Le GIP Lorraine Parcours Métiers publie Objectif Formation en Lorraine, le dernier numéro est paru. Consulter ce numéro.
Le e-learning se joue à des distances
L’Enseignement à distance (EAD) ou la Formation à distance (FAD) ne sont pas nouveaux dans le paysage éducatif mais les avancées technologiques et le web 2.0 ont permis un fort développement du e-learning. Nous assistons, aujourd’hui, à une réelle diversité des formes que peuvent prendre celui-ci. Du tout en ligne à une hybridation (présentiel/distance), il peut s’appuyer sur des outils et supports de cours simples (présentation powerpoint) ou sur des ressources plus sophistiquées (simulateurs, serious game,...). Tour d’horizon !
Université de Lorraine : http://foad.univ-lorraine.fr, Cnam : http://fod.cnam.fr, Plus d’informations sur les Moocs : www.france-universite-numerique.fr.
Le e-learning, s’appuyant sur les technologies du web, en utilise désormais tous les outils : plates-formes dédiées, systèmes de webconférence, réseaux sociaux... La question du numérique au sens large et de l’accès au savoir sont un véritable enjeu pour le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qui, à ce titre, l’a intégrée dans le Projet de loi d’orientation pour l’enseignement supérieur et la recherche 2 . Bien que cette modalité de formation en ligne s’adresse de plus en plus aux publics de formation initiale, elle répond en grande partie aux besoins de formation des publics dits empêchés : sportifs de haut niveau, en situation de handicap et de formation tout au long de la vie. Concernant ces derniers, l’accessibilité des cours à tout moment correspond plus à leur situation. Souvent en activité professionnelle, l’e-learning leur permet de concilier vie professionnelle, personnelle et apprentissage. Il est à noter également que cette modalité s’adapte mieux aux nouveaux usages en lien avec un monde de plus en plus connecté. Les outils et les applications du e-learning s’invitent désormais sur les smartphones. Par exemple : au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), la stratégie nationale consiste à développer le numérique à travers la mise en place d’un « schéma directeur du numérique ».
Les cours à distance permettent de déployer en région des formations qui ne pourraient pas s’y dérouler d’ordinaire. En effet, les formations en présentiel correspondent à un besoin local, mais certaines personnes peuvent désirer suivre des formations différentes. Le numérique leur permet d’accéder, en ligne, à ces formations.
Comment ?
Il existe des formations intégralement à distance, mais aussi hybrides : les cours sont en ligne et un ou plusieurs regroupements réguliers en présentiel (une fois par trimestre par exemple) permettent de pousser un peu plus les interactions entre apprenants et/ou formateurs, de réaliser des travaux pratiques ou de faire valider tout ou partie de la formation grâce aux devoirs sur table. Dans le cadre de la formation continue, l’Université de Lorraine et le Cnam proposent d’ores et déjà cette modalité hybride. Pour un salarié, cette modalité lui permet de s’engager plus facilement dans une reprise d’études si les contraintes organisationnelles sont plus souples avec un minimum de déplacements. Pour les entreprises, il est plus facile d’organiser la majorité de la formation à distance, puis de faire déplacer ses salariés pour la partie de la formation qui nécessite des travaux pratiques (manipulation d’un robot ou d’une machine spécifique, par exemple).
De nombreuses technologies existent pour la mise en œuvre d’une formation e-learning. L’Université de Lorraine s’appuie, quant à elle, sur un environnement regroupant une plateforme d’enseignement à distance qui permet de créer un véritable espace de « classe » où tout est conçu pour favoriser l’apprentissage (tous supports multimédia, chat, forum, glossaire, espace d’échanges de discussion et de documents, évaluation,...) et un système de webconférence permettant les rendez-vous synchrones.
Une évolution perpétuelle
Si les plateformes en ligne restent l’outil de base pour développer et mettre en place des formations en e-learning, de nombreuses autres techniques permettent de partager des contenus. Via des webconférences, les enseignants peuvent faire cours, pendant que les étudiants inter-agissent avec ces derniers et/ ou entre eux par le biais d’un système de messagerie instantanée, en utilisant le système sonore mais également à l’aide de la webcam particulièrement utilisée pour les formations en langues.
À l’Université de Lorraine, certains cours mis en place proposent des regroupements simultanés hebdomadaires, avec partage de tableau blanc interactif. La classe traditionnelle est reproduite sur l’ordinateur de l’apprenant. Ainsi, l’enseignant ou le formateur peut proposer du contenu, écrire en direct, partager des vidéos, tandis que les participants peuvent répondre directement en ligne, sur ce même tableau, et au vu des autres participants.
Cette pratique permet de développer les interactions entre les personnes formées, et non uniquement entre l’apprenant et l’enseignant. Cela permet une mise en commun des questions, et aussi des réponses.
Et le Mooc ?
Le MOOC (Massive open online course) ou en français le CLOM (Cours en ligne ouvert et massif) est une diffusion de cours en ligne. Si les modalités de formation et les technologies employées ne sont pas nouvelles dans les MOOC, la notion d’ouverture à tous, est quant à elle assez révolutionnaire.
Le MOOC est en effet accessible à tous sans distinction de diplômes, de profil ou de provenance. Le MOOC s’adresse donc à toute personne susceptible d’être intéressée par la thématique proposée. C’est ce qui explique le côté « Massif », les effectifs pouvant aller de plus de 100 000 apprenants (pour les États-Unis, par exemple à Stanford) à presque 40 000 personnes (MOOC « Du manager au leader » proposé par le Cnam sur France Université Numérique). Les MOOC sont, pour le moment, gratuits (ou quasiment) tout du moins en France. Nous pouvons distinguer deux formes de MOOC :
- les xMOOC, dits « transmissifs », qui privilégient la transmission du savoir ;
- et les cMOOC, dits « connectivistes », où les interactions et la construction de savoir entre pairs sont privilégiées et font partie des stratégies pédagogiques mises en œuvre pour favoriser l’apprentissage. Le développement des interactions entre les élèves est fortement encouragé via l’utilisation des réseaux sociaux.
Comme l’a souligné François TADDÉÏ, « Le MOOC permet de favoriser la mise en place d’un savoir supplémentaire par le groupe, et donc de développer un certain niveau d’intelligence collective ».
Certains MOOC permettent d’obtenir un diplôme : c’est par exemple le cas de Courlis, un MOOC de la stratégie appliquée mis en place par les Universités de Lorraine, de Nice, de Paris ouest, HEC Paris et l’ENSSEA d’Alger permettant d’obtenir un diplôme universitaire. Nous voyons aujourd’hui que le e-learning nous permet d’entrevoir de nombreuses possibilités d’enseignement, afin d’offrir des formations adaptées aux parcours et aux situations de chacun. Avec une simple connexion web, la multiplicité des supports et des animations multimédias, mais aussi l’utilisation des réseaux sociaux, les formations sont désormais plus adaptées aux pratiques des apprenants et répondent à une nécessité sociétale. Consulter le numéro.
03 août 2014