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Formation Continue du Supérieur
27 janvier 2018

16- Le processus de Bologne et la formation tout au long de la vie

La formation tout au long de la vie (F.T.L.V.) est une excellente illustration de l’idée (cf. fiche 9) que l’Europe de l’enseignement supérieur marche sur deux jambes : d’une part le processus de Bologne pour les 48 pays qui y adhèrent et de l’autre l’action communautaire à 28, qui vise la modernisation de l’Espace européen de l’enseignement supérieur et s’appuie de fait sur le processus de Bologne.
«Life long learning » est une constante des Conférences ministérielles du processus de Bologne depuis le communiqué de Prague (2001) jusqu’à celui d’Erevan (2015) : « We undertake to widen participation in higher education and support institutions that provide relevant learning activities in appropriate contexts for different learners, including lifelong learning ».
De même, l’incitation à développer la formation tout au long de la vie est une volonté de l’Union européenne qui ne cesse d’être confirmée depuis l’année européenne de la formation tout au long de la vie en 1996, la résolution sur la validation des acquis et des compétences adoptée par le Parlement européen et le Conseil et enfin, l’adoption en 2013 du dispositif « Erasmus plus », réunissant les dispositifs Erasmus, Comenius, Grundtvig et Leonardo, et incluant donc la formation professionnelle, notamment son volet apprentissage, et celle des adultes dans le programme emblématique de la mobilité européenne (cf. fiche 11).
Le souci de la « formation permanente », terme consacré dans les années 70(*) , apparaît comme une volonté politique de donner à tous l’accès aux connaissances et à la promotion sociale, autant que comme une nécessité induite par le besoin de disposer d’une main d’œuvre formée à des savoirs et des technologies sans cesse renouvelées. Du postulat de Condorcet en 1792 : « Tous les citoyens devraient avoir accès à l’instruction »(**)  au préambule de la Magna Charta Universitatum en 1988 , la filiation est évidente : « Les Recteurs des Universités européennes soussignées... considèrent... que la tâche de diffusion des connaissances que l’université doit assumer envers les nouvelles générations implique aujourd’hui qu’elle s’adresse également à l’ensemble de la société – dont l’avenir culturel, social et économique exige notamment un effort considérable de formation pertinente ».
Concrètement, la modularisation de l’offre de formation poussée aussi bien par le processus de Bologne que par l’Union européenne, l’élaboration de parcours diplômants flexibles et l’optimisation possible de ces parcours par le biais de dispositifs de validation des acquis constituent autant d’atouts pour un développement de la formation continue et de la F.T.L.V. dans les universités.
Le principe de la formation modulaire, vecteur essentiel du développement de la formation continue, consiste à proposer aux stagiaires «d’acquérir au rythme de leur choix les différents modules capitalisables débouchant in fine sur l’obtention du diplôme, même après plusieurs années. Il s’agit de raisonner en «unités de valeur» acquises et validées par le stagiaire au cours de sa vie professionnelle susceptibles de conduire au diplôme. Cette logique correspond bien à la démarche de formation tout au long de la vie et repose sur une forte souplesse pour le salarié et l’employeur. En toute rigueur, le module pourrait être obtenu aussi bien en formation que via la Validation des acquis de l’expérience (V.A.E.).
La quasi-totalité des pays européens considère que cette flexibilité est un élément clef de l’éducation et de la formation tout au long de la vie et met en œuvre des initiatives et des politiques de soutien. L’organisation actuelle des études en France demeure un frein aux volontés de réorganisation en ce sens : formations insuffisamment corrélées aux compétences visées, compensations des moyennes entre unités, organisation rigide des examens, etc. Mais, par ailleurs, la France est précurseur dans le domaine de la validation des « prior learning » depuis 2002, avec la possibilité de valider un diplôme et non pas seulement une équivalence, ce qui n’est pas encore le cas dans beaucoup d’autres pays européens.
Bien que la plupart des documents d’orientation relatifs à l’enseignement supérieur établis par les pays de l’Espace européen de l’enseignement supérieur mentionnent l’éducation et la formation tout au long de la vie, il n’existe pas de définition uniforme de cette notion au sein de l’UE ou de l’espace de Bologne, ce qui rend bien sûr les bilans comparés assez délicats. Avec toutes ces limites, on peut dire que l’objectif d’atteindre 15 % d’adultes en formation affiché par le programme « éducation et formation 2020 » de l’UE était globalement atteint en 2011(***) . Pour ce qui est de la France, l’objectif européen de 40 % des 30 - 34 ans diplômés du supérieur en 2020 est atteint en 2012 et la participation des adultes de 25 - 64 ans à la F.T.L.V. semble régresser puisqu’elle était de 5,7 % en 2012 contre 7,4 % en 2007. Plus...
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