http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/image/Loi_ESR_2013/17/2/essai-menu_245172.124.jpgGeneviève Fioraso s'est exprimée en ouverture de l'examen du projet de Loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche qui débute mercredi 22 mai à l'Assemblée nationale.
"Le prestige d'une Nation, son rayonnement, ses performances sont indissociables de son enseignement supérieur et de sa recherche."

Cette conviction, exprimée par le Président de la République François Hollande au Collège de France en février dernier, est au cœur du projet de loi que j'ai l'honneur de vous présenter aujourd'hui. Pour la première fois, une loi d'orientation englobe, au sein d'un seul et même texte, l'enseignement supérieur et la recherche. Parce qu'ils sont porteurs des mêmes enjeux décisifs pour notre pays: l'élévation du niveau de qualification de notre jeunesse, la formation tout au long de la vie, inscrite pour la première fois aussi dans les missions de notre service public, une stratégie de recherche qui concilie l'ambition pour la recherche fondamentale, avec les réponses aux enjeux sociétaux, grâce au transfert vers le milieu socio-économique.
La France se situe aujourd'hui au cinquième rang mondial pour l'accueil des étudiants étrangers. Mais la qualité de notre offre de formation et de recherche doit nous pousser vers des objectifs plus élevés. Nous étions encore au 3e rang, il y a 10 ans, et nous venons de nous faire doubler par l'Allemagne. C'est un enjeu à la fois culturel, linguistique, économique et scientifique. Si nous accueillons 30 000 étudiants chinois, principalement dans les filières littéraires et commerciales, nous n'avons que 5 500 étudiants coréens, 3 000 étudiants indiens et trop peu d'étudiants russes. Pourtant, tous ces pays sont attirés par la France, mais ce qu'ils nous disent, ce que j'ai entendu moi-même au Brésil, en Corée, en Inde, en Indonésie, en Chine, ce que me répètent les dirigeants d'établissements, c'est que leurs étudiants en économie, en sciences, en commerce, en ingénierie se heurtent à l'obstacle de la langue. C'est pour cette seule raison qu'ils se dirigent massivement, à qualité universitaire égale, vers les pays anglo-saxons.
Les grandes écoles l'ont bien compris et dispensent depuis longtemps des formations en anglais de spécialité, en contravention  aux dispositions de la loi Toubon. 600 formations de cette nature sont exercées dans le cadre des écoles, 190 seulement à l'université, là où se trouvent souvent les jeunes les plus modestes, ceux qui moins que les autres ont bénéficié d'une ouverture internationale.
Il ne s'agit donc, en aucun cas, de remettre en cause la primauté de l'enseignement en français ou la défense de la francophonie.
Il s'agit au contraire d'élargir le socle de la francophonie auprès de jeunes, notamment des pays émergents, qui, aujourd'hui, ne viennent pas dans notre pays. Au nom de quoi se priverait-on de leur talent et des échanges intellectuels, économiques, culturels suscités par leur venue? D'autant que la loi prévoit, nous l'avons travaillé en commission, d'encadrer les cours en langue étrangère: en les conditionnant à des conventions avec des universités étrangères ou des programmes européens, en offrant systématiquement un apprentissage du français et en prenant en compte le niveau en français pour l'obtention du diplôme. Nous élargirons ainsi le rayonnement de notre culture, car la francophonie ne se réduit pas à une langue, c'est aussi une culture, ce sont aussi des valeurs, comme le rappelle souvent le secrétaire général à la francophonie, Abdou Diouf, avec qui je me suis entretenue récemment.
Ce sont ces valeurs, cette culture et l'apprentissage de notre langue que nous transmettrons en accueillant ces étudiants au lieu de nous en priver. Ce seront ensuite les meilleurs ambassadeurs de notre pays. Réciproquement, nos étudiants pourront bénéficier de quelques enseignements en langue étrangère, et cela facilitera leur insertion professionnelle. Donnons-leur cette chance supplémentaire. Ne le retirons pas aux élèves des écoles!
Dans le même temps, nous savons aussi que le grand continent qui s'éveille à la croissance économique, celui dont nous sommes le plus proches, c'est l'Afrique. Avec ma collègue Yamina Benguigui, nous renforçons les liens avec le Maghreb et les pays d'Afrique Subsaharienne pour mieux accueillir leurs étudiants, qui représentent aujourd'hui 55% des étudiants étrangers en France, et pour installer, à leur demande, des formations dans leur pays. Suite de l'article...
Labhair Genevieve Fioraso ag oscailt na comaoine ar an Dlí dréacht ar Ardoideachas agus Taighde, a thosaíonn Dé Céadaoin 22 Bealtaine ag an Tionól Náisiúnta. Níos mó...