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Formation Continue du Supérieur
24 novembre 2019

Paix et sécurité humaine : les défis à venir - L’affinement du contenu de la sécurité humaine

Accueil - Vie PubliqueLa sécurité humaine a suivi en effet de nouvelles déclinaisons, plus fines. En plus d’un souci maintenu de sécuritisation de la population en général, il fallait préciser l’offre de réassurance en fonction des risques encourus pour plusieurs catégories distinctes d’individus.
La sécurité des femmes, des enfants, de différents types de réfugiés, de migrants, et d’autres encore, devaient faire l’objet d’un savoir-faire précis, développé régulièrement par des acteurs publics comme privés, et une littérature abondante.
Car chacun de ces groupes constitue, par sa vulnérabilité et son insécurité même, une menace à la sécurité régionale et globale. Les viols de guerre (500 000 dans le génocide rwandais en 1994), la vulnérabilité spécifique des femmes dans les situations de violence (y compris sans guerre, comme en Asie du Sud avec les phénomènes d’infanticides féminins, des suicides, ou des enjeux liés à la dote) déséquilibrent des sociétés, suscitent des traumatismes aux répercussions psychologiques, sociétales et politiques à long terme.
Le phénomène des enfants soldats (250 000 dans le monde en 2018 selon l’UNICEF) enrôlés de force et sujets à des maltraitances représente un autre facteur de déstabilisation, avec des incapacités durables qui empêchent une réinsertion et donc une reconstruction post-conflit, ou qui nourrissent des cycles ultérieurs de vengeance. On voit comment la question du retour ou du traitement des mineurs, combattants ou enfants de combattants enrôlés dans la guerre civile syrienne, pose problème à la région et aux pays dont ils sont ressortissants, depuis 2018.

Dans le monde, un migrant sur cinq se trouve aux États-Unis tandis que l’Inde, le Mexique et la Russie sont les principaux pays de départ.

Les migrations non choisies, pour des raisons économiques, politiques, environnementales ou autres, constituent un autre phénomène majeur des relations internationales de ce début de XXIe siècle. Les Nations Unies recensent 258 millions de migrants en 2017, soit des personnes vivant dans des pays où ils ne sont pas nés. Dynamique parfois positive dans la mesure où elle marque la mobilité des êtres humains ou l’ajustement aux évolutions économiques, la migration reste le plus souvent liée à des ressorts qui impliquent une insécurité.
D’abord, du fait des conséquences économiques et sociales qui affectent les pays de départ et les pays d’arrivée, générant des déséquilibres – un migrant sur cinq se trouve aux États-Unis tandis que l’Inde, le Mexique et la Russie sont les principaux pays de départ. Ensuite, parce que le transport de migrants se solde par des drames humains, comme depuis plusieurs années en Méditerranée, principale route migratoire vers l'Europe. Enfin, parce que l’arrivée à destination de ces migrants déclenche des controverses politiques, des divisions entre États partenaires.
L’arrivée de réfugiés syriens en Europe et ses conséquences pour Angela Merkel en 2017, la montée des populismes, la division qui s’empare de la société américaine sur fond de déclarations brutales du président Trump, ne sont que les manifestations les moins violentes du phénomène.

Les nouvelles insécurités humaines rendent difficiles les sorties de conflit et la « paix positive », c’est-à-dire la reconstruction à long terme d’une société, de manière à l’empêcher de retomber dans le conflit.

Le cas des demandeurs d’asile témoigne en soi d’une insécurité politique violente avérée, aux conséquences psychologiques longues. Le cas des migrants environnementaux ou réfugiés climatiques atteste d’une impossibilité de vivre en certains lieux, annonçant des tensions politiques nouvelles.
Les nouvelles insécurités humaines ne sont pas, en soi, des insécurités nationales au même titre que la guerre. Elles sont toutefois des facteurs de déstabilisation pouvant déboucher sur des conflits. Elles rendent en effet difficiles les sorties de conflit et le phénomène qualifié de « paix positive », c’est-à-dire la reconstruction à long terme d’une société, de manière à l’empêcher de retomber dans le conflit. Plus...

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