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Formation Continue du Supérieur
23 octobre 2013

7e Colloque International GeCSO Gestion des Connaissances dans la Société et les Organisations

 

 

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Thème du colloque :

 

Dynamiques cognitives et transformations sociétales :
Comment se forment les connaissances et où nous conduisent-elles ?

 

Aix en Provence, 4, 5 et 6 juin 2014
Université d’Aix-Marseille
Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail, UMR CNRS

 

APPEL A COMMUNICATION

 

L’émergence d’une économie de l’innovation fondée sur la connaissance (Amin et Cohendet, 2004)[1] (Foray, 2009)[2] provoque de profonds bouleversements sur le plan managérial, en mettant au centre de nos préoccupations la question de l’émergence, de la capitalisation et de la diffusion des connaissances (Nonaka et Takeuchi, 1995)[3]. La gestion des connaissances devient une source de valeur discriminante dans le positionnement concurrentiel des entreprises. En une dizaine d’années, le management des connaissances est devenu progressivement un domaine de recherche à part entière qui se traduit aujourd’hui par l’existence de près de trente revues référencées sur le plan international, avec près de 600 articles publiés annuellement (Blum, 2013)[4]. Mais la constitution d’un champ de recherche lié au couplage « organisation-connaissance » nécessite une véritable interdisciplinarité ; Pour reprendre les mots de Piaget lui-même, que les chercheurs soient en fait « pénétrés d’un esprit épistémologiste assez large pour que, sans négliger pour autant le terrain de leur spécialité, [ils soient constamment capables de voir] les rapports avec l’ensemble du système des sciences » (Piaget, 1972)[5], voire accepter l’émergence d’une certaine transdisciplinarité.
Un tel champ de recherche présente deux propriétés désormais bien identifiées (Ermine et Lièvre, 2013)[6] : tel l’anneau de Möbius, il ne possède véritablement ni intérieur, ni extérieur. En fait, la gestion des connaissances peut être appréhendée comme deux programmes distincts qui peuvent apparaitre opposés, mais convergents.
Le premier prend ses origines dans les organisations à risque qui se posent la question de la formalisation du retour d’expérience avant tout, puis globalement de la question de la gestion des connaissances dans une perspective de fiabilité organisationnelle. C’est une démarche endogène qui vient « de l’intérieur » de l’organisation, plutôt centrée sur la modélisation des connaissances.
Le second part du constat de l’émergence d’une nouvelle configuration de l’économie contemporaine qui met au cœur du fonctionnement de l’entreprise la spirale des connaissances créatrices dans une perspective d’un positionnement concurrentiel par l’innovation. C’est une démarche exogène qui vient « de l’extérieur » de l’organisation, plutôt centrée sur les structures sociales propres à générer les connaissances.
On voit donc que la gestion des connaissances vient à la fois « de l’intérieur » et « de l’extérieur » de l’organisation, elle doit donc concilier ces deux approches de manière totalement imbriquée. Un espace de gestion des connaissances doit donc, à l’instar de la bande de Möbius, « coller » l’approche interne et l’approche externe, au point de ne plus faire de séparation entre ce qui est extérieur ou intérieur dans le patrimoine de connaissances de l’entreprise.
Dans ces conditions, quelle conception des études et recherches doit-on retenir ? On évoque beaucoup les démarches « pluridisciplinaires », « interdisciplinaires », « transdisciplinaires ».
La gestion des connaissances est résolument une démarche que nous qualifions « d’indisciplinaire ». Pour un projet donné il est impossible (et d’ailleurs pas souhaitable) de séparer des approches disciplinaires. Il est d’ailleurs significatif que toute personne qui présente son domaine disciplinaire (et pas seulement en gestion des connaissances) le situe toujours à l’intersection de nombreux autres domaines. Ceci fait qu’on se situe globalement dans un espace où tout est à l’intersection de tout ! Difficile dans ces conditions de séparer des approches disciplinaires spécifiques sur un projet de gestion des connaissances. C’est donc qu’il faut résolument aller vers une approche « indisciplinaire » où chaque acteur apporte son corpus spécifique, mais qu’il sera impossible par la suite de séparer des autres corpus. Cette indisciplinarité suppose une véritable transdisciplinarité au sens de Piaget, c’est-à-dire la nécessité de dépasser les interactions ou les réciprocités entre approches spécialisées pour situer les liaisons au niveau d’un système total remettant alors en cause les frontières stables entre les disciplines.
Les travaux de Piaget (1972) instaurent le concept de transdisciplinarité comme une étape postulée au-delà de l’interdisciplinarité. Pour Jacques Derrida[7], l’entreprise de déconstruction consiste à dépasser une simple dé-disciplinarisation pour en fait déconstruire la différence entre les disciplines.
Dans cette perspective, l’explicitation fine du projet de recherche et de son cheminement en termes de reliance entre différentes disciplines devient un préalable épistémique d’une grande importance. Ceci suppose un troisième programme de recherche sur les fondements épistémologiques du management des connaissances. Ce programme possède des fondements solides (Bateson, Morin, Le Moigne, Varela) qu’il nous faut poursuivre.

 

Dans cet esprit, sous l’impulsion de Jean-Louis Ermine, une communauté francophone de recherche s’est créée, regroupant des chercheurs issus de disciplines différentes : de l’informatique jusqu’à la psychologie du développement en passant par l’économie, la gestion, la sociologie, les sciences de l’éducation, de l’information et de la communication, et, évidemment, le champ des sciences cognitives. Le principe d’un colloque annuel s’est progressivement imposé[8]. Ces manifestations ont regroupé des chercheurs appartenant à une trentaine d’institutions et provenant de six pays. Les dernières manifestations ont fait l’objet de numéros spéciaux en matière de publication : Management International, Knowledge Management : Research and Practices, VINE : Journal of Information and Knowledge Management.

 

Nous voulons mettre l’accent cette année en 2014 à l’Université d’Aix-Marseille sur les transformations sociétales qui s’articulent aux dynamiques cognitives. Nous nous préparons à accueillir près de 200 chercheurs du monde entier ainsi que de nombreuses entreprises qui, comme chaque année, viennent partager leur expérience et se confronter aux perspectives offertes par les travaux scientifiques.

 

Ce 7e colloque s’inscrit dans une perspective « indisciplinaire » et vise à croiser différentes approches académiques dans le but de repérer et de faire émerger les tendances qui se dessinent aujourd’hui dans les domaines suivants : la société de la connaissance en évolution, l’économie de la connaissance, la gestion des connaissances aux frontières et les dynamiques cognitives. Ce colloque a un double objectif. Il s’agit, d’une part, de faire un bilan sur les avancées des analyses théoriques dans le domaine des organisations et, d’autre part, de tenter de comprendre les mutations rencontrées aux frontières et au sein des organisations depuis plusieurs années, et en corollaire de mettre en évidence les principaux enjeux de société liés à ces mutations. Les contributions s’inscrivent donc dans les quatre grandes thématiques suivantes.

 

1. LA SOCIÉTÉ DE LA CONNAISSANCE EN ÉVOLUTION

 

Les débats récents autour de la « société de la connaissance » ou « société du savoir », reflètent une nouvelle vision de nos sociétés civiles dans laquelle la connaissance devient LA matière première du processus de développement socio-économique. L’avènement de cette « société de la connaissance » va s’accompagner d’importantes transformations dans le tissu socio-économique dont on appréhende encore difficilement la portée et les implications : quels seront les liens entre les connaissances certifiées par nos institutions et les connaissances développées par les communautés autonomes ? Quelle place prendront les collectifs cognitifs qui tendent à s’inscrire en alternative aux institutions scientifiques ? Comment vont évoluer les liens sociaux, la construction de nouveaux territoires « virtuels » ?

 

2. L’ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE

 

La connaissance est désormais considérée comme une nouvelle source de richesse et un « nouvel » actif au sein des firmes et des organisations. Pourtant, les économistes n’ont pas attendu le « processus de Lisbonne » pour s’intéresser à la nature de ce bien particulier qu’est une « connaissance », au processus d’élaboration des connaissances (le « knowing » et non pas seulement le « knowledge »). Cette dimension est ainsi au cœur de l’école « évolutionniste » dans laquelle la connaissance est considérée comme un actif immatériel fondamental dans la croissance de l’entreprise, et comme une de ses principales ressources stratégiques. Sa gestion pose cependant de nombreux problèmes en raison de ses caractéristiques : la connaissance est difficilement contrôlable (diffusion involontaire, ou au contraire impossibilité d’accès et de partage). C’est une ressource inépuisable (elle ne se détruit pas par l’usage). Elle s’accumule dans l’organisation, et c’est à travers ce processus d’accumulation et en corollaire son exploitation et sa diffusion que se joue le développement de l’organisation. Aussi, quels sont aujourd’hui les enjeux liés à la gestion de cet actif, comment gérer et protéger au mieux la connaissance ? Quels en sont les acteurs ?

 

3. LA GESTION DES CONNAISSANCES AUX FRONTIÈRES

 

Dans une perspective plus que managériale, la gestion des connaissances ou « Knowledge Management » (KM), est en pleine expansion non seulement dans le monde des entreprises mais dans toute la société. Ses objectifs visent la création, la codification, la capitalisation et la transmission des connaissances au sein, entre les organisations, et au-delà. Ces objectifs sont bien entendu liés à la stratégie inscrite dans le cadre d’un régime d’innovation intensive interne aux organisations. Là encore, de nombreux défis restent à relever : quelle articulation entre stratégie de l’entreprise et management des connaissances ? Comment articuler management des connaissances et chaîne de valeur de l’entreprise ? Comment stimuler l’innovation à travers la gestion des connaissances ? Quelles stratégies de gestion des connaissances adopter ? Comment favoriser la création de communautés de pratique et épistémiques au sein des organisations ? Comment réguler les interfaces entre des communautés de pratique et épistémique, et des organisations, comment gérer les connaissances dans l’entreprise-réseau, comment reconnaitre et gérer les experts ? Comment pratiquer une veille scientifique et technique ? Comment articuler connaissances expérientielles, connaissances scientifiques et compétences collectives ? Quelle place et quelle forme pour le retour d’expérience ?

 

4. LES DYNAMIQUES COGNITIVES

 

Enfin, avec le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), les organisations et toute la société doivent faire face au problème de la « surcharge » d’information, c’est-à-dire de la quantité d’informations à traiter pour permettre aux acteurs de se forger une représentation de leur environnement interne et externe. C’est à ce niveau que se pose le problème du « sens ». En effet, la transformation de l’information en connaissance implique un processus d’interprétation. Ce processus cognitif permet d’exploiter la connaissance dans un contexte donné et donne un sens à l’action. En posant la connaissance comme un objet pluridisciplinaire, les dynamiques cognitives étendent leur champ d’investigation au-delà des sciences et techniques (informatique, interfaces Humain-Machine), et mobilisent également les sciences humaines et sociales (ergonomie cognitive, psychologie du développement, réseaux sociaux numériques). L’ingénierie des connaissances cherche à faciliter la conception de systèmes à base de connaissances. A ce niveau, la difficulté essentielle réside dans la capacité à transférer des connaissances d’un ou plusieurs experts humains dans un outil technique. Là encore de nombreux défis doivent être relevés : quelles méthodes utiliser pour le « recueil » des connaissances, quelles sont les implications d’une dynamique cognitive dans les organisations et la société, à quelles conditions des connaissances sont-elles appropriables ?

 

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