Rapport du CNFPTLV "L’apprentissage dans l’enseignement supérieur".
Rapport élaboré par le Ministère de l’éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche
et le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie.
Juin 2014 - MENESR (Anne Bonnefoy) – CNFPTLV (Carole Aboaf)
Aujourd’hui et demain ? Le développement de l‘Apprentissage dans l’enseignement supérieur a été annoncé comme une volonté politique. Mais comment est-il possible et où en sommes- nous aujourd’hui ? Ce rapport permet d’y répondre.
Introduction
L’apprentissage dans l’enseignement supérieur se développe selon des stratégies, des modalités d’organisation et des financements variés selon les niveaux, les types d’établissements concernés (Universités, grandes écoles, CFA), les régions, l’organisation des CFA, les montages institutionnels, les circuits…
Son développement constitue un sujet d’actualité, mais il est peu maîtrisé.
Il relève de la compétence de nombreux acteurs.
Le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi du 6 novembre 2012 a fixé l’objectif d’atteindre 500.000 apprentis en 2017 avec la volonté d’un développement équilibré des différentes voies.
En parallèle, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche de l’époque a annoncé sa volonté de voir doubler les effectifs d’apprentis dans l’enseignement supérieur pour atteindre 250.000 en 2020.
Afin de répondre à cette volonté politique, il a semblé opportun et nécessaire de créer un groupe de travail « Apprentissage dans le supérieur » avec tous les acteurs concernés. Le CNFPTLV (conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie), au regard de sa composition, de ses missions, de son statut et de ses compétences constitue un bon support. C’est pourquoi ce groupe de travail est un sous-groupe du groupe de travail apprentissage du CNFPTLV en y associant d’autres acteurs que ceux déjà présents dans les commissions existantes, tant le sujet est spécifique.
Ce sous-groupe de travail est donc co-piloté par la DGESIP (direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle au ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche) et le CNFPTLV ; les objectifs principaux sont les suivants :
- Dresser un état des lieux de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur pour analyser et clarifier les circuits du point de vue organisationnel aussi bien que financier.
- Rechercher des leviers pour le développer de façon harmonieuse et sans entraver le fonctionnement des niveaux IV et V.
Pour répondre aux objectifs énoncés, les réflexions menées l’ont été à travers les thèmes suivants :
1) L’organisation de l’apprentissage dans le supérieur :
- Liens entre les partenaires : apprentis, CFA, organismes de formation, entreprises
- Conventions de sous-traitance ou de partenariat
- Mixité des publics ou sections spécialisées
- Différentes formes d’organisation des CFA du supérieur
- Réflexion pédagogique.
2) Le système de financement :
- Quelles ressources ? Taxe d’apprentissage, subvention des Régions, contribution des employeurs, dotation du ministère aux universités, etc…
- Quelles relations financières entre le CFA et l’organisme de formation ? Facturation, calcul du coût, taxe d’apprentissage
- Quelle répartition de la taxe d’apprentissage (quota) entre les niveaux ?
Afin d’avoir une vision la plus complète possible sur la problématique de l’apprentissage dans le supérieur, le sous-groupe de travail est constitué des représentants des institutions suivantes :
- Ministères chargés de l’Enseignement supérieur (DGESIP et SIES), de l’Education Nationale (DGESCO et DEPP), de l’Emploi (DGEFP et DARES), de l’agriculture, de l’Artisanat (DGCIS)
- Conseils régionaux
- Partenaires sociaux
- Réseaux consulaires
- La CPU (conférence des présidents d’universités)
- La CDEFI (conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs)
- La CGE (conférence des grandes écoles)
- ANASUP (association nationale pour l’apprentissage dans le supérieur).
- Le Céreq.
Les membres du groupe de travail ont également souhaité auditionner d’autres acteurs en fonction des thèmes traités :
- Des directeurs de CFA
- Les responsables du système SYMPA (système d’allocation des moyens aux établissements) à la DGESIP
- Les représentants de certaines branches professionnelles
Le contenu du rapport est issu des échanges entre les membres du groupe de travail et des personnes auditionnées ; il est jalonné d’exemples concrets et s’articule autour de quatre grandes parties.
La partie 1 dresse un état des lieux ayant pour vocation de donner à lire la structuration de l’apprentissage dans le supérieur en France à travers ses effectifs, son organisation, ses financements et les politiques des acteurs concernés.
La deuxième partie traite des enjeux et des atouts du développement de l’apprentissage dans le supérieur en mettant l’accent sur la plus-value que peut apporter l’apprentissage aux établissements, aux jeunes en termes d’insertion professionnelle, de mobilité sociale, et plus largement sur l’ensemble des acteurs des territoires sans oublier d’évoquer l’image de l’apprentissage.
Les freins et les difficultés au développement de l’apprentissage dans le supérieur sont traités en troisième partie ; nous verrons qu’ils ne sont pas uniquement financiers, mais aussi pédagogiques, culturels ou organisationnels.
Enfin, la dernière partie est consacrée à donner une vision prospective en proposant des axes de réflexion sur la transparence des flux financiers, l’organisation de la sous-traitance, l’innovation pédagogique, le redimensionnement de l’apprentissage dans un contexte européen ou international et la nécessité d’outils d’observation.
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Le groupe de travail a été co-animé par Carole ABOAF (CNFPTLV) et Anne BONNEFOY (MENESR) qui ont rédigé ce rapport avec les contributions des participants au groupe de travail et celles des personnes auditionnées. Qu’ils en soient vivement remerciés.
Table des matières
Aujourd’hui et demain ?
Introduction
Partie 1 : Etat des lieux
1.1. Effectifs de l’apprentissage
1.1.1 Répartition du nombre d’apprentis par diplôme
1.1.2 Répartition des apprentis dans les universités
1.1.3 L’apprentissage dans les écoles d’ingénieur (hors universités)
1.1.4 L’apprentissage dans les réseaux consulaires
1.2 Organisation de l’apprentissage dans les établissements
1.2.1 Les centres de formation d’apprentis
1.2.2 Modèles de Partenariat CFA/Etablissement - Rôles respectifs
1.2.3 Collaboration pédagogique
1.3 Financements
1.3.1 Les circuits de financement de l’apprentissage
1.3.2 Lien CFA – Etablissements d’enseignement
1.3.3 Dialogue de gestion dans les Universités
1.3.4 Comptabilité analytique dans les Universités
1.4 Politique des branches
1.5 Politique régionale
1.5.1 L’Auvergne
1.5.2 L’Ile-de-France
1.5.3 La Picardie
1.6 Politiques des chambres de commerce et d’industrie
1.7 Politique nationale
Partie 2 : Enjeux et atouts du développement de l’apprentissage dans le supérieur
2.1 Vers des créations pédagogiques au service de l’alternance
2.2 Ancrage des établissements dans leur territoire et dans leur réalité socioéconomique
2.3 Mobilité sociale et nouveau public
2.4 Insertion professionnelle des étudiants : l’apprentissage apporte une plus-value
2.5 L’image de l’apprentissage
2.6 Mise en place d’une démarche qualité en lien avec l’apprentissage
Partie 3 : Difficultés ou freins au développement de l’apprentissage dans le supérieur
3.1 Les freins financiers
3.1.1 Système du Financement
3.1.2 Equilibre fragile entre les différents niveaux de formation
3.2 Des freins non financiers
3.2.1 L’image de l’apprentissage
3.2.2 Pratiques à faire évoluer au sein des universités
Partie 4 : Prospective
4.1 Gérer les flux financiers : transparence et organisation dans les universités
4.2 Organiser la collaboration
4.3 Innover en pédagogie
4.3.1 La mixité des publics, une des innovations possibles
4.3.2 Une nouvelle façon d’enseigner
4.3.3 L’apprentissage pour de nouveaux publics
4.3.4 Développement de l’apprentissage dans les filières dites « généralistes »
4.4 Dimensionner l’alternance à l’échelle européenne et internationale
4.5 Développer des outils d’observation de l’alternance dans le supérieur
4.5.1 Harmoniser et prolonger les enquêtes statistiques
4.5.2 Elaborer un diagnostic partagé des besoins d’aujourd’hui et de ceux de demain, au niveau régional et national
4.5.3 Les régions et l’enseignement supérieur
4.5.4 Pérenniser les espaces d’échanges entre les acteurs
ANNEXES
Annexe 1 : Liste des participants du groupe de travail et des personnes auditionnées
Annexe 2 : Contribution ANASUP
Annexe 3 : Contribution Région Rhône-Alpes
Annexe 4 : Contribution Région Bourgogne
Annexe 5 : Contribution CPU
Annexe 6 : Contribution CCI France
Annexe 7 : Tableau comparatif apprentissage : France-Allemagne
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