En matière d'emploi des seniors, la France accuse un retard sur ses voisins européens. Selon une étude de la Dares datée de décembre 2016, en 2015, le taux d’activité des 55-64 ans en France est inférieur de 4,7 points à celui de l’Union européenne à 28 pays (UE28). Le taux d’emploi en France des 65-69 ans n'est quant à lui que de 6 %, contre 12 % dans l’UE28.
Cette situation s'explique notamment par les politiques de l'emploi menées en France à partir des années 70, et durant les 30 années qui ont suivi. Les pouvoirs publics et les partenaires sociaux ont alors privilégié le retrait des seniors du marché du travail, afin de favoriser l'emploi des autres tranches d'âges. L'abaissement de l'âge de la retraite de 65 à 60 ans, conjugué à la mise en place de dispositifs de départs à la retraite anticipée, ont eu pour effet d'abaisser considérablement le taux d'emploi des seniors.
Un retournement s'est produit à la fin des années 90. Vieillissement de la population et allongement des durées de vie, coût du financement des retraites, ainsi que l'objectif fixé par l'Union européenne d'atteindre un taux d'emploi de 50 % parmi les 55-64 ans, sont autant d'éléments qui ont conduit à un changement de paradigme dans les politiques de l'emploi des seniors. L'objectif de maintien et de retour à l'emploi de ce public a été affirmé, et fait désormais partie des priorités gouvernementales.
Quatre réformes des retraites se sont succédé en France depuis le début des années 1990 : en 1993, 2003, 2010 et 2014. Elles ont eu pour effet d’accroître significativement le taux d'emploi des seniors (+8,2 points entre 2007 et 2017, selon l'Insee). Cependant, dans le même temps, le taux de chômage des travailleurs de cette catégorie d'âge a connu une hausse rapide, de même que la proportion d'emplois à temps partiel et de CDD (Contrats à durée déterminée). Plus...