
De fait, jamais les parcours qui ont permis d’élever le niveau de qualification n’ont remis en cause l’existence d’une voie, autour de laquelle s’organise depuis toujours la reproduction des élites. Ainsi chacun sait que le baccalauréat scientifique est le sésame de ceux qui auront les moyens financiers de poursuivre dans des filières dites prestigieuses.
C’est ainsi qu’au lieu de se démocratiser, le système scolaire organise la répartition sociale des jeunes, parfois très tôt si l’on regarde du côté des Sections d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA), entre ceux issus des milieux plus aisés qui suivront majoritairement la voie générale puis sélective, et ceux qu’il faudra faire patienter dans d’autres formations, quand bien même ce ne serait pas leur choix. C’est ainsi également, que les procédures d’affectation qui appliquent toujours ces codes culturels dominants, sont vécues violemment par toute une partie de la jeunesse qui se sent dépossédée de la promesse d’ascension sociale qui lui était faite.
Il faut donc agir, au-delà des procédures d’affectation, et changer les processus qui conduisent à une orientation profondément inégalitaire. Pour cette raison, l’avis du CESE que nous avons rapporté « L’orientation des jeunes » s’est attaché à structurer ses propositions autour de trois axes : l’accompagnement des jeunes, les conditions d’un parcours choisi et l’insertion professionnelle dans le cadre de l’orientation tout au long de la vie. Plus...