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Formation Continue du Supérieur
24 novembre 2019

Les cinq pouvoirs du souverain pontife

Accueil - Vie PubliqueCette diplomatie de la coopération, qui vise prioritairement à favoriser la liberté religieuse des catholiques et la liberté de nomination des évêques par le pape, doit être rapportée à une capacité d’action plus globale du chef de l’Église catholique. Le soft power du Saint-Siège repose en réalité sur des pouvoirs spécifiques et originaux, liés à l’identité hybride du Saint-Siège, structure qui relève à la fois de l’organisation religieuse, de l’organisation politique, de l’organisation humanitaire, auxquels s’ajoute le charisme du leader religieux.
  • Le premier pouvoir est un pouvoir d’ingérence. L’enseignement social catholique, érigé sous Benoît XVI en catéchisme universel, a un impact direct dans les affaires de la Cité. La question du mariage et du divorce, les enjeux liés à la bioéthique et les interrogations sur la fin de vie sont sans doute les enjeux les plus médiatisés, mais qui peuvent également donner lieu, par structures interposées, à une ingérence dans la vie politique des États, comme on a pu le voir en Italie avec un mouvement comme Pro Vita, ou en France avec Sens commun. La mobilisation en faveur des minorités chrétiennes, au début de la guerre civile en Syrie, en est un autre exemple probant.
  • Le second pouvoir du souverain pontife est un pouvoir d’influence, capacité normative dans son ordre propre, celui de la « foi et des mœurs ». Par ses encycliques – on l’a constaté avec Laudato Si –, par ses enseignements pontificaux et allocutions, le pape définit des thèmes prioritaires, des exigences éthiques qui peuvent aussi constituer des injonctions à l’action pour les catholiques. La question des migrants et des réfugiés est ainsi devenue sous le pape François un thème mobilisateur récurrent.
  • Le pape dispose aussi d’un pouvoir médiatique important, ordonné à la fois autour des médias catholiques (télévision, radios, presse, réseaux sociaux), mais aussi de l’ensemble des médias qui couvrent la pastorale mondialisée des papes, depuis Jean-Paul II. La singularité du Saint-Siège sur la scène internationale se lit dans la couverture médiatique mondiale, tout à la fois reflet et amplificateur de cette singularité.
  • Dans une perspective wébérienne, on ne peut que rappeler également la domination charismatique de la figure du pontife romain, même si la démission du pape Benoît XVI marque un début de désacralisation de la fonction, tandis que la gestion des crimes de pédophilie atteint directement le prestige moral du pape.
  • Fréquemment oubliée, la politique culturelle du Saint-Siège est également un aspect de son pouvoir. Les contours en sont certes diffus. Ainsi, l’enseignement catholique, du primaire au supérieur, représente le premier acteur privé mondial. Dans de nombreux pays, les universités catholiques pontificales demeurent des foyers intellectuels et culturels fort actifs et influents, notamment par leur rôle dans la formation des élites politiques et économiques. L’activité culturelle de la diplomatie vaticane apparaît fort bien dans une instance comme l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), ou dans les travaux des Académies pontificales. Les lieux de pèlerinage continuent de drainer de nombreux pèlerins et structurent en maints endroits la culture populaire.
  • Enfin, comme cela a été longuement mentionné, le pape bénéficie d’un pouvoir diplomatique, dont il convient désormais de définir les caractéristiques majeures. Plus...
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