants, et les moyens humains (personnels d’appui à la recherche notamment) qu’il faudrait mettre éventuellement à la disposition des chercheurs ayant obtenu une ERC font défaut.
Rapport SHS - A. La langue
A. La langue
Notre langue était dans le passé hégémonique dans la vie scientifique internationale – ce dont témoigne Immanuel Wallerstein évoquant l’évolution de l’Association internationale de sociologie depuis son troisième congrès, en 1959, jusqu’à 2014 : « Au départ, les langues officielles de l’AIS étaient l’anglais et le français. En 1959, le français était largement utilisé. Rares étaient les traductions, la plupart des participants pouvaient comprendre, sinon parler les deux langues. Il me semble que l’on parlait plus français en 1959, à 300 personnes, que dans le congrès beaucoup plus large de 2014 (quelque 5 000 participants). [Aujourd’hui] quand un orateur parle français dans une session d’importance, de nombreux anglophones la quittent, tout simplement 1. » De même, les concours comme celui de l’ERC se passent nécessairement en anglais, à l’écrit comme à l’oral, même si, en théorie, il est possible d’exiger de pouvoir s’y présenter en français. Ce qui pénalise lourdement les éventuels candidats français, et détourne beaucoup d’entre eux de tout projet d’y participer.