Lancée en décembre 2015, l’évaluation de la VAE a été confiée à une mission composée de membres de l’IGAS, de l’IGEN et de l’IGAENR. Ce rapport évalue la VAE, au titre de la modernisation de l’action publique (MAP).
Le coût de la VAE s’analyse autour de trois principaux postes de dépenses : l’information des candidats potentiels, le financement de l'accompagnement des candidats qui ont franchi l'étape de recevabilité et l'indemnisation des membres de jury.
Le financement des différents étapes de la VAE peut potentiellement être pris en charge par une collectivité territoriale (conseil régional et plus marginalement conseil départemental), un OPCA, un OPACIF (au titre du congé VAE), Pôle emploi ou l’un des différents ministères dans le cadre de leurs politiques dédiées. De manière limitée, une partie des coûts peut rester à la charge du candidat.
Les conseils régionaux et départementaux, Pôle emploi et les OPACIF élaborent et mettent en oeuvre une politique régionale, et les OPCA une politique de branche. Seuls les ministères élaborent une politique nationale, mais qui peut cependant être mise en oeuvre de manière différenciée par les directions régionales.
Si des accords entre les différents financeurs (conseils régionaux, Pôle emploi ou OPCA) permettent toujours la prise en charge des parcours individuels sans sur-financement ni coût laissé à la charge des candidats, une coordination stratégique pour soutenir une population ou un secteur d'activité particulier devrait être plus souvent mise en oeuvre.
Les financements font rarement l’objet d’agrégats en interne des différentes entités, notamment à Pôle emploi, et encore moins l’objet de remontées nationales. De fait, il a été quasiment impossible de reconstituer de façon certaine le coût global consolidé du dispositif. Il est néanmoins possible d'estimer globalement le montant de chacun des postes de dépenses mentionnés supra :
- l'information-conseil : elle est délivrée par des structures de proximité, les points relais conseils (PRC).
Le territoire national compte plus de 800 PRC59. Ils sont en nombre variable selon les régions. Trois régions ont 100 points d'accueil ou plus : Rhône-Alpes, Bretagne et Nord- Pas de Calais.
Les PRC sont portés par des organismes existants, tels que Pôle emploi, FONGECIF61, missions locales, le Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles (CNIDFF), etc.
Le conventionnement des PRC est variable d'une région à l'autre. Certains PRC sont conventionnés sur la base d'une demande de subvention, d'autres répondent à un appel d'offres émis dans le cadre du code des marchés publics et sont liés par les règles posées dans le texte de l'appel d'offres. Quelques régions ont considéré que les PRC étaient déjà financés pour accomplir leur mission, et ne délèguent pas, par voie de conséquence, de subvention dédiée à la VAE.
Lorsqu’ils mettent en place un financement dédié, les conseils régionaux réalisent des niveaux d’intervention différents, dont on peut cependant dégager une moyenne à 500 000 € :
- Île-de-France : 1 600 000 € répartis sur 8 antennes VAE et 34 points d'accueil ;
- Bourgogne : 500 000 € répartis sur neuf PRC ;
- Auvergne : cinq équivalents temps plein et fonctionnement soit environ 450 000 € ;
- Poitou-Charentes : dix PRC animés sur le territoire par des agents de la région et 525 000 € conventionnés pour 2016 ;
- Franche-Comté : financement de l'entretien-conseil sur la base de 50 €/heure dans la limite de trois heures par personne ;
- Basse-Normandie : environ 650 000 € pour quatorze PRC en 2015 ;
- Haute-Normandie : environ 800 000 €/an pour seize implantations ;
- Martinique : 191 698 € en 2014 et 284 089 € en 2015.
Les régions Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire versent une dotation sans que la mission ait obtenu précision du montant.
Les PRC ne font pas l’objet de financement spécifique en Bretagne, Centre Val de Loire, Limousin et il n’en existe plus en Lorraine.
Au total, pour l’année 2013, 64 000 entretiens ont été réalisés. Il convient de préciser que le nombre d’entretiens relève du déclaratif, et certains PRC non financés font le choix de ne pas déclarer le nombre d’entretiens ou bien le font de manière aléatoire. En moyenne, selon une enquête réalisée en région Rhône-Alpes, l'entretien conseil a une durée moyenne de 1h30, avec un maximum d'environ 3 heures. Son coût est d'environ 50 €/heure.
La réalisation des entretiens d'information-conseil représente donc un coût de l'ordre de 4,8 M€, ce qui tendrait à montrer que les PRC font l'objet d'un sur financement de la part des régions (environ 10 M€ compte tenu d'une moyenne d'environ 500 000 € par région).
Recommandation n°1 : Suggérer aux conseils régionaux d'auditer l'utilisation par les PRC des financements qui leur sont attribués
- l’accompagnement : il peut être réalisé par des structures liées aux certificateurs (tel que les DAVA) mais aussi par des officines privées.
Les coûts sont très variables et semblent se définir en fonction des financements plafonds octroyés par les OPACIF pour le congé VAE. Le coût d'un accompagnement s'élève ainsi à environ 1 200 €64 (il peut dépasser dans certains cas 3 000 €, et le candidat doit alors participer au financement), et la durée en nombre d'heures se calcule alors en fonction du coût horaire de l'organisme. Pour un coût horaire de 50 € souvent cité par la profession, cela correspond effectivement à une durée d'accompagnement de 24 heures.
75 % des candidats environ se feraient accompagner (cf. partie 3), ce qui donnerait une dépense globale pour l'accompagnement de 38 M€.
- l'indemnisation des jurys : elle s'élèverait par candidat, vacation et déplacement compris, à 150 € en moyenne (cf. partie sur les jurys).
Une évaluation grossière du coût total des jurys pour la VAE peut ainsi être donnée en multipliant le nombre des candidats qui se présentent devant un jury (42 000) par 150 €, soit environ 6,3 M€.