
À la Renaissance, la Bible change de statut. Elle est désormais traduite en langue vernaculaire, elle constitue l’enjeu des controverses religieuses liées à la Réforme, et elle est continuellement convoquée pour intervenir dans des questionnements scientifiques ou politiques. On se demande par exemple si les lois mosaïques fournissent un modèle théocratique, si l’Église a une indépendance à l’égard de l’État – voire un droit de contrôle sur celui-ci. On essaie parfois, en s’appuyant sur l’Écriture Sainte, de déterminer la nature de la liberté humaine. On tente, aussi, de déterminer ce qu’est le sens de la Bible dans un monde héliocentrique, régi par des lois universelles, apparemment incompatibles avec les miracles relatés dans l’Écriture.Ainsi, chacun des grands philosophes de l’âge classique est amené à se confronter avec l’Écriture Sainte – pour s’en réclamer, pour s’interroger sur la portée de ses enseignements, pour proposer une méthode d’interprétation, pour tracer une frontière avec les thèses qu’il défend en sciences, en métaphysique ou en politique.
Plus...