Liberté, Égalité, Fraternité, République Française - Ministère de la Fonction PubliqueC’est par l’ordonnance n° 45-2283 du 9 octobre 1945 qu’est créée une direction de la fonction publique dont la mise en oeuvre est confiée à Michel Debré, jeune maître des requêtes au Conseil d’État que le général de Gaulle a placé en avril à la tête d’une mission provisoire de la réforme de la fonction publique.
Á l’époque, la fonction publique est encore un imbroglio de statuts, d’échelles salariales, de cloisonnements, qui obère l’efficacité de l’administration. Les choses se concrétisent avec une remarquable rapidité : les décrets d’application des ordonnances sont adoptés le jour même. Et trois jours plus tard, le 12 octobre, Roger Grégoire (lui aussi jeune membre du Conseil d’État) devient le premier directeur de la fonction publique, placée auprès du chef du Gouvernement, et qui s’installe alors rue Saint-Dominique (elle rejoindra l’hôtel de Cassini, rue de Babylone, en 1976).
Les tâches de la toute nouvelle direction sont clairement définies à l’article 15 de l’ordonnance :
  • •  préparer les éléments d’une politique d’ensemble de la fonction publique ;
  • •  établir ou faire établir une documentation et des statistiques d’ensemble concernant la fonction publique ;
  • •  étudier toute proposition tendant à améliorer l’organisation des services publics ;
  • •  coordonner les règles statutaires particulières aux divers personnels de l’État et des autres collectivités publiques ;
  • •  aménager les principes de la rémunération et le régime de prévoyance de ces personnels.
Une année plus tard, le 19 octobre 1946, la loi sur le statut général des fonctionnaires est votée. En parallèle se crée une entité importante : le Conseil supérieur de la fonction publique (qui deviendra en 1984 Conseil supérieur de la fonction publique de l’État).
Les grands outils nécessaires à la reconstruction d’une administration efficace sont en place et ne feront que s’affiner au cours du temps. D’abord, en 1959 (le 3 février), lorsque la direction devient par décret une direction générale de l’administration et de la fonction publique et voit ses missions amplifiées et diversifiées. En particulier, le directeur général Joseph Gand relance le Conseil supérieur de la fonction publique et préside à la mise en place du nouveau statut. La DGAFP conservera cette dénomination depuis lors.
Á partir du début des années 1970, la DGAFP, sans remettre en cause son rôle incontesté de cohérence statutaire, s’ouvre à de nouvelles missions relatives à la formation initiale et continue des fonctionnaires : création des cinq Instituts régionaux d’administration (Ira), mise en œuvre par l’administration de la loi de 1971 sur la formation professionnelle continue.
Enfin, à partir du milieu des années 1980, la DGAFP se donne les moyens, selon les cas, de préparer, impulser, accompagner, relancer les actions de modernisation de l’administration. Les nouveaux centres d’intérêt de la DGAFP sont le développement de la qualité de service et d’accueil, la responsabilisation de l’encadrement et des services déconcentrés : il faut apporter la preuve que l’administration peut aussi obtenir des gains d’efficacité.
En mai 1988 est créée à la DGAFP une troisième sous-direction : celle de la modernisation et de la qualité. Les questions de la modernisation des structures de l’État prennent une importance telle que le Gouvernement décide en 1995 la création, pour une période de trois ans, d’un Commissariat à la réforme de l’État (CRE), qui travaille en liaison avec la DGAFP.
De 1998 à 2003, le CRE est remplacé par la DIRE (délégation interministérielle à la réforme de l’État) et le directeur général de l’administration et de la fonction publique est également délégué interministériel à la réforme de l’État.
Du 21 février 2003 à l’automne 2005, les sujets de la réforme de l’État ont été confiés à trois nouvelles structures : la Délégation à la modernisation de la gestion publique et des structures de l’État (DMGPSE), la Délégation aux usagers et aux simplifications administratives (Dusa), et l’Agence pour le développement de l’administration électronique (Adaé).
Depuis fin 2005, ces trois structures ont été rattachées au ministère de l’Économie, de l’Industrie et des Finances. La modernisation de la gestion des ressources humaines, y compris dans son articulation avec la nouvelle loi de finances (Lolf), demeure de la compétence de la DGAFP, confirmant ainsi que la gestion des personnels est, à partir non seulement des corps et grades, mais aussi des fonctions concrètement exercées, un levier fondamental de la modernisation de l’administration.
En 2006, la DGAFP a mené à bien un important processus de réorganisation qui a abouti dès janvier 2007 à une réforme de structure.
•  Arrêté du 16 janvier 2007 relatif à l’organisation de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (Journal Officiel du 17 janvier 2007).
•  Arrêté du 16 janvier 2007 relatif à l’organisation et aux attributions des sous-directions et du secrétariat général de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (Journal Officiel du 17 janvier 2007).
En 2009, la DGAFP est rattachée au ministère du Budget et sont créées les plates-formes RH dans les régions dans le cadre de la réforme de l'administration territoriale de l'Etat. L’installation de la DGAFP dans le périmètre de Bercy (Paris 12e) se fait en 2010.
En écho aux évolutions de ses missions, l'organisation de la DGAFP a été révisée en 2012 afin de présenter une meilleure lisibilité et de permettre à ses interlocuteurs et partenaires de mieux identifier l'activité de ses bureaux, et de conforter son positionnement de DRH groupe à l'échelle interministérielle et inter fonction publique. Voir l'article...