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Formation Continue du Supérieur
22 février 2012

Développement personnel: comment identifier une formation manipulée par une secte

http://le-stand.fr/blog/wp-content/uploads/2011/10/realisation-de-stand-salon-vocatis.jpgComment identifier une formation, un coaching ayant pour objectif le développement personnel, d’un faux stage sous influence d’une secte? Décryptage de quelques techniques de manipulation.
Le principal reproche fait aux sectes est de pratiquer la manipulation mentale. Il y a tromperie sur les objectifs poursuivis par le participant au stage, et le résultat obtenu. La personne vient pour améliorer ses compétences et développer un potentiel personnel, elle a donc donné son accord pour suivre une transformation qui devrait lui permettre d’atteindre ses objectifs, alors que le processus de transformation qu’elle va subir ne vise pas la même finalité.
L’objectif est de l’asservir progressivement et de la faire adhérer à une philosophie, et non pas de la rendre autonome et plus efficace. Pour ce faire, il existe différentes techniques.
Les techniques à dominante psychologique

Ces techniques agissent sur le mental. Le processus se déroule en trois étapes. La première étape est une étape d’approche et de séduction, la deuxième, une étape de déstabilisation où la personne perd petit à petit ses repères, la troisième est une étape de reconstruction de l’individu, autour des valeurs développées par la secte.
La phase d’approche

- Elle consiste à « survaloriser » l’individu. Celui-ci est mis en confiance, il a l’impression qu’il est apprécié et considéré. Dans le même temps, des réponses aux interrogations qui le touchent le plus, la plupart du temps réductrices, mais rassurantes, lui sont proposées. Pas question de se limiter à la sphère professionnelle, la sphère privée, voire la vie intime, est également analysée. Enfin, la perspective d’un épanouissement, d’un bien-être total lui est proposée.
La phase de déstabilisation

- Ce qui est proposé ici, c’est d’oser changer ses comportements, ses attitudes, ses habitudes. Pourquoi ? Pour créer les conditions qui permettront d’arriver au bonheur. Un travail sur soi est, par essence, déstabilisant. Mais ce n’est surtout pas dans les moments où l’on remet tout en question qu’il faut transformer son existence ! La consigne classique est de laisser passer ces phases qui peuvent être parfois très longues (il n’est pas rare que ce soit une ou plusieurs années) pour, une fois les idées éclaircies, prendre les décisions les plus adaptées à la réalisation de ses désirs profonds. Au contraire, les manipulateurs jouent sur la rapidité. La rapidité avec laquelle on obtient l’adhésion permet le plus souvent d’anesthésier l’esprit critique et, par conséquent, d’amener beaucoup plus facilement la personne à adopter les comportements suggérés.
La phase de reconstruction

- La réflexion personnelle n’étant pas de mise, il est essentiel pour la secte de convaincre qu’elle possède la solution la plus adaptée, la meilleure, pour permettre à son interlocuteur de trouver l’épanouissement total. Elle va donc très rapidement lui proposer des actions, des cours, des séminaires, en d’autres mots, elle va l’embrigader ! A partir de là, il sera de plus en plus difficile à la victime de sortir de cette toile d’araignée remarquablement et implacablement tissée. La reconstruction se fera donc sur les bases et les valeurs définies par la secte, des valeurs qui, petit à petit, vont couper les participants du monde extérieur, considéré d’entrée de jeu comme néfaste. Les proches (familles, amis...) sont perçus comme des obstacles à la réalisation de l’individu, il est donc nécessaire, dans un premier temps, même si cela est douloureux, de s’en détacher.
A l’embrigadement moral va succéder la dépendance économique. Progressivement privé de sa famille et éloigné de ses amis, l’adepte aura beaucoup de mal à sortir du groupement dans lequel il est, le plus souvent, rentré un peu par hasard.
Les techniques comportementales
Où et comment obtenir l’adhésion d’une personne à son insu, en influençant son comportement ? Voici deux stratégies bien connues.
La stratégie du « pied dans la porte »

- Une stratégie toute simple qui consiste tout d’abord à demander peu à un individu, pour, ensuite, lui faire accepter progressivement beaucoup plus. C’est par exemple la technique qui consiste à commencer par demander l’heure à un passant avant de lui demander deux euros. La même recette est appliquée par les sectes. Vous êtes tout d’abord invité à rencontrer des personnes afin de partager avec elles un apéritif. Mais cette rencontre est aussi l’occasion d’écouter une conférence qui vous amènera à acheter un ouvrage, voire à vous inscrire à une série de stages...
L’« amorçage »
- Cette stratégie consiste à faire à la victime une proposition apparemment alléchante et sans engagement pour ensuite lui annoncer qu’il y a une contrepartie. Naturellement, vous êtes libre de vous désister, ce qu’en fait beaucoup de personnes ne vont pas faire.
Par exemple, on vous propose de participer à une brève expérience en psychologie. Vous vous dites: après tout pourquoi pas, je n’ai rien à perdre? Vous êtes donc partant et plutôt amusé. Quelques jours avant la date clé, on vous annonce que la rencontre implique une participation pour la location de la salle, naturellement si vous le souhaitez vous pouvez renoncer. Combien le feront?
Ces stratégies sont doublement efficaces, car le pire est que dans un cas comme dans l’autre, à aucun moment, les victimes n’auront le sentiment que la décision finale ne vient pas d’eux.
http://le-stand.fr/blog/wp-content/uploads/2011/10/realisation-de-stand-salon-vocatis.jpg How to identify training, coaching with the objective of personal development, a fake internship under the influence of a cult? Decrypting some manipulation techniques. The main criticism of cults is to practice mind control. There is deception on the aims of the course the participant, and the result obtained. The person has to improve his skills and develop personal potential, so she agreed to follow a transformation that would enable it to achieve its objectives, while the transformation process it is not going to undergo the same purpose. More...
12 février 2012

Savoir déceler les dérives sectaires dans la formation professionnelle

http://www.miviludes.gouv.fr/sites/all/themes/miviludes/img/miviludes.pngLa formation professionnelle est devenue une cible privilégiée pour les mouvements à caractère sectaire cherchant à acquérir de nouvelles ressources financières, à recruter de nouveaux adeptes et à conquérir des parts d’influence dans l’entreprise ou l’administration. Sur l’ensemble des formations proposées, 20% relèvent du « comportemental » ou du « développement de soi ». Or, c’est justement dans ce domaine que le risque sectaire se révèle le plus important, avec celui de la santé, par le biais des pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique. Dans le prolongement de la loi n° 2009-1437 du 24 novembre 2009 qui a renforcé les moyens de lutte contre les dérives sectaires dans le champ de la formation professionnelle, ce guide élaboré par la Miviludes, avec le concours du ministère chargé de l’apprentissage et de la formation professionnelle, a l’ambition d’aider l’ensemble des acteurs du secteur à repérer et à lutter contre les « situations à risque ». Télécharger le guide Savoir déceler les dérives sectaires dans la formation professionnelle.
Préface
Depuis 40 ans, face à l’émergence de nouveaux savoir-faire et aux nombreuses évolutions technologiques, notre système de formation s’est adapté et modernisé, notamment grâce à la loi du 24 novembre 2009, pour renforcer la compétitivité des entreprises françaises, mieux sécuriser les parcours professionnels, et assurer une plus grande promotion sociale des salariés et des demandeurs d’emploi.
Alors que nous fêtons cette année les 40 ans de la loi du 16 juillet 1971 qui a fondé notre système de formation, le contexte actuel, marqué par la mobilisation nationale en faveur de l’emploi, oblige les acteurs de la formation professionnelle à être plus responsables que jamais pour permettre aux salariés et aux demandeurs d’emploi de s’adapter aux exigences accrues du marché du travail et d’une économie mondialisée. Aujourd’hui, plus de 50000 organismes de formation, réalisant au total 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, forment chaque année plus de 11millions de stagiaires et dispensent près de 750 millions d’heures de formation.
Si la diversité des organismes de formation est une chance, elle constitue aussi une opportunité et une cible privilégiée pour les mouvements à caractère sectaire cherchant à acquérir de nouvelles ressources financières, à recruter de nouveaux adeptes et à conquérir des parts d’influence dans les entreprises ou les administrations.
Ainsi, sur l’ensemble des formations proposées, 20% relèvent du « comportemental » ou du « développement de soi ». Or, c’est justement dans ce domaine que le risque sectaire peut souvent être le plus important, avec celui de la santé, par le biais des pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique.
Face à ce fléau, les pouvoirs publics ont souhaité réagir avec force. Dans ce but, la loi du 24novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie a permis de clarifier et d’accroître sensiblement les moyens de contrôle.
En complément de ces avancées législatives, le ministère de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle a tenu à organiser les Assises de la qualité de la formation, le 22 septembre 2011, à la Bibliothèque nationale de France à Paris. Cette rencontre a notamment permis de réunir l’ensemble des acteurs afin de les sensibiliser à la prévention des dérives à risque.
Dans le prolongement de ces Assises de la qualité, nous avons décidé d’organiser, en février 2012, un colloque national dédié à la prévention et à la lutte contre les dérives sectaires dans la formation professionnelle. Dans ce cadre, le guide pratique « Savoir déceler les dérives sectaires dans la formation professionnelle », élaboré par la Miviludes, avec le concours du ministère de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, a l’ambition d’aider l’ensemble des acteurs (DRH, responsables de formation, branches professionnelles, organismes de formation, salariés, services de contrôle…) à repérer et à lutter contre les « situations à risque ». Il constitue un nouvel outil à la disposition du plus grand nombre pour protéger nos compatriotes et révéler au grand jour les comportements inadmissibles qui se développent dans le secteur de la formation. Il contribue à sauvegarder les objectifs nobles de la formation professionnelle tout en protégeant nos citoyens des atteintes aux droits fondamentaux de la personne.
Georges FENECH,
Président de la Miviludes, Nadine MORANO Ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle.
Introduction
Qu’est-ce qu’une dérive sectaire ?

C’est la question qui est posée en premier lieu à l’employeur, au dirigeant syndical, aux salariés, aux organismes certificateurs ainsi qu’aux prescripteurs et aux acheteurs de formation qu’ils soient publics ou privés.
Respectueux de toutes les croyances et dèle au principe de laïcité, le législateur s’est toujours refusé à dénir les notions de secte et de religion. Pour les mêmes raisons, il n’existe pas dans la loi de dénition de la notion de dérive sectaire.
Il s’agit en réalité d’un concept opératoire, permettant de déterminer un type de comportement bien précis appelant une réaction de la part de la puissance publique.
Plusieurs critères d’identication ont été dégagés par les commissions d’enquête parlementaires dédiées au phénomène:
– la déstabilisation mentale;
– le caractère exorbitant des exigences nancières;
– la rupture avec l’environnement d’origine;
– l’existence d’atteintes à l’intégrité physique;
– l’embrigadement des enfants;
– le discours antisocial;
– les troubles à l’ordre public;
– l’importance des démêlés judiciaires;
– l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels;
– les tentatives d’inltration des pouvoirs publics.
Un seul critère ne suft pas pour caractériser l’existence d’un risque de dérive sectaire et tous les critères n’ont pas la même valeur. Le premier critère (déstabilisation mentale) est toutefois toujours présent dans les cas de dérives sectaires. C’est donc de la combinaison de plusieurs critères que naît la concrétisation d’un risque sectaire.
Dès le premier contact, les dirigeants et animateurs de sessions de formation issus de mouvements à caractère sectaire offrent un accueil personnalisé empreint d’une grande chaleur humaine, comme si la personne rencontrée était à leurs yeux tout à fait exceptionnelle. Dans le même temps, ils mettent en place une dramatisation et une conrmation de la situation délicate où croit se trouver l’interlocuteur. De là, il leur est évidemment possible de capter une écoute attentive de leurs afrmations concernant leurs capacités à apporter une aide efcace et des solutions. La radicalisation doit être telle que la recrue soit amenée au point où, de toute évidence, la seule réponse possible à ses problèmes sera celle qui est propre au mouvement. C’est ainsi que la recrue, sous couvert de formation professionnelle, accepte d’avance, sans les connaître, des manoeuvres dont l’action sur le psychisme est évidente et devient très vite une véritable marionnette dévouée corps et âme au dirigeant du mouvement ou au groupe. Or, une telle inhibition et même aliénation psychique constitue intrinsèquement une dérive sectaire.
C’est dans cette « atmosphère de rupture » induite par le stage, le séminaire, la série de sessions de formation à nalité de « transformation comportementale », que vont se trouver les « bénéciaires » de l’action prodiguée par les animateurs émanant d’un réseau sectaire.
Pour lutter contre ce éau, le décret du 28novembre 2002 a créé la Miviludes: « Il est institué auprès du Premier ministre une mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires qui est chargée d’observer et d’analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire, dont les agissements sont attentatoires aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales ou constituent une menace à l’ordre public ou sont contraires aux lois et règlements ».
De même, la loi du 12juin 2001 a créé l’abus frauduleux de l’état de faiblesse par sujétion psychologique: « Est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375000 euros d’amende l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse […] d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire cette personne à un acte qui lui est gravement préjudiciable » (art. 223-15-2 du Code pénal).
1ère PARTIE - Comment déceler la dérive sectaire dans la formation professionnelle?

Il existe deux manières cumulatives ou complémentaires pour repérer au mieux un risque de dérive sectaire en matière d’organismes et d’enseignements de formation professionnelle:
– la première vise à décrypter des signaux d’alerte liés à la personne physique ou morale organisant les stages, qui peut déjà avoir fait l’objet d’une condamnation pour certaines infractions ciblées par le législateur, de nature à interdire l’accès au marché de la formation professionnelle;
– la seconde consiste à relever des indices de perception du risque sectaire liés aux méthodes et techniques employées par les formateurs et aux conséquences induites sur la personnalité des stagiaires.
Ces orientations dans la recherche du risque sectaire doivent guider l’action et aiguiser la vigilance de l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle.
Les signaux d’alerte liés à la personne physique ou morale organisant les stages de formation professionnelle

L’article 50 de la loi n°2009-1437 du 24 novembre 2009 mentionne explicitement plusieurs crimes et délits qui justient, à titre de peine complémentaire, l’interdiction, tant pour les personnes morales que physiques, d’exercer une fonction de prestataire de formation professionnelle continue au sens de l’article L.6313-1 du Code du travail, pour une durée de 5 ans maximum (article 313-7 et 313-9 du Code pénal).
Ce sont:
– les crimes contre l’espèce humaine (article 215-1 et 215-3 du Code pénal);
– l’importation ou l’exportation illicite de stupéants (article222-36 du Code pénal);
– la provocation au suicide (article223-13 du Code pénal);
– l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse (article223-15-3 du Code pénal);
– l’escroquerie (article313-1 et 313-7 du Code pénal);
– l’imposition de conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité de la personne (article225-13 du Code pénal);
– l’usurpation de titres (article433-17 du Code pénal);
– l’exercice illégal de la médecine et de la pharmacie (articles L.4161-5 et L.4223-1 du Code de la santé publique).
En créant ces interdictions, le législateur a clairement affiché sa volonté de favoriser la lutte contre le prosélytisme de mouvements ou réseaux à caractère sectaire exerçant leur inuence sous couvert d’organismes de formation. Les formalités préalables au dépôt de la déclaration d’activité des organismes de formation professionnelle prévoyant, en application du décret no2010-530 du 20 mai 2010, la remise par les intéressés d’une copie du bulletin n°3 du casier judiciaire, la vigilance des services de contrôle s’exerce en priorité sur l’existence ou non de condamnations pour de tels crimes ou délits.
En l’absence du prononcé, à titre de peine complémentaire, de l’interdiction de l’exercice de la fonction de prestataire de formation professionnelle continue, l’existence d’une condamnation pour les crimes et délits ci-dessus énumérés constitue un signal d’alerte qui doit être pris en compte.
En effet, la nature même des infractions visées révèle un comportement directement en lien avec une activité ou une inspiration à caractère sectaire, telle qu’elle a pu être appréhendée par la Miviludes dans les signalements qui lui ont été adressés. L’énumération de ces infractions à l’article 50 de la loi du 24 novembre 2009 ne doit donc rien au hasard.
En effet, les infractions mentionnées trouvent à s’appliquer plus spéciquement à des responsables physiques ou moraux d’organismes sectaires:
– les crimes contre l’espèce humaine: certains mouvements sectaires peuvent se rendre coupables de crimes contre l’espèce humaine, notamment au regard de la mise en oeuvre de pratiques d’eugénisme ou de clonage humain;
– trafic illicite de stupéfiants: certaines promesses de « réalisation de soi », certaines propositions de « développement personnel » portées par des réseaux de praticiens dérivants invitent leurs stagiaires sélectionnés au préalable, à faire la découverte d’expériences d’« exploration en soi » en ayant recours à l’usage de produits hallucinogènes classés comme stupéants. Il en est ainsi de deux produits en usage dans les mouvements néo-chamaniques déviants: l’ayahuasca et l’iboga;
– la provocation au suicide: ce délit de création relativement récente (1987) constitué notamment après la publication d’un ouvrage donnant un « mode d’emploi » du suicide est l’exemple même d’infraction pouvant naître d’un discours ou d’un écrit fondé sur un concept à forte connotation de domination de l’esprit d’une personne par une autre. L’atmosphère connée de certains stages ou séminaires peut être propice à l’expression d’une incitation ou d’une provocation de ce type;
– l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse: il s’agit là de l’infraction centrale en matière d’emprise mentale, résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer le jugement d’une personne en vue de la conduire à commettre un acte ou à s’abstenir d’accomplir un acte qui lui sera préjudiciable;
– l’escroquerie: ce délit est l’un des délits d’atteinte aux biens le plus couramment visé dans le cadre des poursuites concernant les mouvements à caractère sectaire; en matière de formation professionnelle, il peut s’agir notamment de l’affirmation selon laquelle l’organisme est « reconnu » ou « agréé » par la préfecture de région ou par les « services de la formation professionnelle ». Cela peut être aussi la conséquence de l’inscription sur les documents commerciaux de l’organisme d’un numéro d’enregistrement inexistant ou n’ayant plus cours;
– l’imposition de conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité de la personne: ce délit correspond à la situation vécue par de nombreux adeptes de mouvements sectaires;
– l’usurpation de titres: cette infraction est des plus pertinentes en la matière. Il n’est pas rare d’avoir à s’interroger sur le parcours professionnel de tel ou tel dirigeant ou formateur, sachant que nombre de ceux qui participent à la vie de réseaux porteurs de risques présentent des curriculum vitae à contenu pléthorique ou manquant de lisibilité, directement en lien avec l’usage sans droit de titres professionnels protégés (médecins ou autres professions réglementées), d’un diplôme ofciel ou d’une qualité dont les conditions d’attribution sont réglementées par l’autorité publique;
– exercice illégal de la médecine: l’infraction est constituée lorsqu’une personne non titulaire d’un diplôme médical établit un diagnostic et (ou) préconise un traitement et laisse croire en une guérison. Il peut arriver que la promesse de guérison, celle d’acquisition d’un mieux-être et celle d’obtention d’un niveau supérieur de maîtrise de soi favorisant l’accomplissement dans et par le travail se confondent dans un module de « formation »;
– exercice illégal de la pharmacie: il s’agira dans le cas présent d’être notamment attentif à la pratique de la « médication sans ordonnance » exercée à l’occasion d’échanges « formateur-stagiaire » et au risque de voir un formateur se livrer à des opérations réservées aux pharmaciens sans réunir les conditions exigées.
L’organisation des mouvements en réseau, la création de multiples structures juridiques aux interdépendances difcilement décelables, leur gestion pour compte d’autrui, compliquent ce travail de veille lié à la personne physique ou morale organisant les stages de formation professionnelle. Il n’est pas rare en effet de voir les mêmes formateurs intervenir ou les mêmes enseignements prodigués au sein de structures juridiques différentes, les unes succédant immédiatement après l’éventuelle condamnation des autres. C’est pourquoi, il convient également de conduire une action de vigilance fondée sur les méthodes employées par les formateurs et leurs conséquences sur la personnalité des stagiaires.
Les indices de perception du risque liés aux méthodes employées

Les messages véhiculés par le réseau à caractère sectaire, qui renvoient généralement à une pensée marquée par la rupture et l’intransigeance, amèneront les bénéciaires de la formation à modier leur vision de leur milieu professionnel et à remettre en cause le contrat de loyauté qui les lie à l’entreprise ou à la structure qui les emploie. Ce phénomène de remise en cause peut également concerner l’entreprise elle-même, dans son management, la conduite de sa stratégie et son exploitation. Autrement dit, la question à poser est celle d’individus qui vont porter un intérêt croissant à des règles alternatives à celles de leur environnement professionnel.
Il importe donc de dénir des indices de perception du risque.
Les indices de perception du risque sectaire élaborés par les commissions d’enquête parlementaires (cf. introduction) ont été aménagés et reformulés à la lumière de l’expérience acquise par la Miviludes, par les services compétents en matière de contrôle des organismes de formation professionnelle, et plus généralement par tous les services de l’État ayant des pouvoirs de contrôle sur ces organismes (inspecteurs du travail, services fiscaux, douanes, services enquêteurs…).
Rappel: un seul critère ne suft pas pour caractériser l’existence d’un risque de dérive sectaire et tous les critères n’ont pas la même valeur. Le premier critère (déstabilisation mentale) est toutefois toujours présent dans les cas de dérives sectaires. C’est de la combinaison de plusieurs critères que naît la concrétisation d’un risque sectaire.
Quels sont ces indices ?

• La « déstabilisation mentale »
Il s’agit d’un facteur de modication des comportements et en même temps le point de départ incontournable de l’emprise sectaire.
Les indices résident dans l’éventail des situations objectives qui pourront être appréciées comme étant constitutives de pressions graves et réitérées ou de techniques propres à altérer le jugement d’une personne (par exemple des attitudes d’agressivité ou de repli sur soi, la manifestation d’un stress aigu, l’apparition de troubles psychosociaux).
• La rupture avec l’environnement d’origine
Cet indice est à considérer d’une manière globale, vie professionnelle et vie privée pouvant interférer et déterminer des changements de manière de vivre déclencheurs de ruptures au sein même de l’environnement professionnel, comme par exemple:
– demande du bénéce d’un « droit individuel à la formation » (DIF) formulée par un salarié déjà sensibilisé par un mouvement sectaire;
– tendance à rechercher les moyens d’une réorientation professionnelle interne ou une reconversion par la découverte et l’entraînement à des pratiques de « formation » dont l’efficacité peut être aisément mise en doute;
– absences au travail découlant d’une modication profonde du rythme de vie;
– règlements intérieurs « stagiaires » insufsamment lisibles.
• Les atteintes à l’intégrité physique
Elles ne sont pas, loin de là, absentes du spectre des indices qui pourraient être relevés en cas de suspicion de dérives sectaires. Elles peuvent être révélées par:
– des modications d’habitudes alimentaires ou vestimentaires;
– des signes de fatigue durables, voire chroniques;
– une accentuation des périodes d’arrêt de travail;
– les conséquences d’expériences physiques éprouvantes dispensées dans les « modules de formation ».
• La pression croissante des exigences financières de plus en plus exorbitantes
Induit par le coût des cursus de formation, cet indice peut être apprécié par:
– une progression des coûts dans un enchaînement de formations découlant les unes des autres;
– une répartition du coût entre entreprise et « bénéciaire »;
– un manque de visibilité dans la détermination des tarifs de formations d’un catalogue de prestations, notamment entre formations de base et formations contingentes.
• Un discours antisocial et la remise en cause des principes de l’État de droit et de l’ordre économique et social
Il s’agit d’un indice de plus en plus fréquent, décelable notamment par:
– l’apparition de « néo-langages » laissant entrevoir un détournement du sens des termes de référence des textes juridiques encadrant la vie professionnelle;
– une réinterprétation des notions juridiques du droit du travail destinée à contredire tant les textes que la jurisprudence ;
– les références confuses aux notions de « liberté de conscience », de « liberté religieuse, de « liberté spirituelle », de « liberté thérapeutique » et de « connaissance spirituelle et énergétique ».
• La survenance de démêlés judiciaires et de contentieux administratifs
Cet indice fait suite notamment:
– au refus de l’enregistrement de la déclaration d’activité (notamment par la production du B3 du casier judiciaire entaché de condamnations pour des crimes et délits visés par la loi du 24novembre 2009);
– à l’annulation de l’enregistrement de la déclaration d’activité;
– à la falsication de la présentation comptable des recettes dans le bilan pédagogique et financier;
– à la condamnation judiciaire d’un dirigeant ou d’un formateur.
• Le détournement des mécanismes et dispositifs économiques et financiers
Cet indice peut prendre plusieurs formes:
– constitution de sociétés ou d’associations-écrans;
– publicité mensongère et tromperie;
– usurpation de titre;
– exercice illégal de profession réglementée parallèlement
à l’activité de formateur.
• L’opacité de la gestion
– existence d’entités juridiques distinctes (formation, recherche, conseil) destinées à masquer la réalité des activités conduites sous couvert de formation professionnelle;
– absence de commissaire aux comptes;
– contournement de la convention collective nationale des organismes de formation pour éviter la déclaration d’emploi de formateurs;
– confusion entre formateurs salariés et intervenants occasionnels extérieurs.
• L’infiltration des pouvoirs publics et des milieux économiques
– emploi à temps partiel de formateurs salariés ou « hébergement » de travailleurs indépendants exerçant à titre principal dans la fonction publique ou dans l’entreprise;
– adhésion au réseau à caractère sectaire d’un salarié ou d’un groupe de salariés d’une entreprise ou d’une institution ayant contracté avec l’organisme de formation lié à ce réseau.
Considérer chaque indice comme révélateur à lui tout seul de l’existence d’une situation de dérives sectaires en milieu professionnel et ayant pour origine une supposée formation serait exagéré et non fondé. Ne pas considérer a contrario tel ou tel indice en négligeant d’en repérer d’autres pourtant à proximité relèverait de la négligence et aurait pour conséquence de ne pas prendre en compte une réalité de « dérives sectaires » dans un contexte de formation professionnelle.
Télécharger le guide
Savoir déceler les dérives sectaires dans la formation professionnelle.
Voir aussi
L'Enseignement supérieur dans le rapport 2010 de la Miviludes
.

http://www.miviludes.gouv.fr/sites/all/themes/miviludes/img/miviludes.png ~ ~ V Odborné vzdelávanie sa stalo terčom sektárskeho hnutia, ktorí sa snažia získať nové finančné zdroje, pre nábor nových stúpencov a získať podiel vplyvu na podnikanie alebo správy. Na všetkých kurzov, 20% pokles v "správanie" alebo "osobného rozvoja". Napriek tomu je to práve tu, že sektárske Riziko sa zdá najdôležitejšie, s zdravotníctve prostredníctvom nekonvenčných postupov pre terapeutické účely. Ako rozšírenie zákona č 2009-1437 z 24. novembra 2009, ktorá posilnila prostriedky na boj proti sektárske v oblasti odborného vzdelávania, je táto príručka vyvinutý Miviludes, v spolupráci s Ministerstvom vzdelávania a odbornej prípravy, má za cieľ pomôcť všetkým zúčastneným stranám rozpoznať a bojovať proti "v ohrození". Stiahnite si sprievodcu, ktorý je schopný rozpoznať sektárske v oblasti odborného vzdelávania. Pozri tiež vysokoškolského vzdelávania v roku 2010 správu Miviludes. Viac...

4 juin 2011

L’étudiante de Rennes 2 avait piraté le système informatique pour augmenter ses notes

http://www.ouest-france.fr/design/images/logo_ouestfrancefr.pngUne étudiante de Rennes 2 a été placée en garde à vue ce mardi au commissariat de Rennes. En juin 2010, elle s’était introduite dans le système informatique de l’université de Rennes 2 afin de modifier ses notes et obtenir son master en psychologie.
En tant que vacataire à la fac, elle disposait des codes informatiques. Sauf que le procédé était « grossier » et les informaticiens de l’université ont découvert la manipulation et déposé plainte.
Les enquêteurs de la sûreté départementale ont démasqué la jeune femme qui a été interpellée aujourd’hui. Le parquet devra décider de suites judiciaires à donner. Quant à l’université, elle a déjà pris des sanctions envers la « pirate ». Elle n’aura pas le droit de passer des examens avant cinq ans.
http://www.ouest-france.fr/design/images/logo_ouestfrancefr.png Mae myfyriwr o Rennes 2 ei rhoi yn y ddalfa ar ddydd Mawrth yng ngorsaf yr heddlu o Rennes. Ym mis Mehefin 2010 ei fod wedi cyflwyno i'r system gyfrifiadurol ym Mhrifysgol Rennes 2 er mwyn newid ei graddau ac yn cael ei gradd meistr mewn seicoleg.
Fel cynorthwy-ydd yn y brifysgol, hi oedd y codau cyfrifiadur.
Heblaw bod y broses yn "anghwrtais" a'r Brifysgol TG wedi darganfod a'u ffeilio trin cwynion. Mwy...
9 avril 2011

Educational Integrity: Culture and Values

http://www.apcei.catl.uwa.edu.au/__data/page/6909/APFEI.png5th Asia Pacific Conference on Educational Integrity, to be held at The University of Western Australia, 26 -28 September, 2011.
The 5th Asia Pacific Conference on Educational Integrity (5APCEI) will be held in Perth at The University of Western Australia between 26-28 September 2011. The conference is co-sponsored by three of Perth’s other universities; Curtin University, Murdoch University and Edith Cowan University.
This is the first time since the APCEI began in 2003 that the conference has been held on the Australian west coast. It is hoped that with the conference theme Educational Integrity: Culture and Values, the geographical location and the fact that spring is a beautiful time to visit Perth, we will be able to welcome colleagues from all over the world to this meeting.
Who should attend?
    * Educators
    * researchers
    * administrators
    * students
    * employers
    * ethicists
    * anyone interested in developing and maintaining a culture of ethical scholarship is invited to attend this participative and interactive conference
Delegates wishing to present their work at the conference will have a selection of presentation formats from which to choose. Information can be found on the Call for Papers link.
Suggested themes for the conference include:

    * Sharing academic integrity resources
    * Whose values count when it comes to educational integrity?
    * Educational integrity: Policy implementation and practice
    * Embedding integrity in degree programs
    * Managing educational integrity in TransNational Education (TNE)
    * Using existing technology in the promotion of educational integrity
    * Educational integrity and the changing landscape of quality assurance in higher education
Papers which fall into the following categories will be particularly welcomed but acceptance of papers is not restricted to these topics.
Educational Integrity is a multidimensional commitment to the key values of honesty, trust, equity, respect and responsibility, and the translation of these values into action by all those in the educational enterprise, from students to parents, instructors and administrators. (Asia Pacific Forum on Educational Integrity, http://apfei.edu.au).
31 mars 2011

Création d'une commission éthique et déontologique scientifique et universitaire

http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/image/60/9/6609.jpgValérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a confié à la philosophe Claudine Tiercelin, professeur au Collège de France, une mission sur l'éthique et la déontologie universitaires.
La ministre attend d'ici la rentrée des propositions visant à garantir éthique et transparence à toutes les étapes de la carrière des enseignants-chercheurs, qu'il s'agisse de leur recrutement et de leurs promotions, du fonctionnement des équipes dirigeantes, du problème du plagiat accru par l'usage d'Internet, ou encore des risques de conflit d'intérêts.
http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/image/60/9/6609.jpg Valerie Pecresse, Minister of Higher Education and Research, told the philosopher Claudine Tiercelin, professor at the College de France, a mission on ethics and ethics scholars.
The minister is waiting by the return of proposals to ensure ethics and transparency at all stages of the careers of faculty members, whether their recruitment and promotions, operations management teams, problem plagiarism by increased Internet use, or potential conflict of interest
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20 mars 2011

Respecter les régles déontologiques ?

http://blog.educpros.fr/pierredubois/files/2011/03/dsc04536.jpgCette chronique raconte-t-elle une histoire d’arroseur arrosé ? Je suis évincé d’un comité d’experts de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES). Le professeur, dont j’ai révélé le plagiat sur ce blog, n’a pas été évincé de ses fonctions d’expert au CNU. Deux poids, deux mesures en matière de déontologie de l’expertise ? L’histoire est un peu longue à raconter.
Vendredi 18 mars 2011 : un jour important. L’université de Rennes 2 et son comité d’éthique tiennent une journée de réflexion sur le plagiat. Le 2 décembre 2010, je révèle un plagiat d’un professeur de cette université, repéré par un lecteur de ce blog ; un autre plagiat sera ensuite identifié dans le même ouvrage, ainsi que des plagiats dans un article (chroniques : "Copier/coller sans guillemets"). Aucun des six auteurs plagiés n’a déposé de plainte. Deux spécialistes de la recherche sur le plagiat, Michelle Bergadaà et Jean-Noël Darde, interviendront dans cette journée. Quel va être l’impact de ces deux interventions ? Deux associations professionnelles ont, par un communiqué, demandé que ce professeur, vice-président de la 19ème section du CNU (sociologie), démissionne ou soit démissionné de cette fonction. Il ne l’a pas fait : en février 2011, expert de la discipline, il a siégé et instruit des dossiers de qualification aux fonctions de maître de conférences ou de professeur. Les 35 autres membres de cette section n’ont pas protesté (chronique : “Savoir et se taire“).
Consultée par le président d’une des associations professionnelles de la discipline, Valérie Pécresse a répondu, le 25 février : “le pouvoir disciplinaire sur les enseignants-chercheurs appartient à la section disciplinaire du conseil d’administration de l’établissement auquel ils sont affectés”. La Ministre a dû répondre la même chose pour le plagiat de la présidente de l’université de Polynésie. A l’inverse, elle avait suspendu, en 2009, Laroussi Oueslati, président de l’université de Toulon, pour une suspicion de trafic de diplômes,… sans consulter la section disciplinaire de l’établissement (chronique : “Un président suspendu“). A ma connaissance, le conseil d’administration de Rennes 2 n’a pas demandé à sa section disciplinaire d’instruire le dossier du professeur incriminé (à noter que le professeur plagiaire est membre de ce CA). Le CA de Rennes 2 convoquera-t-il la section disciplinaire après la journée de réflexion ? Par ailleurs, ni la presse nationale ni la presse régionale n’ont donné d’écho à ces plagiats.
Le professeur de Rennes 2 a-t-il ou non respecté les régles déontologiques du métier d’enseignant-chercheur du supérieur et doit-il être sanctionné ? J’ai dévoilé sur ce blog le plagiat. Pour cela, j’ai été copieusement injurié (chronique : “L’injure comme défense“), mais personne n’a porté plainte contre moi pour diffamation. J’ai fait part de ces plagiats parce que j’avais, comme d’autres collègues, des certitudes sur ce qu’est une entorse à la déontologie du métier. Depuis hier, je n’ai plus de certitudes.
Voilà pourquoi. Le 21 décembre 2010, je reçois une lettre de mission, signée du Directeur de la section des établissements de l’AERES, me nommant membre du comité d’expertise pour l’évaluation d’une université. Le 7 décembre, j’avais répondu au délégué scientifique de l’AERES qui m’avait contacté pour cette expertise que j’acceptais cette mission avec plaisir, lui écrivant : “je suppose (c’est ce que je pense très sincèrement) que tenir un blog n’est pas un obstacle pour être membre d’un comité d’expertise“. Le CV envoyé pour cette mission mentionnait explicitement cette activité de blogueur.
Le 22 février 2011 (deux mois après réception de ma lettre de mission et un mois avant l’évaluation de l’université), le directeur, signataire de ma lettre de mission, me téléphone pour me signifier, avec doigté, mon éviction du comité d’expertise. “Vos activités de blogueur sont incompatibles avec les règles des experts appliquées par l’AERES”. Je lui rétorque que ces activités lui étaient connues quand il a signé ma lettre de mission et que rien dans le statut de l’expert de l’AERES ne mentionne une telle incompatibilité (Statut de l’expert AERES). Il y a donc clairement pour moi un “abus de droit” : on m’évince de l’expertise avant même que celle-ci n’ait eu lieu. Je n’aime pas du tout me sentir coupable avant même d’avoir pu fauter !
Je demande donc au directeur qu’il m’explique en face à face sa décision : ce qu’il a fait le 16 mars au siège de l’AERES, avec beaucoup de courtoisie d’ailleurs… et après avoir pris soin de faire valider sa décision par le service juridique de l’AERES. Je résume, de mémoire, ce que j’ai entendu et qui m’a laissé pantois.
L’application des régles déontologiques par l’expert n’est pas ce que vous pensez ; je ne vous accuse pas de ne pas avoir respecté ces régles ; je dois anticiper les résultats de votre participation au comité d’expertise car la déontologie n’est pas seulement une question de pratiques objectives (respect ou non des règles), mais aussi une question d’images et de représentations. L’université évaluée, ses personnels, ses étudiants mais aussi les lecteurs des rapports d’évaluation de l’AERES pourraient penser et/ou dire qu’un blogueur, qui exprime publiquement des jugements sur l’enseignement supérieur, n’a pas pu être “objectif”, faire preuve de “neutralité” dans ses analyses… Bref, votre participation fragiliserait l’ensemble de l’expertise et ferait courir le risque que le rapport final soit invalidé par le président de l’université. Je pense avoir retransmis honnêtement les propos du directeur ; le blog lui laisse l’opportunité de me contredire.
L’entretien se termine. Le directeur me propose une sorte de compensation à mon éviction : participer au comité d’expertise pour l’évaluation d’une Ecole. Je réponds : “non ! Pourquoi mon activité de blogueur ne serait-elle pas incompatible avec celle d’expertise d’une Ecole” ? Je prends quelques photos reproduites dans cette chronique.
Depuis hier, la conversation avec le directeur de l’AERES me turlupine et, progressivement, j’établis un lien avec la question du plagiat. Ma conception de la déontologie était donc erronée ? Le respect de celle-ci ne serait donc pas seulement une affaire de pratiques individuelles. Des acteurs, concernés directement ou indirectement par une évaluation, pourraient invalider un rapport d’expertise à la simple vue de la composition d’un comité et sans même pouvoir prouver la faute éventuelle d’un des experts. En effet, pour celle et celui qui l’ignorerait, les rapports de l’AERES indiquent la composition du comité d’expertise mais ne mentionnent pas (heureusement !) les jugements de chacun des experts ; ceux-ci sont, bien évidemment, soumis à la confidentialité. C’est le président du comité qui assure la synthèse des analyses et des jugements.
Le lien avec l’affaire du plagiat (toutes les chroniques du blog sur le plagiat) : c’est quoi la déontologie ? Il faudrait prendre en compte l’image, la représentation de l’application des régles déontologiques. Dans mon cas, du fait de cette représentation effectivement possible de mon activité de blogueur (”il n’est pas neutre” ou “il ne peut pas être “neutre”), je suis évincé a priori. Dans le cas du plagiat du professeur de Rennes 2 (il a été expert pour l’AERES), quelle est la représentation presque unanime ? Les faits signalés dans les premiers paragraphes de cette chronique démontrent des attitudes extrêmement majoritaires : “on ne veut pas voir le plagiat”, ou “on l’excuse” ou même “on le nie”. Les représentations l’emportent sur les faits prouvés. Je m’attendais à tout sauf à cela ! En France, le plagiat a donc de beaux jours devant lui !
Il faut, selon moi, se poser un certain nombre de questions et débattre. Qu’est l’expertise dans le champ de l’enseignement supérieur et de la recherche ? Comment se construit-elle ? Pour être reconnue, peut-elle se passer d’écrits ou d’interventions orales ? Vouloir une réforme de l’enseignement supérieur, qui n’est pas celle que conduit le gouvernement, vaut-il une interdiction d’expertise ? Comment sont repérés et choisis les experts ? Quelles sont leurs obligations mais aussi leurs droits ? Peuvent-ils échapper aux conflits d’intérêts quand l’évaluation est faite par les “pairs” ? Quels intérêts ont-ils (à part un gain financier très faible : 600 euros pour cinq jours d’expertise) à accepter d’être experts ? Le risque “0″ doit-il exister pour les experts ?
Quel est l’impact du rapport d’évaluation sur les établissements évalués ? Ceux-ci disposent, avec les rapports de l’AERES, d’une évaluation gratuite (mais obligatoire). Que penser alors des dizaines voire quelques centaines de milliers d’euros payés à des cabinets privés pour qu’ils constituent les dossiers de réponse aux appels à projet des investissements d’avenir ? Les auditeurs de ces firmes à visées lucratives sont-ils des experts des universités ?
Je suis évincé d’un comité d’experts de l’AERES. Le plagiaire n’a pas été évincé de la 19ème section du CNU. Pourtant être vice-président d’une section du CNU est bien plus important qu’être expert de l’AERES pour l’évaluation d’un établissement. La morale de l’histoire est connue. Pour des commentateurs à venir de cette chronique, elle sera celle de “l’arroseur arrosé” : ”vous avez dévoilé à tort un plagiat car vous n’avez pas compris ce qu’était la déontologie ; vu la Vox populi nettement majoritaire, il est normal que le plagiaire s’en sorte ; et c’est bien fait pour votre gu…” ! 
Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont osé s’exprimer pour condamner le plagiat. Merci aussi à celles et à ceux qui l’ont condamné tout en préservant leur anonymat : la peur règne dans les corporations professionnelles ! Merci aussi au directeur de la section des Etablissements de l’AERES d’avoir pris le temps de me recevoir et de m’avoir relancé dans mes réflexions sur l’évaluation, les évaluateurs et les évalués !

http://blog.educpros.fr/pierredubois/files/2011/03/dsc04536.jpg I kien mneħħi minn kumitat ta 'esperti mill-Aġenzija għall-Valutazzjoni ta' Riċerka u Edukazzjoni Ogħla (BIL-GASS). L-għalliem, min sibt plaġjariżmu f'dan il-blog ma ġie mneħħi mill-pożizzjoni tiegħu bħala espert fuq CNU. Żewġ piżijiet, żewġ miżuri dwar l-etika ta 'kompetenza? L-istorja hija daqsxejn twil li tgħid.
Il-Ġimgħa 18 Mar 2011: jum importanti. L-Università ta 'Rennes 2 u kumitat tiegħu etika jkollu repli fuq plaġjariżmu.  Fit-2, 2010, sibt plaġjariżmu ta 'professur ta' din l-università, imnebbaħ minn qarrej ta 'dan il-blog, ieħor plaġjariżmu mbagħad se jiġu identifikati fil-istess xogħol, u plaġjariżmu f'artikolu (kronika: "Kopja/Paste mingħajr virgoletti"). Ebda wieħed mill-awturi sitt ilment ikkupjat tkun ġiet ippreżentata. F'żewġ speċjalisti ta 'riċerka dwar plaġjariżmu, Michelle Bergadaà u Jean-Noël Darde, jintervjeni fil-ġurnata. X'se jkun l-impatt ta 'dawn l-interventi? Żewġ assoċjazzjonijiet professjonali għandhom, fi stqarrija , talab lill-professur, viċi-president tal-taqsima 19 ta 'l-CNU (soċjoloġija), jirriżenja jew ma rriżenja biex din il-funzjoni. Hu ma: Fi Frar 2011, esperti fid-dixxiplina, huwa serva u edukati fajls kwalifika bħala professur assoċjat jew professur. Il-oħra membri 35 ta 'din it-taqsima ma protesta (kronika: "Know u tkun siekta"). More...

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