CARIF-OREF Ile de La RéunionL’enseignement supérieur et la recherche sont les enjeux majeurs pour le développement du pays. Soucieux du rayonnement de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’Institut Montaigne formule dans son étude des propositions et livre des solutions concrètes pour relever les défis éducatifs. Dans cette perspective, la qualité de l’enseignement et en particulier les formations supérieures doivent être un facteur essentiel pour atteindre et maintenir un haut niveau de compétitivité.
Dans le contexte universitaire, si des progrès ont pu être réalisés ces dernières années, l’échec massif des étudiants en licence, notamment des bacheliers de sections technologiques et professionnelles ne pourra cependant être enrayé que par une réforme profonde du système éducatif. Selon l’étude, les difficultés rencontrées par les étudiants dans l’enseignement supérieur sont la conséquence des dysfonctionnements au sein du système éducatif. Des problématiques sont mises en exergue comme l’échec scolaire qui concerne près de 20 % des élèves et un fort déterminisme social. La question de l’orientation doit également faire l’objet de transformations profondes. Les problématiques actuelles sont inacceptables d’autant plus que les universités disposent d’outils permettant de les résorber.
Même si les dépenses ont été revues à la baisse, l’objectif est d’atteindre 40 % de diplômés du supérieur sur l’ensemble de l’Union européenne à l’horizon 2020. En 2012, les dépenses s’élevaient à 28,7 Mds€. En 2015, les crédits de la Mission interministérielle Recherche et Enseignement supérieur – MIRES – s’élèvent à 25,98 Mds€.
La France peut compter, tout particulièrement dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur des ressources exceptionnelles, à commencer par le talent des chercheurs.
L'innovation requiert une élévation du niveau de formation mais aussi une grande capacité d'initiative, une curiosité intellectuelle et une ouverture culturelle accrues. Ce n’est qu’en s'appuyant sur ces chercheurs, leurs territoires, une gouvernance renouvelée et une autonomie accrue que les universités françaises pourront proposer des parcours adaptés aux besoins de qualification de la population. L’ambition affichée au niveau national et européen, partagée par les universités vise à améliorer la démocratisation du service public d’enseignement supérieur.
Pour faire rayonner l’enseignement supérieur français, l’étude formule douze propositions pour mettre l’excellence et la réussite au cœur de l’université, faire des enseignants les moteurs du changement, insuffler davantage d’autonomie dans la gouvernance et renforcer le rôle des universités dans le rayonnement des territoires :

  1.  Encourager les établissements à développer des formations pluridisciplinaires.
  2. Pour lutter contre les taux d’échecs massifs à l’université, permettre la mise en place de filières sélectives comportant des exigences plus fortes et pour lesquelles la validation des prérequis sera une condition nécessaire à l’inscription.
  3. Augmenter les droits d’inscription en licence de façon à ce qu’ils atteignent environ 500€ par an et donner la liberté aux universités de les déterminer en master, tout en continuant à en dispenser les étudiants boursiers.
  4. Inciter les universités à utiliser les possibilités dont elles disposent pour fixer des droits d’inscription plus élevés pour les étudiants non communautaires.
  5. Encourager l’emploi étudiant dans les universités par une exonération de charges sociales.
  6. Faire converger les statuts des enseignants et des chercheurs à l’université sur la base de l’annualisation de leur temps de travail.
  7. Mettre en place des procédures d’évaluation régulières et transparentes des enseignants-chercheurs.
  8. Encourager les expérimentations concernant les modes de gouvernance dans le sens d’une plus grande autonomie afin que les établissements puissent se doter d’une gouvernance en adéquation avec leurs ambitions.
  9. Créer une agence indépendante remplaçant à terme le secrétariat d’Etat chargé de l’Enseignement et de la Recherche ayant pour mission la répartition, le suivi des moyens, la définition et la mise en œuvre d’un système véritablement incitatif d’allocation des moyens.
  10. Renforcer, dans les contrats d’établissement passés avec l’Etat, la définition des missions confiées aux universités et la clarification d’indicateurs qui permettront d’en évaluer la réalisation.
  11. Proposer une offre de formation cohérente sur un même territoire en incitant, dans le cadre des contrats de site, les établissements d’enseignement supérieur à se différencier.
  12. Favoriser et encourager des partenariats durables entre les universités, les entreprises ainsi que les représentants dans l’objectif de modifier les comportements tant dans le fonctionnement des universités que dans les formes de management des entreprises.

Des propositions concrètes pour que les universités de demain parviennent à concilier excellence et réussite, deux enjeux fondamentaux pour l’insertion professionnelle de la jeunesse et la compétitivité de l’économie.
Consulter l’étude (format pdf). Université : pour une nouvelle ambition. SCHLENKER Jean-Marc. Institut Montaigne. avril 2015, 100 p. Voir l'article...