L'apprentissage dans le supérieur
L'état de l'Enseignement supérieur et de la Recherche constitue un état des lieux annuel et chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu'il met en œuvre et de ses résultats, en le situant, chaque fois que les données le permettent, au niveau international. Chacune des 47 fiches présente au moyen de graphiques, de tableaux et de commentaires, les dernières données de synthèse disponibles sur chaque sujet. Consulter le détail de toutes les fiches : publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/7/index.php.
12 l'apprentissage dans le supérieur
En 2011-2012, 122 900 des 436 300 apprentis suivaient une formation de l'enseignement supérieur (soit 28,2 % des apprentis). Le nombre d'apprentis y a progressé de 75 % depuis 2005 et encore de plus de 10 % sur la dernière année. Quel que soit le diplôme préparé, le recrutement des apprentis se fait principalement dans la voie scolaire et reste majoritairement masculin.
À partir de 1987, l'apprentissage dans l'enseignement supérieur devient possible, suite à la réforme Seguin qui l'ouvre à tous les niveaux de formation – il était jusqu'alors cantonné aux seuls CAP. Mais ce n'est qu'à partir de 1995 qu'il se développe vraiment.
Entre les rentrées 1995 et 2000, le nombre d'apprentis de niveaux III (préparation d'un diplôme bac + 2), II et I (préparation d'un diplôme de 2e, 3e cycle ou grande école) passe de 20 050 à 51 200 (tableau 12.01). À partir de 2005, la croissance s'accélère avec l'apparition de la Licence professionnelle et du Master pour atteindre 122 900 apprentis à la rentrée 2011, ce qui correspond à 1,9 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Le poids de l'apprentissage dans l'enseignement supérieur est alors de 5,1 %.
Entre 2005 et 2011, le nombre de ces apprentis croît de 74,0 %, et c'est grâce à ce développement dans le supérieur que les effectifs totaux d'apprentis, quel que soit le niveau, augmentent.
La croissance est restée marquée entre 2010-2011 et 2011-2012 (+ 10,3 %), notamment pour les diplômes de Master (+ 17,6 %) et de Licence (+ 13,2 %).
En 2011-2012, un peu plus d'un apprenti sur 4 suit une formation dans le supérieur. Le niveau III représente 54,7 % des apprentis du supérieur, le niveau II, 17,7 %, et le niveau I, 27,6 % (graphique 12.02). Près d'un apprenti de l'enseignement supérieur sur 2 (44,9 %) prépare un BTS, un apprenti sur 10 un diplôme d'ingénieur (11,5 %) ou une Licence (11,0 %). Les autres se répartissent entre le Master, le DUT, les diplômes des écoles de commerce.
L'apprentissage dans l'enseignement supérieur, comme l'apprentissage en général, concerne essentiellement les garçons mais la part des filles y est plus importante que pour l'ensemble de l'apprentissage : 39,7 % contre 31,8 %. Celle-ci est particulièrement élevée pour les Masters et Licences, diplômes davantage tournés vers le domaine des services (respectivement 76,9 % et 64,5 %) et plus faible pour le diplôme d'ingénieur plus orienté vers le domaine de la production (87,4 %) (graphique 12.03). L'âge moyen des apprentis de l'enseignement supérieur est de 21,4 ans.
Plus de la moitié des apprentis de 1ère année de formation dans l'enseignement supérieur vient d'une formation sous statut scolaire (53,7 %), 22,0 % d'entre eux seulement était déjà apprenti l'année précédente et 24,3% avait une autre situation (contrat de professionnalisation, emploi, chômage ou situation inconnue). Ainsi, 46,1 % des apprentis en 1ère année de BTS en 2011-12, étaient l'année précédente en terminale générale, technologique ou professionnelle sous statut scolaire, et 20,0 % suivaient déjà une formation en apprentissage (graphique 12.04a). Les apprentis préparant une Licence viennent majoritairement d'une formation sous statut scolaire (58,9 %), principalement d'un BTS ou d'un DUT (respectivement 30,0 % et 21,2 %) tandis qu'un jeune sur 4 était déjà apprenti (graphique 12.04b). Les diplômes d'ingénieur recrutent également majoritairement des jeunes venant de la voie scolaire (60,2 %) et essentiellement des DUT (33,9 %) ; la part des jeunes déjà apprentis l'année précédente étant de 22,1 % (graphique 12.04c).
La part de l'enseignement supérieur dans l'apprentissage varie fortement selon les régions. En Île-de-France, 49,8 % des apprentis suivent une formation dans l'enseignement supérieur, 27 à 29 % en région Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais et Alsace, contre 15 à 16 % en Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne et Limousin. Aurélie Demongeot.