Le contrat de génération poursuit 3 objectifs : faciliter l’insertion durable de jeunes dans l’emploi, favoriser l’embauche et le maintien dans l’emploi des seniors, assurer la transmission des savoirs et des compétences. Mis en œuvre différemment selon l’effectif de l’entreprise, il s’accompagne d’une aide financière dans les entreprises ou groupes de moins de 300 salariés et d’une pénalité dans les entités qui emploient 300 salariés ou plus.
Il remplace et élargit le dispositif des « accords seniors » (créé en 2009) afin d’inciter toutes les entreprises à mettre en place une gestion active des âges.
Quel intérêt ?
- Recruter des jeunes et les insérer durablement dans l’emploi.
- Anticiper les départs à la retraite en intégrant de nouvelles compétences.
- Organiser la transmission des savoirs et des compétences dans l’entreprise.
- Développer une gestion active des âges en bénéficiant d’aides financières (pour les entreprises ou groupes de moins de 300 salariés).
- Respecter ses obligations et éviter les pénalités financières (dans les entreprises ou groupes de 300 salariés et plus).
Qui est concerné ?
Toutes les entreprises de droit privé, ainsi que les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC).
A noter !
Les modalités de mise en œuvre du contrat de génération diffèrent selon l’effectif de l’entreprise ou du groupe auquel elle appartient. Les EPIC sont assujettis aux obligations liées à ce dispositif mais ils ne bénéficient pas de l’aide financière.
Qui prend l’initiative ?
L’employeur dans les entreprises (ou groupes) de moins de 50 salariés : une aide financière peut être attribuée en cas d’embauche d’un jeune de moins de 26 ans (30 ans s’il est travailleur handicapé) en CDI, y compris en contrat de professionnalisation à durée indéterminée (Voir fiche technique / Contrat de professionnalisation) et de maintien dans l’emploi d’un senior âgé d’au moins 57 ans (55 ans s’il est travailleur handicapé) ou embauché à 55 ans ou plus.
A noter !
Le senior peut aussi être le chef (d’au moins 57 ans) d’une entreprise de moins de 50 salariés lorsque l’embauche du jeune dans le cadre du contrat de génération vise un projet de transmission d’entreprise.
Dans les entreprises (ou groupes) de 50 salariés et plus, l’employeur doit :
- réaliser un diagnostic préalable sur la situation de l’emploi des jeunes et des seniors dans l’entreprise ;
- négocier un accord collectif ou élaborer un plan d’action, ces documents devant ensuite être validés par la DIRECCTE.
A noter !
Les entreprises de 50 à moins de 300 salariés sont dispensées de négocier un accord collectif ou d’élaborer un plan d’action lorsqu’elles sont couvertes par un accord de branche étendu : pour savoir si votre entreprise est concernée, consultez la liste des accords de branche sur www.contrat-generation.gouv.fr
Comment mettre en œuvre le dispositif ?
Entreprises (ou groupes) de moins de 50 salariés
Il suffit de mettre en place un ou plusieurs binômes jeune/senior en :
- recrutant en CDI, y compris en contrat de professionnalisation à durée indéterminée (Voir fiche technique / Contrat de professionnalisation), un jeune âgé de moins de 26 ans (30 ans s’il est travailleur handicapé). L’âge du jeune est apprécié au 1er jour d’exécution du contrat.
A noter !
Le jeune peut avoir 26 ans ou plus (ou 30 ans et plus s’il est travailleur handicapé) si le CDI fait suite à un contrat de professionnalisation à durée déterminée, un contrat d’apprentissage ou un CDD conclu, avant le 1er mars 2013, alors qu’il avait moins de 26 ans (ou moins de 30 ans). Exemple : après un contrat de professionnalisation d’un an ayant débuté le 25 février 2013, un jeune de 26 ans ½ est embauché en CDI le 1er mars 2014. L’entreprise pourra solliciter l’aide au contrat de génération (à condition de respecter les autres conditions d’attribution).
Le contrat de travail doit être conclu à temps complet. Toutefois, avec l’accord du jeune et si son parcours ou sa situation le justifie, un temps partiel d’au moins 80 % d’un temps plein est possible.
- maintenant parallèlement dans l’emploi un senior âgé d’au moins 57 ans (55 ans s’il est travailleur handicapé) ou d’au moins 55 ans au moment de son embauche.
A noter !
Il n’y a pas de condition de niveau de qualification du jeune ou du senior. Ils peuvent exercer des fonctions différentes, travailler sur des sites distincts. Enfin, le senior peut transmettre ses compétences à d’autres salariés que le jeune embauché.
Entreprises (ou groupes) de 50 salariés à moins de 300 salariés
Outre la mise en place de binômes jeune/senior (dans les mêmes conditions que les entreprises de moins de 50 salariés - voir ci-dessus), ces entreprises doivent :
- réaliser un diagnostic préalable sur la situation de l’emploi des jeunes et des seniors dans l’entreprise ;
- négocier un accord collectif relatif au contrat de génération ou élaborer un plan d’action et le soumettre, pour validation, à la DIRECCTE. L’accord ou le plan d’action sont applicables pour une durée maximale de 3 ans. L’accord collectif ou le plan d’action ne sont pas nécessaires si l’entreprise est couverte par un accord de branche étendu relatif au contrat de génération.
A noter !
Les entreprises de moins de 300 salariés peuvent bénéficier d’un dispositif d’appui-conseil au contrat de génération dans le cadre d’une convention conclue par OPCALIA avec l’État : aide à l’élaboration et à la conception du diagnostic et d’un plan de préconisations, aide à la négociation de l’accord collectif ou à l’élaboration du plan d’action, accompagnement à la mise en œuvre de ce plan d’action.
Pour en savoir plus sur ce dispositif d’appui-conseil, contactez votre conseiller OPCALIA.
Entreprises (ou groupes) de 300 salariés et plus
- réaliser un diagnostic préalable sur la situation de l’emploi des jeunes et des seniors dans l’entreprise ;
- négocier sur le contrat de génération et conclure un accord collectif ou, à défaut, établir un plan d’action fixant leurs engagements en termes d’insertion des jeunes et de maintien dans l’emploi des seniors, en particulier :
- les tranches d’âge (des jeunes et des seniors) concernées par ces engagements ;
- des objectifs chiffrés de recrutement de jeunes en CDI, d’embauche et de maintien dans l’emploi de salariés âgés ;
- les modalités d’intégration, de formation et d’accompagnement des jeunes dans l’entreprise (parcours d’accueil, désignation d’un référent…) ;
- des mesures destinées à favoriser l’amélioration des conditions de travail et la prévention de la pénibilité ;
- des actions pertinentes dans au moins 2 des 5 domaines suivants : recrutement de salariés âgés, anticipation des évolutions professionnelles et gestion des âges, coopération intergénérationnelle, développement des compétences et des qualifications et accès à la formation, aménagement des fins de carrière et transition entre activité et retraite ;
- mise en place de binômes d’échange de compétences entre des salariés expérimentés et des jeunes, organisation de la diversité des âges…
- soumettre l’accord collectif ou le plan d’action à la DIRECCTE pour validation ou homologation et transmettre chaque année à l’administration une évaluation de sa mise en œuvre.
A noter !
A défaut d’accord ou de plan d’action conforme au 30 septembre 2013, les entreprises de 300 salariés et plus s’exposent à une pénalité financière (plafonnée à 10% de la réduction Fillon dont l’entreprise a bénéficié sur l’année précédente ou 1% des rémunérations versées sur cette même période, recouvrée par l’URSSAF).
Par ailleurs, une pénalité de 1 500 € par mois de retard peut être appliquée si l’entreprise ne transmet pas à la DIRECCTE le document annuel d’évaluation de l’accord ou du plan d’action. Suite...