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Formation Continue du Supérieur
24 novembre 2019

Les symboles de la paix - Chamade et drapeau blanc

Accueil - Vie PubliqueLe drapeau blanc est assurément le symbole de la paix le plus ancien et le plus universel. Son usage est fixé en 1899 par l’annexe à la Convention de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre. Plus précisément, son article 32 stipule qu’« est considéré comme parlementaire l’individu autorisé par l’un des belligérants à entrer en pourparlers avec l’autre et se présentant avec le drapeau blanc. Il a droit à l’inviolabilité ainsi que le trompette, clairon ou tambour, le porte-drapeau et l’interprète qui l’accompagneraient ».
On croit pouvoir rattacher l’origine du drapeau blanc aux mutations des formes de la guerre survenues à compter de la Renaissance. La multiplication des armes à feu en était venue à couvrir la chamade, la sonnerie de trompette ou l’appel de tambour émis par des assiégés pour signaler à l’ennemi leur intention de parlementer.
Si seul un signe visuel pouvait se substituer au signal sonore, encore fallait-il qu’il se distingue clairement des étendards colorés des régiments. Le choix s’est d’autant plus porté sur le blanc, défini comme le plus clair des gris, qu’un simple linge pouvait faire l’affaire, la seule confusion possible étant avec le drapeau du roi de France.
On en trouve trace dans « Le Droit de la guerre et de la paix » publié en 1625 par Huig de Groot dit Grotius (1583-1645) et dédicacé à Louis XIII. Le fameux théologien et juriste de Delft dans les Provinces-Unies y atteste l’usage du drapeau blanc comme « signe qu’on demande à parlementer », mais seulement après avoir donné une liste de « signes muets » qui, dans l’Antiquité, « obligeaient à mettre bas les armes » : les bandelettes mises autour de la tête et la branche d’olivier tenue en main pour les Grecs, la pique haussée pour les Macédoniens, et le bouclier sur la tête pour les Romains.
Après Grotius, les juristes du droit des gens vont disputer de savoir ce qui, en matière de guerre et de paix, relève du droit conventionnel et du droit coutumier. Dans « La Science du gouvernement. Ouvrage de morale, de droit et de politique » publié post-mortem en 1762-1764, Gaspard de Réal de Curban (1682-1752) considère que « les hérauts, les trompettes, les tambours, ne pas tirer sur l’ennemi pendant les chamades, ne pas faire prisonniers ceux des assiégeants qui viennent parlementer en conséquence du drapeau blanc que les assiégés ont arboré sont des usages établis à la guerre », et donc « forment un droit obligatoire à même de limiter et d’encadrer les actes de guerre ».
En revanche, dans son volumineux « Traité du droit naturel », publié de façon posthume en 1777, le professeur de droit à l’Académie de Lausanne Béat-Philippe Vicat (1715-1770) considère que la chamade et le pavillon blanc comme signes de demande de capitulation relèvent « tacitement » du droit conventionnel, tout comme le héraut d’armes envoyé pour déclarer la guerre. Plus...

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