Première partie.
Le néolibéralisme et ses évolutions.
Chacun le sent avec plus ou moins de clairvoyance : l’heure est venue de sortir de la passivité, de rompre avec le vide de sens et le conformisme ambiants. Nous ouvrons en conséquence une série de quatre billets — conclusion de nos cinq ans d’existence et de réflexion — autour de cette unique question sur l’Université et la recherche [1]…
Que faire?
Que faire qui n’ait été cent fois tenté ?
Que faire qui n’ait cent fois échoué ?
Et surtout : pour quoi faire ?
Nous entendons cette question en son sens le plus concret et le plus pragmatique. Pour autant, il nous faut procéder par étapes et commencer par nous dégager des questions préformatées qui empêchent, par leur système même de coupures, toute pensée globale et donc toute pensée politique [2]: pouroucontre le CNU, pouroucontre la sélection à l’Université, pouroucontre APB, pouroucontre l’augmentation des frais d’inscription, pouroucontre le saupoudrage des moyens de recherche, etc. Par essence, toute idéologie entrée dans une phase hégémonique devient aussi diffuse et omniprésente que l’air que l’on respire : ses représentations deviennent des lieux communs que l’on ne discute plus, ses conceptions du simple bon sens en action. Il n’est donc pas étonnant que l’énonciation raisonnée du système de représentation qui prévaut dans l’appareil d’Etat soit l’enjeu de batailles savantes, à commencer par sa dénomination même : néolibéralisme [3]. Aussi nous est-il apparu essentiel de commencer notre réflexion par une synthèse théorique, non pour créer un ennemi extérieur qu’il s’agirait d’abattre, mais pour effectuer un travail réflexif sur ce qui produit une large adhésion à ce système. Les lecteurs impatients puissent nous pardonner ce détour nous permettant de poser les jalons nécessaires à la compréhension de propositions stratégiques à venir sur l’Université et la recherche [4]. Plus...
Le néolibéralisme et ses évolutions.
Chacun le sent avec plus ou moins de clairvoyance : l’heure est venue de sortir de la passivité, de rompre avec le vide de sens et le conformisme ambiants. Nous ouvrons en conséquence une série de quatre billets — conclusion de nos cinq ans d’existence et de réflexion — autour de cette unique question sur l’Université et la recherche [1]…
Que faire?
Que faire qui n’ait été cent fois tenté ?
Que faire qui n’ait cent fois échoué ?
Et surtout : pour quoi faire ?
Nous entendons cette question en son sens le plus concret et le plus pragmatique. Pour autant, il nous faut procéder par étapes et commencer par nous dégager des questions préformatées qui empêchent, par leur système même de coupures, toute pensée globale et donc toute pensée politique [2]: pouroucontre le CNU, pouroucontre la sélection à l’Université, pouroucontre APB, pouroucontre l’augmentation des frais d’inscription, pouroucontre le saupoudrage des moyens de recherche, etc. Par essence, toute idéologie entrée dans une phase hégémonique devient aussi diffuse et omniprésente que l’air que l’on respire : ses représentations deviennent des lieux communs que l’on ne discute plus, ses conceptions du simple bon sens en action. Il n’est donc pas étonnant que l’énonciation raisonnée du système de représentation qui prévaut dans l’appareil d’Etat soit l’enjeu de batailles savantes, à commencer par sa dénomination même : néolibéralisme [3]. Aussi nous est-il apparu essentiel de commencer notre réflexion par une synthèse théorique, non pour créer un ennemi extérieur qu’il s’agirait d’abattre, mais pour effectuer un travail réflexif sur ce qui produit une large adhésion à ce système. Les lecteurs impatients puissent nous pardonner ce détour nous permettant de poser les jalons nécessaires à la compréhension de propositions stratégiques à venir sur l’Université et la recherche [4]. Plus...