Les débouchés réels des formations
Chargée par le Premier ministre d'étudier le système particulièrement "complexe" et "cloisonné" de l'orientation professionnelle en France - avec plus de 8.000 organismes qui y travaillent à des titres divers - l'élue de Seine-Maritime plaide pour un "bouleversement profond".
Parmi les écueils constatés, elle déplore que subsistent des "orientations massives vers des filières dont il est aujourd'hui connu qu'elles ne correspondent plus à des qualifications demandées par les entreprises, ou dont les débouchés sont restreints. Ainsi par exemple, sur dix CAP ou BEP, six le sont dans le tertiaire", alors que ces filières marchent notoirement moins bien, en terme d'embauches, que les filières dites de production et que "pour certaines (comptabilité, secrétariat), le recrutement se fait désormais au minimum au niveau du baccalauréat", note le rapport.
L'élue propose de "généraliser l'obligation d'information des bénéficiaires sur les taux de réussite et d'insertion professionnelle des formations" et de définir "un plan d'action national afin d'assurer une meilleure cohérence entre l'offre de formation et les débouchés réels".
Parmi ses autres préconisations, elle demande aussi d'intensifier "le rapprochement entre l'Ecole et le monde du travail", avec notamment une inscription de l'apprentissage des métiers, emplois et qualifications dans la formation initiale et continue des enseignants".
A la réception du rapport, Matignon a annoncé que le Premier ministre avait lancé une mission interministérielle pour définir, "avant la fin du mois de mars", le cahier des charges du service public d'information "dématérialisé, gratuit et accessible" à tous, prévu par la loi du 24 novembre 2009 sur l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie. Télécharger le rapport.