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Formation Continue du Supérieur
8 novembre 2013

La réforme du système d’inspection du travail

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcS6oAgZ0k9kTuWD0Jlw4Vg0hqioGEH6OXmj5Lki-XstoSpf0mWmii9O0QLe ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social a présenté une communication relative à la réforme du système d’inspection du travail.
L’inspection du travail exerce depuis plus de 120 ans une mission essentielle de régulation sociale. Elle veille à l’application des lois du travail, sans lesquelles aucun progrès social n’est possible, et promeut le dialogue social dans le monde du travail. D’abord créée pour défendre la sécurité et l’hygiène des enfants et des femmes au travail, son action s’est progressivement élargie à l’ensemble des salariés du secteur privé et à toutes les parties du code du travail.
Quotidiennement, les 3000 agents de l’inspection répondent aux diverses demandes des salariés et des entreprises : salaires, heures non payées, signalement de risque d’accident grave, application des conventions collectives, libertés publiques bafouées, entraves aux délégués, etc. Les inspecteurs et les contrôleurs se rendent dans les entreprises pour faire appliquer les règles en vigueur : environ 260 000 interventions sont effectuées chaque année.
Aujourd’hui, l’inspection du travail doit faire face aux enjeux d’un monde du travail qui évolue : complexité croissante des situations de travail en raison des pratiques d’entreprises en réseau, extension du travail illégal notamment sous la forme de la prestation de service internationale illicite, développement de la précarité, apparition de risques liés aux nouvelles technologies ou aux organisations du travail, difficulté du dialogue social notamment dans les petites entreprises, persistance d’inégalités entre les femmes et les hommes au travail, etc.
Pour mieux répondre à ces défis, et permettre à l’inspection de remplir sa mission en toute indépendance et avec efficacité, une vaste concertation a été engagée depuis l’été 2012 par le ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, avec l’encadrement, les agents et les représentants du personnel, ainsi que les acteurs sociaux.
Le projet de réforme qui en est issu renforce l’inspection du travail dans trois
domaines :
1/ Ses compétences : composée aujourd’hui d’un tiers d’inspecteurs du travail (agents de catégorie A, disposant de pouvoirs étendus) et de deux tiers de contrôleurs du travail (agents de catégorie B, disposant de pouvoirs plus limités, n’intervenant que dans les entreprises de moins de 50 salariés), elle sera constituée demain en totalité d’inspecteurs du travail. Le plan de transformation d’environ 1400 emplois de contrôleur en inspecteurs sera conduit sur une dizaine d’années. La première étape concernera 540 contrôleurs et sera menée sur la période 2013-2015.
2/ Ses pouvoirs seront étendus par la loi, avec notamment la possibilité pour les inspecteurs d’arrêter certains travaux dangereux pour les salariés et d’infliger des amendes administratives.
3/ Son organisation collective va évoluer, avec la création d’unités de contrôle constituées de 8 à 12 agents, pour renforcer d’une part son efficacité, grâce à une approche plus collective tout en conservant l’ancrage territorial (la section) et, d’autre part, la compétence générale sur l’ensemble du code du travail.
L’inspection du travail continuera à exercer ses missions de contrôle et d’information auprès des salariés et des entreprises. En complément, des unités agissant sur des périmètres plus larges ou au contraire sur des thématiques spécifiques (comme le travail illégal) seront créées.
Des priorités nationales - en nombre limité pour être mieux ciblées - seront fixées pour agir de manière coordonnée sur des objectifs prioritaires, et faire ainsi reculer des risques et des dérives au bénéfice des salariés comme des entreprises.
L’enjeu est de développer une véritable politique du travail à travers des actions individuelles mais aussi des actions plus collectives menées par le système d’inspection sur le territoire et dans les entreprises, jusqu’au niveau national et même parfois européen.
Les partenaires sociaux seront davantage associés pour faire progresser l’application du droit du travail.
L’indépendance des agents de l’inspection du travail - qui résulte de la convention n° 81 de l’organisation internationale du travail et est reconnue comme un principe général du droit par le Conseil d’Etat et comme un principe fondamental du droit du travail, au sens de l’article 34 de la Constitution, par le Conseil constitutionnel - est strictement respectée par cette réforme.
Cette réforme sera présentée au Parlement dans le cadre du projet de loi sur la formation professionnelle et la démocratie sociale début 2014. Elle sera mise en œuvre progressivement durant l’année.
La société française a besoin d’une inspection du travail plus forte et encore mieux armée pour répondre aux grands enjeux du travail et de la protection des droits des salariés. C’est l’objectif de cette réforme.
Conseil des ministres du 06 novembre 2013.

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