20 décembre 2011
210,3 millions d'euros pour les 36 lauréats de la deuxième vague de l'appel à projets équipement d'excellence

Laurent WAUQUIEZ, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et René RICOL, commissaire général à l'investissement ont dévoilé les 36 projets lauréats de la deuxième vague de l'appel à projets "Equipement d'excellence".
Cette action des investissements d'avenir a pour objectif de doter la France d'équipements scientifiques de taille intermédiaire (c'est-à-dire entre 1 et 20 millions d'euros) dans l'ensemble des domaines de recherche.
L'utilisation d'équipements scientifiques de qualité, régulièrement renouvelés, conformes aux standards internationaux, est devenue une condition impérative de compétitivité au niveau international. Toutes les activités de recherche se structurent désormais autour de ces équipements, des sciences de la modélisation pour lesquelles des moyens de calcul de plus en plus puissants sont requis, aux sciences humaines et sociales qui nécessitent bibliothèques et bases de données, en passant par la physique, la chimie, les sciences de la terre, les sciences de la vie et les sciences de l'ingénieur qui s'organisent autour de plates-formes expérimentales.
270 projets ont été reçus pour ce deuxième appel lancé en juin 2011: sur la base des évaluations et recommandations d'un jury international, présidé par Philippe Le Prestre, professeur de science politique et directeur de l'institut Hydro-Québec (Canada), 36 projets ont été sélectionnés soit un taux de sélection de 13%.
A l'issue de cette deuxième vague, 210,3 M€ sont attribués aux lauréats d'ici à 2020, issus de dotations en capital produisant des intérêts et de dotations immédiatement mobilisables pour de l'investissement:
Ainsi, l'achat des équipements, mais également une partie des coûts liés à leur fonctionnement, comme la maintenance, et certains personnels indispensables à l'installation ou à la mise au point de l'équipement, sont assurés par le financement.
L'ensemble des domaines de recherche est représenté à travers les 36 projets retenus: 6% en sciences numériques et mathématiques, 14% en sciences humaines et sociales, 17 % en sciences de de la terre, de l'écologie et de l'environnement, 39% dans le domaine de la matière et de l'énergie, 25% dans le secteur de la biologie-santé.
Ces équipements concernent aussi bien:
* les mathématiques et les sciences du numérique, pour lesquelles des moyens de calcul de plus en plus puissants sont requis : c'est le cas notamment du projet Kinovis, plateforme de capture et d'analyse avancée des formes en mouvement, qui développera des applications en santé découlant des connaissances acquises sur l'anatomie humaine dans un contexte dynamique.
* les sciences humaines et sociales qui nécessitent des bibliothèques et des bases de données numériques. A titre d'exemple le projet Biblissima, qui, dans le domaine des humanités, permet de créer un observatoire pour la circulation des textes anciens en Europe pour la période du VIIIème au XVIIIème siècle, capable d'accueillir des données dans tous les alphabets, et constituera ainsi un outil de premier plan pour l'analyse de la production de connaissances durant cette période.
* les sciences de la matière et de l'énergie avec le projet GAP, plateforme d'études de nouveaux matériaux et technologies pour les futurs systèmes de propulsion qui aura des applications directes dans le secteur des transports, pour améliorer les coûts et diminuer les consommations.
* les sciences de l'environnement avec le projet Planex qui permettra d'apporter de nombreuses données pour la prévision des processus industriels d'élaboration de matériaux (verres, céramiques, pile à combustible) notamment.
* les sciences de la vie et le projet I2MC plateforme expérimentale de haute technologie permettant d'étudier les maladies dont la transmission est assurée par les moustiques (dengue, chikungunya, paludisme etc. ). Les recherches qui seront développées grâce à la construction de cet insectarium permettront des avancées majeures dans la lutte contre ces maladies.
De nature très variée, ces projets, plateformes ouvertes, projets en réseau ou coopératifs, bénéficieront à tous les chercheurs du territoire, au-delà de la localisation de l'équipement ainsi qu'au tissu industriel à travers les partenariats entre les laboratoires de recherche publics et les entreprises.
Composition du Jury
Le jury international présidé par Philippe Le Prestre, professeur en environnement, développement et société, et professeur d'écopolitique mondiale à l'Université Laval (Canada), a été subdivisé en cinq jurys sectoriels:
* Sous-jury « Sciences du Numérique et Mathématiques »: 13 membres présidé par James DAVENPORT, Université de Bath (Royaume Uni)
* Sous-jury « Sciences de la Matière et Energie »: 23 membres, présidé par Roberta NIPOTI, CNR-IMM Bologne (Italie)
* Sous-jury « Sciences du Système Terre, Ecologie, Environnement »: 14 membres, présidé par Michel FOURNIER, Centre INRS-Institut Armand Frappier (Canada)
* Sous-jury « Sciences de la Vie et de la Santé »: 20 membres, présidé par Robert KAPTEIN, Université d'Utrecht (Pays-Bas)
* Sous-jury « Sciences Sociales et Humanités »: 11 membres, présidé par Micheline BEAULIEU, Université de Sheffield (Royaume Uni)
1311 experts internationaux ont été sollicités par le jury.

Laurent Wauquiez, Minister of Higher Education and Research, and Rene Ricol, general commissioner for investment projects unveiled the 36 winners of the second wave of the call for proposals "equipment of excellence." More...
19 décembre 2011
Initiatives d'excellence: stress et baisse des publications au menu des enseignants-chercheurs

Ils étaient 17 sur la ligne de départ, 3 ont atteint leurs objectifs, et 9 sont encore en course. Qui seront les « 5 à 10 » projets d'Initiatives d'Excellence (IDEX) qui atteindront finalement la ligne d'arrivée? Cette compétition de haut vol se déroule en deux temps. Trois projets ont été sélectionnés pour le moment: Strasbourg, Bordeaux et PSL Étoile (Paris Sciences et Lettres comprenant notamment Dauphine et l'ENS Ulm). Neuf restent désormais en lice: Grenoble, Lyon, Toulouse, Aix-Marseille, Lorraine, sans compter les projets franciliens de Sorbonne Universités, Hésam, Paris-Cité et Saclay. Si tout se déroule comme initialement prévu, une enveloppe de 7,7 milliards d'euros sera répartie entre les pôles « d'envergure mondiale » sélectionnés.
Un mode d'urgence s'installe dans les universités
Les chiffres ont de quoi donner le tournis. Et les enjeux de structuration sont si importants que le stress dans les universités ne retombe pas. Arnaud Le Ny, maître de conférences en mathématiques à Paris-Sud se souvient : « Il y a un an, lorsque les premiers appels à projets du grand emprunt ont été publiés à l'été, les collègues sont arrivés à la rentrée de septembre sans savoir que quelques semaines plus tard les premiers projets devaient être finalisés... ».
Le rythme alors s'accélère, à raison de dizaines de réunions par mois, et d'aller-retour de projets en constante évolution. « Un mode d'urgence s'installe, à tel point que les passages devant les conseils se font à toute vitesse ». S'agissant de l'idex, entre 50 et 100 personnes de Paris-Sud ont été impliquées dans les groupes de travail durant la première phase. « Depuis que le projet a été refusé, seule une partie de ceux qui avait travaillé sur la phase 1 ont eu connaissance des avancées du projet. Ils se sont sentis dépossédés et humiliés », rapporte-t-il.
Baisse importante des publications scientifiques
Mais le stress n'est pas le seul symptôme du grand emprunt. En effet, le Snesup a récemment enquêté auprès de ses syndiqués pour connaître les incidences du grand emprunt sur leur charge de recherche et d'enseignement. « A la louche, le grand emprunt a provoqué une baisse des publications de l'ordre de 10% », estime-t-il.
En ce qui le concerne, Arnaud Le Ny dit ne plus publier depuis quatre ans : une HDR (habilitation à diriger des recherches) à préparer explique aussi cette situation. « Par moment, j'ai le sentiment de ne faire que deux minutes de maths par semaine », regrette-t-il. Cette baisse des publications pourrait également entraîner des dégringolades contre-productives dans les classements internationaux.
« La loi LRU, le système Sympa, la masterisation, les appels à projets ANR... Toutes les réformes des dernières années ont laissé des traces en interne, dans le quotidien et sur le moral des chercheurs », poursuit-il. Une morosité ambiante qui devrait se traduire par une participation en hausse lors des élections dans les conseils centraux des universités, estime l'enseignant-chercheur, fraîchement élu au CA de la fondation Campus Paris-Saclay.
« Le grand emprunt est plus que la goutte d'eau qui fait déborder le vase. C'est le rouleau compresseur qui lamine les enseignants-chercheurs », conclut-il. Les équipes devraient cependant pouvoir souffler (un peu) pendant les fêtes puisque les auditions pour les derniers projets « idex » à sélectionner sont programmées fin janvier, pour un résultat attendu quelques semaines plus tard. Plus d'infos: Consulter l'appel à projets « idex » sur le site de l'ANR (Agence nationale de la recherche).

Były to 17 na linii startu, trzy osiągnięte zostały cele, i 9 są nadal w wyścigu. Kto będzie "10/05" Inicjatywy projektów Excellence (IDEX), która w końcu dotrzeć do mety? Ten wysokiej latające Konkurs odbywa się w dwóch etapach. Więcej...
17 décembre 2011
Excellence 2012 Conference

The conference, one of the major events of the Danish EU Presidency 2012, aims to highlight current European positions on research, higher education and innovation policies. It will:
- look at what excellence is, why it is important, and how it is created, supported and applied in innovation and research
- discuss ways for Europe to stimulate excellence and
- exchange ideas on how Europe can perform excellent research and transform it into innovative solutions.
The ambition of the conference is to highlight current European positions on research, higher education and innovation policies, since European policymakers and stakeholders within these areas are becoming increasingly aware of the importance of excellence.
Register before 8 March 2012. For more information, visit the conference website. More about the Danish EU Presidency.
20 novembre 2011
Looking behind the metaphors: How to build stairways to excellence in EU regions?

This workshop, jointly organised by the national university representations from Poland, Germany and Austria under the patronage of MEP Danuta Hübner, aims at contributing to the debate on future EU cohesion policy with a special focus on innovation and research.
It will bring together decision-makers on EU, national and regional level as well as stakeholders from science and research, regional development and the business community. For more information, please download the invitation here.
Please note the registration deadline is actually 21 November 2011 (and not the date noted in the invitation).
26 octobre 2011
Initiatives d'excellence en formations innovantes: investir pour l'avenir des étudiants

Le 27 juin dernier le Président de la République a souhaité soutenir des projets emblématiques et innovants en matière de formation et compléter ainsi la dynamique des investissements d'avenir pour l'enseignement supérieur. Ces initiatives permettront de valoriser l'engagement des enseignants dans des projets de formation ambitieux et novateurs, au service de la réussite des étudiants.
L'appel à projets qui sera publié dans les tout prochains jours par l'Agence nationale de la recherche a vocation à soutenir un nombre limité d'initiatives ambitieuses, à la hauteur des meilleurs standards internationaux. Les projets devront préfigurer les formations universitaires du futur et promouvoir de nouvelles démarches de formation. Les innovations attendues se situent sur le plan de l'attractivité, y compris internationale, des étudiants, de leur employabilité, de la pluridisciplinarité, de l'ingénierie de formation, du lien avec la recherche, des partenariats conduits pour parvenir aux résultats attendus, y compris en termes d'égalité des chances et de variété des publics formés.
Ces "démonstrateurs" auront une portée exemplaire pour le système d'enseignement supérieur dans son ensemble.
Doté de 150 millions d'euros, l'appel à projets IDEFI permettra un soutien sur plusieurs années à vingt projets, au-delà des projets sélectionnés dans le cadre des Initiatives d'excellence. Il s'adresse à l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur, universités et écoles, y compris ceux qui sont engagés dans une Initiative d'excellence (Idex); toutefois, les financements Idex et IDEFI ne seront pas cumulables.
L'appel à projets IDEFI, par le soutien qu'il apporte au développement de l'excellence en formation complète l'effort déjà entrepris en matière de recherche par les investissements d'avenir.
Comme dans les autres actions des investissements d'avenir, les projets seront évalués par un jury international qui examinera tout particulièrement:
* l'ampleur du projet, son caractère stratégique et transformant,
* le caractère novateur du projet,
* le degré de mobilisation des acteurs et la qualité des partenariats tant au plan international qu'avec le monde socio-économique,
* l'ambition en matière de réussite des étudiants.
Les projets devront être déposés avant le 19 décembre 2011 auprès de l'Agence nationale de la recherche. Les lauréats seront annoncés en février - mars 2012.

27. juunil Vabariigi Presidendi soovisid toetada juhtprojektid ja uuenduslikke koolitus ja täielik ning dünaamika investeering tulevikku kõrgharidust. Need algatused suurendada pühendumust õpetajate koolitusprojekte ambitsioonika ja innovatiivse teenistuses üliõpilane edu. Velle...
31 mai 2011
End of an ERA: journal rankings dropped

The ranking of journals as A*, A, B and C was the most contentious aspect of the ERA exercise devised and administered by the Australian Research Council, with the first results published in January.
"I wished to explore ways in which we could improve ERA so the aspects of the exercise causing sector disquiet, especially issues around the ranked journals list, could be minimised or even overcome,'' Senator Carr said in a ministerial statement.
He chastised the research community, saying: "There is clear and consistent evidence that the rankings were being deployed inappropriately within some quarters of the sector, in ways that could produce harmful outcomes, and based on a poor understanding of the actual role of the rankings.
"One common example was the setting of targets for publication in A and A* journals by institutional research managers.
"In light of these two factors - that ERA could work perfectly well without the rankings, and that their existence was focussing ill-informed undesirable behaviour in the management of research - I have made the decision to remove the rankings, based on the ARC's expert advice.''
Senator Carr said lists of journals would still be important, and each journal would be provided with a publication profile, that is, an indication of how often it was chosen as the forum of publication by academics in a given field.
"These reforms will strengthen the role of the ERA Research Evaluation Committee members in using their own, discipline-specific expertise to make judgments about the journal publication patterns for each unit of evaluation.''
ARC chief executive Margaret Sheil said the change empowered "committee members to use their expert judgement to take account of nuances in publishing behaviour''.
"This approach will allow experts to make judgements about the quality of journals in the context of each discipline,'' Professor Sheil said.
Other changes announced include: increasing the capacity to accommodate multi-disciplinary research and investigating strategies to strengthen the peer review process, including improved methods of sampling and review assignment.
30 mars 2011
Labex, Equipex, Idex... à côté de l'objectif

La lettre ouverte de Jean-Pierre Gesson
"Labex, Equipex, Idex, les résultats pleuvent et tombent à côté d’un objectif: renforcer l’université française dans le grand bain international.
La marche à l’excellence ?
La France a été traumatisée plus que tout autre pays par le classement de Shanghai. Le fait qu’aucune université ou école française ne figure dans les premiers mondiaux a été interprété comme une preuve de la faiblesse de la recherche française. L’analyse objective des résultats globaux de notre pays démontre à l’évidence que cette analyse est fausse.
Une élémentaire rigueur scientifique imposerait de discuter de la validité des critères utilisés dans ce classement avant d’en utiliser la valeur. Mais, tel un oracle, ce classement est médiatisé chaque année. Il en est de même du classement du Times Higher Education dont le principe est basé sur une forme de sondage de popularité auprès d’experts. D’autres classements existent (CHE, Leiden, QS,…), pertinents ou discutables, mais moins médiatiques. La faiblesse méthodologique de la plupart de ces classements n’empêche pas une utilisation abusive.
Mais la question essentielle pour notre pays n’est pas de savoir si telle université ou école peut être classée demain dans le top ten des établissements mondiaux. Quel intérêt d’avoir un Harvard ou Oxford français si globalement la recherche française n’est pas compétitive ? La vraie question est surtout comment organiser la recherche française pour la rendre globalement plus efficiente. Il était nécessaire de lui en donner les moyens organisationnels et financiers pour rester à un haut niveau au plan mondial. Mais comment ?
La première condition a été réunie à partir de 2007 en donnant aux universités une autonomie élargie. Cette approche que l’on peut qualifier de responsabilisante a été combattue par certains au nom d’une égalité mythique qui n’a jamais existé et qui n’existera jamais. Son principal intérêt est de permettre aux établissements de mettre en place des stratégies spécifiques en fonction de leurs caractéristiques propres. Cette liberté, toutefois soumise à des régulations nationales nécessaires, est une chance pour les activités de recherche dont il est souvent difficile de prédire les résultats et applications. Inutile de rappeler de nombreux exemples célèbres.
La deuxième étape étant celle de l’augmentation des moyens, le gouvernement a alors décidé d’utiliser un emprunt de grande ampleur pour financer la recherche. Si on ne peut que se louer qu’un emprunt serve à de l’investissement, encore faut‐il que son utilisation soit optimisée pour être efficace. Le rapport Juppé‐Rocard a servi de base à la stratégie développée : concentrer les moyens sur un nombre limité de sites (5 à 10).
Malheureusement cette proposition, qui ressemble plus à un "gosplan" soviétique qu’à une approche réaliste, est basée sur des erreurs d’appréciations très graves. N’est‐il pas écrit par exemple dans ce rapport que la faiblesse des universités françaises vient de leur taille insuffisante ! Cet axiome a été repris par certains qui insistent outrageusement sur la taille critique comme facteur indispensable à l’excellence (une définition par ailleurs très floue). Mais alors pourquoi le MIT qui n’a que 2000 étudiants est‐il toujours classé dans les premiers établissements mondiaux et Harvard avec ses 18000 étudiants est‐elle une université moyenne ?
Des bons choix pour l’excellence ?
Après l’Opération campus, les projets Equipex, Labex, Idex, la carte universitaire française pourrait être totalement bouleversée. Des sites universitaires sont donc laissés à eux mêmes à côté d’autres fortement dotés. Sans insister sur les conditions d’attribution de ces moyens ayant abouti à des déséquilibres indécents, on peut se demander quel en sera le résultat ? Un échec prévisible car l’augmentation du rayonnement de la recherche française ne sera pas à la hauteur des financements apportés.
Pourquoi ? Parce que l’attribution des moyens aura plus reposé sur la taille d’un site que sur tout autre paramètre alors que toutes les études montrent que la productivité scientifique n’est pas directement proportionnelle à la taille et aux moyens apportés. Parce que l’on aura donné le sentiment que la partie était jouée d’avance et que l’on aura ainsi découragé une bonne partie des chercheurs français. Une fois les sites de l’Opération Campus connus, était‐il utile de demander aux autres de candidater aux appels à projets d’excellence ?
L’avenir dira si la surconcentration des moyens est la meilleure voie vers l’excellence de l’enseignement supérieur et de la recherche".

The Jean-Pierre Gesson's open letter
"Labex, Equipex, Idex, results and rain falls next to a goal: to strengthen the French university in the deep international. More...
28 mars 2011
La carte de l'excellence scientifique s'esquisse peu à peu

Le gouvernement a voulu aller vite. Le Premier ministre a annoncé vendredi les 100 premiers laboratoires d'excellence lauréats du grand emprunt sans s'être donné le temps de finaliser les dotations de cette première vague (au total 1 milliard d'euros doit être consacré aux "Labex"). Et dès le soir même, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche et le Commissariat général à l'investissement publiaient la liste des sept dossiers de candidature pré-sélectionnés pour l'appel à projets "initiative d'excellence" ("Idex"), le plus gros du grand emprunt avec 7,7 milliards d'euros à la clef. Liste qui ne devait être rendue publique que ce mardi. Alors que les premiers résultats ont été publiés ces dernières semaines sans trop de heurts (Equipements d'excellence, cohortes...), cette précipitation est due aux nombreuses rumeurs et fuites qui se sont multipliées ces derniers jours. A tel point que beaucoup ironisaient sur les "fuitex".
"Résultats aberrants"
Il faut dire que l'imminence des résultats ont échauffé les esprits et attisé les rivalités. Pour preuve, l'enquête de l'Igas pour infection nosocomiale dont vient de faire l'objet, selon plusieurs sources, l'université de la Méditerranée (Aix-Marseille), l'une des candidates favorites aux futurs instituts hospitalo-universitaires (IHU), grands CHU d'excellence. Enquête qui a retardé la publication des résultats des IHU mais n'a finalement débouché sur rien. Six lauréats sur dix-neuf dossiers déposés devraient être annoncés ce mercredi.
Pour les Labex, les rumeurs sont allées bon train sur les procédures de sélection, certains dossiers réputés, comme celui de la Toulouse School of economics (TSE, rattachée à l'université de Toulouse 1) ne figurant pas parmi les élus, ce qui a provoqué l'ire du président de Toulouse 1, Bruno Sire : "ces résultats sont aberrants. Nous faisons partie des meilleures équipes. Le problème est que les jury ont eu pour consigne de privilégier les projets innovants aux dépens des structures déjà installées", a-t-il réagi. Trop installées ? Au sein du gouvernement, on reconnaît que certains candidats ont pêché par excès d'assurance. "L'excellence ne suffit pas, reconnaît une source proche du dossier. Il faut aussi une gouvernance crédible." Pour évacuer tout malentendu, Valérie Pécresse a annoncé vendredi que les jurys seraient renouvelés pour les prochaines vagues de sélection. Lot de consolation, Toulouse, fait partie des pré-sélectionnés pour les Idex.
Les grandes villes sortent du lot
Avec les Equipex dévoilés en janvier et maintenant les Labex et les Idex, la carte de l'excellence scientifique, déjà esquissée par l'Agence de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) en janvier (La Tribune du 12 janvier 2011), commence à se dessiner. Côté Labex, l'Ile-de-France emporte encore une fois le gros du morceau avec 55 Labex. Viennent ensuite Montpellier, Lyon, Bordeaux, Grenoble, Strasbourg, Aix-Marseille et Toulouse. François Fillon a d'ailleurs soufflé à Valérie Pécresse que "l'Ouest a encore besoin d'être renforcé"... La seconde vague, dont le calendrier n'a pas encore été fixé, lui fera-t-elle peut-être plus de place... Côté Idex, sur les dix-sept dossiers déposés, ce sont Bordeaux, Grenoble, Lyon, Paris Sciences et Lettres (Normale Sup, Dauphine....), Sorbonne Universités (Paris 2, 4 et 6) , Strasbourg et Toulouse qui ont passé les épreuves d'admissibilité. Pour l'économiste Philippe Aghion, membre du jury qui enseigne à Harvard, ces regroupements d'établissements concentrent les équipes qui ont particulièrement travaillé, notamment sur les coopérations internes (diplômes communs...) : "C'est une belle liste et tous voient leurs efforts reconnus." Sorbonne Universités aurait particulièrement impressionné le jury, et le chemin parcouru par PSL, constitué sur le tard, salué. "La synergie entre l'Ecole Normale Supérieure d'Ulm et Dauphine est bonne", constate Philippe Aghion. D'aucuns au sein du gouvernement auraient même souhaité les fusioner... Strasbourg, très avancé en matière de gouvernance, a manifestement tiré profit du travail effectué lors de la fusion de ses trois universités en 2009.
Saclay au second tour ?
Quoiqu'il en soit, cette pré-sélection n'est pas un passeport pour la première sélection de juin, d'autant que d'aucuns seraient passés de justesse. Tous ces "admissibles" doivent encore approfondir certains points de leur dossier : la gouvernance pour les uns, les mobilités inter-établissements pour les autres, ou encore la stratégie financière. Les recalés pourront espérer être repêchés lors du second tour, en septembre. Cette seconde pré-sélection devrait logiquement voir passer les grands absents de vendredi : le projet phare du quinquennat de Nicolas Sarkozy, Saclay, dont les forces et la gouvernance seraient encore trop diluées, les deux autres candidats parisiens (Sorbonne Paris Cité et Hésam) ou encore Aix-Marseille. Au final cinq à dix pôles "de rang mondial, capables de rivaliser avec les plus grandes universités du monde" se répartiront près de 8 milliards d'euros de dotation en capital, non consommable. Mais là encore, rien ne sera acquis puisque la dotation ne sera définitivement versée aux Idex qu'à l'issue d'une période probatoire de quatre ans, si les conditions définies au moment de la sélection du projet sont remplies.

14 mars 2011
Dauphine et Normale Sup main dans la main dans la course à l'excellence

On a parlé du mariage de la carpe et du lapin. L’université Paris-Dauphine, pouponnière des cadres de la finance, est candidate aux côtés de l’Ecole normale supérieure (ENS) d’Ulm, fleuron de la pensée française, aux "initiatives d’excellence" (Idex), futurs pôles de rang mondial capables de rivaliser avec les meilleures universités du monde telles Harvard, Princeton et Cambridge. A la clef : 7,7 milliards d’euros pour cinq à dix pôles qui seront sélectionnés en juillet prochain.
S’appuyant sur le campus "Paris Sciences et Lettres Quartier latin" (PSL) qui s’est constitué en avril 2010 autour de l’ENS et qui regroupe, sous le statut d'une fondation de coopération scientifique, la crème de la crème de la Montagne Sainte-Geneviève (ENS, Collège de France, Observatoire de Paris, ESPCI ParisTech, Chimie ParisTech), ce projet baptisé PSL* (étoile) associe aussi les grandes écoles d’arts (Arts Déco, Beaux-Arts), la fondation Pierre Gilles de Gennes et l’institut Louis Bachelier (ILB), spécialisé dans l'innovation financière. Il vise à "faire émerger une université collégiale de recherche" comptant parmi "les vingt meilleures universités mondiales".
Confédération
De prime abord, la venue de Dauphine auprès des grands noms de la Montagne Sainte-Geneviève pour concourir au plus grand appel à projet du grand emprunt peut sembler opportuniste. D’une part, Dauphine n’a pas été associée aux trois autres grands pôles qui se sont constitués à Paris intra-muros entre universités et grandes écoles. De l’autre, l’ENS et PSL ne pouvait être candidates aux Idex sans université. Mais pour son président, Laurent Batsch, son rapprochement avec ce pôle de 4.000 chercheurs (dont 3.000 doctorants) fait sens. "Nous avons tout de suite été intéressés par PSL. C’est un rapprochement naturel : est sélective comme l’ENS avec laquelle nos équipes en sciences humaines travaillent déjà en convergence. Nous sommes aussi complémentaires."
L’idée est de créer une confédération d’établissements de recherche ayant une forte identité "et qui n’ont pas vocation à se dissoudre". Jean-Claude Petit, ex-directeur des programmes du CEA, récemment nommé directeur de développement du projet d’Idex de PSL à Dauphine, est justement chargé de mettre en œuvre des synergies et des projets entre Dauphine et ses partenaires de PSL. "Nous voulons créer une université de formation par la recherche", poursuit Laurent Batsch, rappelant que les étudiants de Dauphine sont plus nombreux en master qu’en licence. "Notre taille est idéale. Nous formons un ensemble idéal de 15.000 étudiants sachant que la moyenne des meilleures universités mondiales est de 20.000. Nous allons fonctionner avec des "schools" qui vont se construire sur une culture commune tout en gardant nos identités respectives", explique Laurent Batsch.
Création d’entreprise
Dans le domaine de la formation, un cycle de licence commun sciences et lettres offrira une première année généraliste. "Cela permettra de contourner les classes préparatoires en différenciant l’orientation et en gardant les meilleurs", prévoit Laurent Batsch. Les étudiants bénéficieront de services communs à tous les établissements. Le pôle développera aussi des formations continues pour les cadres rapprochant monde des affaires et monde académique. Des masters en marketing et design ou et un doctorat en création à destination des artistes sont en projet.
"Avec Dauphine et l’Institut Louis Bachelier, nous allons pouvoir développer changer de braquet sur la valorisation, ajoute Gilles Rubinstenn, directeur général de la Fondation Pierre Gilles de Gennes, spécialisée dans le montage de projets de recherche public-privé et partenaire du projet PSL*. Dauphine et l’ILB vont nous apporter des mathématiques appliquées de haut niveau, une grosse expertise en matière de création d’entreprise, de design les modèles économiques, d’analyse du risque…". PSL* compte de fait travailler à la maîtrise de la chaîne de valeur du transfert technologique et vise un objectif à dix ans de 80 à 100 brevets déposés annuellement, de dix "start up" créées et de 15 millions d'euros de contrats de recherche directement passés avec des PME et des entreprises de taille intermédiaire.
Reste que la compétition va être rude. Selon plusieurs sources, sur les dix-sept dossiers déposés, environ huit Idex devraient être sélectionnées en juillet dont trois en Ile-de-France. Or se disputent dans cette région pas moins de six candidats dont Saclay, assuré d'être sélectionné. Rien qu'à Paris intra-muros bataillent PSL, Openscience du pôle Sorbonne Paris Cité, Super du pôle Sorbonne Universités et Novi-Mundi du pôle Hesam…. Il n'y aura donc pas de place pour tout le monde. Tous vont jouer leur avenir ces jours prochains avec les auditions de la présélection.

12 mars 2011
Course à l’excellence : dix erreurs à éviter lors de la création d’universités de rang mondial

Au cours des dix dernières années, le terme “université de rang mondial” est devenu la formule favorite pour décrire les universités placées au sommet de la hiérarchie de l’enseignement par divers systèmes de classements internationaux. Partout dans le monde, des gouvernements ont répondu à cette course à la réputation mondiale, en injectant davantage de fonds pour promouvoir l’élite de leurs universités nationales, comme l’illustrent les “initiatives d’excellence” dans des pays de tous niveaux tels que la Chine, le Danemark, l’Allemagne, le Niger, la Russie, la Corée du Sud, l’Espagne ou Taïwan. Dans certains cas, le gouvernement a également encouragé la fusion des universités afin de réaliser des économies d’échelle et pour qu’elles soient compétitives au niveau mondial. Certains États ont même décidé de mettre en place de nouvelles universités ex nihilo avec l’objectif affiché de créer des institutions de rang mondial.
Atteindre l’objectif ambitieux de créer une nouvelle université de grande qualité est cependant plus facile à dire qu’à faire. En effet, construire un établissement de rang mondial demande un peu plus que des réactions automatiques aux classements ou l’injection d’importants fonds gouvernementaux. C’est un processus long et complexe qui commence tout juste à être analysé avec soin. Les exemples suivants présentent les écueils les plus courants rencontrés dans certains projets en cours qui visent à instaurer une nouvelle institution de référence.
1. Construire un superbe campus et attendre que la magie opère.
2. Élaborer les programmes d’enseignement après avoir construit les locaux.
3. Importer les contenus de l’étranger.
4. Suivre le modèle éducatif de l’OCDE, mais le mettre en oeuvre dans un contexte différent.
5. Retarder la mise en place d’un conseil d’administration et la nomination d’une équipe de direction.
6. Avoir un conseil d’administration pléthorique.
7. Prévoir la mise de fonds initiale, sans assurer la pérennité financière.
8. Être trop ambitieux dans les prévisions d’inscriptions.
9. Penser que tout peut être réglé en 18 mois.
10. Se reposer exclusivement sur les enseignants étrangers sans former les enseignants locaux.
Conclusion
Le lancement d’une nouvelle institution d’enseignement supérieur, qui aspire à atteindre la qualité d’enseignement la plus élevée possible, est une entreprise noble mais extrêmement difficile. La route de l’excellence académique est semée d’embûches qu’il est possible d’éviter, comme l’illustre cette présentation des erreurs les plus courantes.
La décision d’établir une université de rang mondial doit toujours être examinée dans un contexte approprié afin de s’assurer qu’elle est en adéquation complète avec la stratégie nationale d’enseignement supérieur. Cependant, grâce à une planification intelligente et réaliste, atteindre l’excellence dans l’enseignement supérieur, à tous les niveaux, ne peut être vu que comme un projet important et louable.
• Pour en savoir plus sur le travail de la Banque mondiale dans le secteur de l’enseignement supérieur, consulter le site www.worldbank.org, à l’article Challenge of Establishing World-Class Universities (en anglais).

Matul l-aħħar għaxar snin, it-terminu "ta 'klassi dinjija università" sar il-formula favoriti biex jiddeskrivi universitajiet mqiegħda atop-ġerarkija ta' sistemi ta 'edukazzjoni mill klassifiki internazzjonali varji. Biex jitgħallmu aktar dwar ix-xogħol tal-Bank Dinji fis-settur ta 'edukazzjoni ogħla, żur www.worldbank.org , l-Artikolu Isfida tal Jistabbilixxi-Klassi Universitajiet tad-Dinja (bl-Ingliż). More...