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Formation Continue du Supérieur
16 novembre 2019

Le "soft power" de l’Union européenne - Une politique d’élargissement qui favorise la démocratisation

Accueil - Vie PubliqueEn outre, l’UE dispose d’une capacité remarquable à influencer la gouvernance des pays candidats à l’adhésion. À travers les critères de Copenhague énoncés en 1993 (avoir une économie de marché stable capable de soutenir la concurrence ; disposer d’un régime démocratique respectant l’état de droit ; reprendre l’acquis communautaire), l’UE impose à ses futurs membres des standards démocratiques élevés, garantissant notamment les droits des minorités et des femmes, la non-discrimination ou l’abolition de la peine de mort.
Les pays de l’Est, qui ont souhaité adhérer à l’Union après la chute des régimes communistes, ont ainsi dû adopter les normes démocratiques de leurs voisins de l’Ouest et signer entre eux des accords de respect de leurs minorités respectives, ce qui a été un facteur essentiel de la stabilisation de cette région aux populations enchevêtrées depuis le tracé des frontières issu de la Première Guerre mondiale.
La Turquie, quant à elle, candidate reconnue depuis 1999, a lancé au début des années 2000 de profondes réformes : abolition de la peine de mort et de la torture, mais aussi reconnaissance de la minorité kurde et de son droit à parler sa langue. C’est d’ailleurs sous la pression de l’UE qu’en 2002 le gouvernement turc a commué la peine de mort du leader kurde Abdullah Öcalan prononcée en 1999. Cependant, depuis une dizaine d’années, la perspective de l’adhésion de la Turquie s’éloigne du fait d’erreurs des deux parties et de l’évolution politique intérieure du pays, le gouvernement actuel répondant de moins en moins aux critères d’entrée dans l’UE. Enfin, dans la perspective de son adhésion, la Croatie a dû notamment faire preuve d’une meilleure coopération avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, ce qui a facilité la capture en décembre 2005 d’un des criminels les plus recherchés de l’ex-Yougoslavie, le général croate Ante Gotovina, condamné en 2011 puis acquitté en appel en novembre 2012.
Dès lors, la politique d’élargissement de l’UE est sans doute le maillon le plus efficace de sa politique étrangère. Elle lui permet de favoriser la démocratisation et la pacification de son pourtour et de modifier substantiellement la gouvernance de ses voisins. Pour autant, une limite géographique existe à cette « puissance-influence » dans la mesure où elle ne peut s’exercer que sur les pays ayant vocation à rejoindre un jour l’UE mais ne peut pas avoir d’impact sur des États plus éloignés, tels la Russie ou la Corée du Nord, par exemple.
Enfin, on constate que si les critères politiques pour adhérer sont un facteur de démocratisation, certains pays membres se réclament aujourd'hui de l’“illibéralisme” (Hongrie, Pologne), montrant ainsi la difficulté de l’UE à faire respecter ses valeurs dans ses propres rangs.
En revanche, sa capacité à exporter ses règles économiques ou sanitaires est mondiale et concerne tous les États ou entreprises commerçant avec elle. Plus...
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