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Formation Continue du Supérieur
24 novembre 2019

L’influence de la papauté dans le monde - Un État vestige

Accueil - Vie PubliqueLe Saint-Siège, il convient de le rappeler, dispose de son propre code, le Code de droit canonique, revisité en 1983. Ce Code définit le pontife romain et le collège des évêques en union avec le pontife romain comme étant les deux autorités suprêmes de l’Église catholique, avec en réalité une primauté du pontife romain. Son pouvoir est plénier, suprême et universel, les canons lui demandant d’agir de la manière la plus adaptée. Les choix du pape ne sont pas soumis à un contrôle juridique. Mais le pape a l’obligation morale de la rationabilitas (c’est-à-dire conforme à la raison dont le bon sens est juge) de ses actes.

La curie est le gouvernement à la tête duquel se trouve le souverain pontife.

Plusieurs institutions aident le pape dans sa mission, dont la curie romaine et les légats du pontife romain. La curie romaine a été présentée par Paul VI comme « l’instrument dont le pape a besoin et dont il se sert pour exercer son mandat divin ». Le pape François a quant à lui davantage insisté sur son caractère instrumental au service des affaires de l’Église tout entière, dans ses activités pastorales et gouvernementales.
La curie est le gouvernement à la tête duquel se trouve le souverain pontife, basée sur une entité territoriale négociée en 1929 avec le gouvernement italien : la cité du Vatican.
C’est donc à divers titres que l’on peut présenter le Saint-Siège comme un État vestige :

  • vestige d’une histoire bimillénaire où la figure du pape fut celle d’un puissant ;
  • vestige d’un régime politique passé, proche de la monarchie, mais s’en dissociant par son mode d’élection de son chef, associant par ailleurs gestion du spirituel et du temporel ;
  • État vestige par le mode de recrutement non professionnalisé de son personnel bureaucratique ;
  • État vestige encore par son recours à la possession d’un territoire, fût-il minuscule, et à l’établissement de frontières, pour marquer et fonder en droit international sa souveraineté spirituelle, en écho d’une souveraineté temporelle passée.
Pour exercer sa mission mondiale au service de ses coreligionnaires, le pape dispose au sein de la curie d’instances spécifiques qui couvrent à la fois les affaires directement relatives à la foi catholique (Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation par exemple), d’autres qui entendent promouvoir un action pastorale dans les sociétés (dicastères pour les laïcs, la famille et la vie, dicastère pour le service du développement humain intégral, congrégation pour l’éducation catholique…) ; certaines instances suivent les relations avec les autres acteurs religieux (Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux).
D’autres structures enfin concernent l’administration du Saint-Siège et de son territoire (par exemple, la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège). Enfin et surtout, le Saint-Siège dispose avec la Section des rapports avec les États de la Secrétairerie d’État d’un service spécifique dévolu au suivi politique et aux relations avec les États.
La double mission du Saint-Siège apparaît clairement avec le rôle des légats pontificaux, qui ont pour fonction la représentation du souverain pontife auprès des Églises particulières des nations, mais aussi auprès des États et des autorités publiques, ou encore auprès des organismes internationaux. Cette activité est règlementée par les conventions sur les relations diplomatiques auxquelles les États, dont le Saint-Siège, ont adhéré. Le Saint-Siège entretient ainsi des relations diplomatiques avec la très grande majorité des États contemporains et est présent dans de nombreuses enceintes onusiennes et internationales. Plus...
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