http://www.universites-territoires.fr/ut/wp-content/uploads/2013/10/UT94_icone2.pngUniversités & Territoires n° 94
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M. Christian Louit est Conseiller Municipal aux Universités et Vice-président de la Communauté du Pays d’Aix à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche. Avocat de profession, il s’est investi tout au long de sa carrière dans l’enseignement supérieur et particulièrement au sein de la filière droit : Doyen d’une UFR puis Président de l’Université Aix-Marseille III Paul-Cézanne, il est aujourd’hui Président Honoraire de l’Université d’Aix-Marseille.
Au cours de votre carrière, comment avez-vous vu évoluer l’enseignement supérieur ?
La filière droit est particulière, de par sa vocation professionnalisée très marquée. Il y a eu à mes débuts à l’université, une politique nationale très marquée par la lutte contre l’échec, qui peut être la meilleure et la pire des choses. Tout est question de ressources (personnels, matériels, financiers, etc.). Encore aujourd’hui, les étudiants sont d’accord pour admettre un travail plus poussé et une compétition, à condition que les filières débouchent sur des emplois. Progressivement, l’ascenseur social s’est bloqué au fur et à mesure de mon parcours. Cela a été de plus en plus difficile, au rythme de l’augmentation du nombre d’étudiants et de leurs capacités à réussir. Les lois successives ont souvent été limitées par les moyens mis en oeuvre. Le comportement des universitaires a changé dans le même temps, notamment en développant des capacités toujours plus innovantes à aller chercher des moyens de financer leurs projets, de formation ou de recherche.
Pourquoi le Pays d’Aix a-t-il choisi d’accueillir le colloque de l’AVUF en octobre prochain ?
D’un point de vue général, le Pays d’Aix est concerné comme toute collectivité par la vie universitaire sur son territoire. C’est un enjeu d’image intellectuelle et économique. Localement, nous avons été amenés à travailler entre autres sur le plan campus et il est intéressant de voir les démarches d’autres EPCI confrontées aux mêmes problématiques. Les colloques de l’AVUF sont avant tout des lieux d’échanges.
Concernant le Plan Campus justement, où en êtes-vous sur le site aixois ?
Dans la démarche Université-État, notre Partenariat Public-Privé (PPP) est un des plus avancés en France. Les collectivités ont joué le jeu, en s’investissant sur les BHNS (Bus à haut niveau de service), les parkings étudiants en marge des centres-villes, l’acquisition de terrains supplémentaires pour faire du logement étudiant, etc.. Cela a aidé les élus, les administrations locales et les établissements du supérieur à se connaître et travailler ensemble. Ce travail commun n’était pas un acquis avant l’Opération Campus. Le Plan Campus a aussi amené les collectivités à s’intéresser aux regards de la population face à l’enseignement supérieur. On a permis aux citoyens d’avoir une vision plus concrète des étudiants sur leur territoire. Les moyens du plan campus ont permis de revaloriser des bâtiments, remis à neuf et équipés en matériel pour accueillir au mieux la communauté universitaire.
Selon vous, quels sont les politiques prioritaires pour l’enseignement supérieur ?
C’est une question à la fois simple et compliquée. Il faut donner les moyens à l’enseignement supérieur local de travailler correctement, tout en gardant une cohérence avec des objectifs nationaux. Le constat se résume souvent à des améliorations par petites touches et dont les finalités sont inégales en fonction des filières de formation.
« 20 ans de l’AVUF » Aix-en-Provence 10 & 11 octobre 2013 - Aménager la ville universitaire de demain.