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Formation Continue du Supérieur
8 novembre 2015

Rapport Germinet - Formation Continue Universitaire et Numérique (C. CRESPY)

François Germinet, président de l'université de Cergy-Pontoise, a remis vendredi 6 novembre, son rapport destiné à promouvoir et accroître l'implication des universités dans la formation professionnelle tout au long de la vie à Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et Thierry Mandon, secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Consulter le rapport de la mission confiée à François Germinet.
Rapport Germinet - Formation Continue Universitaire et Numérique (C. CRESPY)
La généralisation des usages numériques, comme la massification des données qui en résulte, jettent les bases d’un changement radical à la fois de notre mode de vie et de notre façon de penser le monde. Phénomène global et planétaire parce qu’il concerne l’ensemble des activités humaines et qu’il se joue des frontières et des distances, le numérique ne se résume pas à sa seule dimension instrumentale, générant un ensemble de phénomènes susceptibles de modifier les organisations et les comportements.
C’est ainsi qu’il remet en cause le fonctionnement de l’institution universitaire non seulement dans le domaine de l’organisation et de la gestion mais aussi dans ses deux missions fondamentales que sont la recherche et l’enseignement.
On voit comment le numérique produit des organisations autour des usages, faisant voler en éclats les segmentations professionnelles traditionnelles et réinterrogeant la notion de métier. A terme, c’est l’ensemble des emplois de l’université qui est concerné, et en particulier les missions des enseignants chercheurs. Au-delà, le numérique remet en cause les logiques hiérarchiques verticales privilégiant une approche transversale et coopérative. L’importance croissante des réseaux sociaux qui font émerger de nouvelles formes de partage, de collaboration et de proximité, construites là autour des usages, s’inscrit dans le même mouvement.
A travers le développement de la science ouverte, les prémices de la science participative, les possibilités de progrès pour la science offertes par l’infinie multiplication des données et leur croisement, on mesure combien le numérique bouleverse la recherche dans ses pratiques et dans son périmètre.
Enjeu considérable dans la mesure où il pose fondamentalement la question du rapport au savoir, et donc de l’enseignement supérieur dans la société des années à venir, le numérique représente un défi majeur pour l’enseignement et les enseignants. Il amène à reconsidérer les modalités pédagogiques traditionnelles, en ce que l’enseignant n’est plus le seul vecteur d’accès au savoir et que c’est dans une posture d’accompagnement vers la connaissance que celui-ci va devoir se redéployer. Au-delà, le numérique oblige à une pédagogie du faire et à une pédagogie de la réflexivité des pratiques des étudiants. C’est à une pédagogie par projet et à une approche critique sur l’apprentissage qu’invite le numérique.
Le développement des MOOCs a accéléré la prise de conscience de l’effectivité des mutations en cours en mettant à mal un édifice de certitudes établies sur le métier d’enseignant. Pour autant, les MOOCS ne vont pas remplacer les universités comme certains l’avaient prophétisé.
Ce qui apparaît en revanche à travers les statistiques, établies notamment par les responsables de France Université Numérique (FUN), c’est que les MOOCs sont majoritairement suivis par un public d’apprenants âgés de 25 à 50 ans (64%). Les apprenants sur FUN sont aussi très « diplômés » puisque 47% de ce public a le niveau master et 10% au moins une licence. Il s’agit donc principalement d’un public de formation tout au long de la vie. On voit par ailleurs comment les entreprises investissent les formations en ligne pour former leurs personnels et comment on parle de plus en plus de de diplômes d’entreprise. Dans ces conditions, il est clair que l’enseignement en ligne sous la forme de MOOCs ou de SPOOCs apparaît de façon manifeste comme le vecteur que la formation continue universitaire doit privilégier. Au-delà, de par le type d’approche pédagogique qu’il suscite (pédagogie par projet, approche collaborative), le numérique favorise l’acquisition de compétences directement utilisables par les entreprises. Consulter le rapport de la mission confiée à François Germinet.

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