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Formation Continue du Supérieur
16 novembre 2019

La politique culturelle : des critiques récurrentes

Accueil - Vie PubliqueLa pérennité de la structure ministérielle n’était pas inscrite dans la fondation de 1959. Le ministère ne s’impose que progressivement. L’éloignement de l’éducation populaire, la fracture de fait avec l’éducation nationale, la rigueur et la complexité de normes administratives imposées par un État jacobin, la difficile collaboration entre différents ministères sont dénoncés par les militants de l’éducation populaire et les élus locaux. La popularisation de la raison, l’éthique de l’engagement et de la responsabilité restent beaucoup plus centrales dans l’approche que les associations d’éducation populaire se font de la politique culturelle que chez Malraux, pour qui l’essentiel est de provoquer le contact direct avec l’œuvre d’art et faire reculer le provincialisme culturel. Ce choix initial de la mise à distance des mouvements d’éducation populaire contribue à faire durablement du ministère de la culture un “ministère des arts et des artistes” même si, au sein de certains segments de l’administration centrale, les relations ne sont pas totalement rompues. Mai 1968 déstabilise le ministère et révèle l’émergence d’une double critique : la critique gauchiste attaque la conception malrucienne de la démocratisation culturelle ; les partisans de l’ordre dénoncent le soutien public à des artistes soupçonnés de subversion. Aussi le maintien du ministère n’est véritablement acquis qu’au début des années 1970, grâce notamment à l’action de Jacques Duhamel.
Les critiques, réactivées au début des années 1990, mobilisent surtout les intellectuels. En 1991, la publication de L’État culturel par Marc Fumaroli (rééd. Livre de Poche, 1999) suscite un large débat. Celui-ci témoigne aussi de la résistance de milieux académiques qui regrettent la dilution d’une conception intégratrice de la culture nationale et une politique qui “abaisse” la culture au rang de produit de consommation. Par-delà la seule action des pouvoirs publics, c’est la légitimité du pluralisme culturel, qui caractérise de plus en plus la société française, qui est pour une large part récusée. Les enquêtes sur les pratiques culturelles, lancées dans les années 1970 pour conforter les visées stratégiques du ministère, soulignent les limites de la démocratisation culturelle. Plus...
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