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Formation Continue du Supérieur
18 septembre 2013

DU Éthique de la Responsabilité 2013 - 2015

http://www.aiu.org/images/stories/Newsletter/Levinas/DU_2013_2014.JPGEn partenariat avec l’Institut Européen EMMANUEL LEVINAS.

Responsables
Christian Hoffmann, PR de Psychopathologie clinique, Université Paris Diderot Paris 7, psychanalyste,
Gérard Rabinovitch, Chercheur au CERSES - Université René Descartes/CNRS, chercheur associé au CRPMS, Directeur des enseignements universitaires à l’AIU (Institut Européen Emmanuel Lévinas).
Lieu de formation :
Institut Européen Emmanuel Levinas
6 bis rue Michel-Ange 75016 Paris
contact Institut Levinas :
— tél : 01 53 32 80 17
— email : direction@levinas.aiu.org
Public

  • Diplômes : Master Professionnel ou Recherche.
  • Publics (origines professionnelles). Ce DU s’adresse :
    - aux professionnels de la santé, psychologues, psychanalystes, médecins qui sont confrontés à des questions d’éthique dans leurs pratiques, aux chercheurs.
    - ainsi qu’à tout étudiant et personne s’intéressant aux questions d’éthique et aux thématiques proposées, acceptation sur dossier.

Présentation
La question de la Responsabilité traverse toutes les tentatives de penser l’Éthique, depuis les vertus grecques jusqu’à Lévinas, en passant par les Humanités Bibliques juives ou chrétiennes.
Dans l’après coup de la « rupture de civilisation » qu’a constitué la destructivité nazie, le problème de la responsabilité a retrouvé chez quelques penseurs une place centrale. La question de la responsabilité est devenue un enjeu qui va au delà d’une manifestation de la simple « conscience morale », et qui interroge le sujet à travers ses actes. Ainsi, V. Jankélévitch interroge l’« impardonnable », G. Anders scrute l’ « obsolescence de l’homme », R. J. Lifton sonde les ténèbres de la médecine « nazie », J. Lachs réfléchit sur la « médiation de l’action ». On lira H. Arendt, dans Responsabilité et Jugement, Z. Bauman avec La Vie en Miettes, H. Jonas avec Le Principe Responsabilité. Et bien sûr P. Ricœur, E. Lévinas et J. Lacan.
L’éthique de la responsabilité apparaît ainsi comme un fil qui relie toutes ces pensées. Elle y apparaît comme une question contemporaine, en tant qu’envers de ce Monde administré identifié par les philosophes de Francfort : Max Horkheimer et Adorno.
Pour tous ces auteurs, l’éthique de la responsabilité ne peut être réduite à l’argument kantien de « faire son devoir ». Plus profondément, elle vient au cœur de la problématique d’un sujet humain en tant qu’il a à répondre de son désir. C’est ce que développe Jacques Lacan dans ses Prémisses à tout développement de la criminologie. Les philosophes de Francfort trouvaient déjà symptomatique que la psychanalyse devienne un partenaire pour le sauvetage d’un sujet humain, voire même le dépositaire d’une ultime réchappée à ce monde administré.
Dans la tradition juive, la scène originelle de la faute première ne réside pas dans la consommation du fruit de l’arbre défendu, mais dans la dérobade de l’homme générique, Adam, qui ne répond pas à la question que lui adresse l’Ineffable : « où es-tu ? ». La faute originellement n’est pas tant d’avoir transgressé l’Interdit, mais de faillir à sa responsabilité, de ne pas endosser les conséquences du dessillement. L’enjeu de la responsabilité se répète encore très vite dans le récit du « Commencement », Berechit : « Suis-je le gardien de mon frère ? ». Nous le retrouvons toujours avec le départ d’Abraham de Ur. Encore - plus tard - lors de l’épisode du « Veau d’or ». Enfin la question de la Responsabilité est au centre du montage cosmologique et téléologique de la dernière Kabbale celle issue de l’enseignement d’Isaac Luria qui convoque l’homme à la mission du Tikkun Olam, à la réparation des mondes mal achevés par l’Ineffable.
— C’est ainsi que nombre des principales séquences du texte central hébraïque peuvent être entendus comme autant de récits qui habillent et portent la question de la Responsabilité. Traités dans leurs commentaires talmudiques selon les méthodes de l’herméneutique juive, à distance du mythe comme de la théologie. Toutes ces séquences font socle. Et d’elles peut se déduire la phénoménologie des « sentiments éthiques » tels qu’ils se sont construits au fil des siècles : Responsabilité, Empathie, Solidarité, Justesse, Pudeur, « Bien dire » etc.
Longtemps le terme « humanités » a servi à désigner les disciplines traitant des langues et de la littérature ancienne, notamment latines et grecques. Malencontreusement, dans la longue durée des instructions de 1890 (lorsque l’historien Ernest Lavisse fixa à l’école laïque contre les cléricaux, un credo capital : « notre histoire commence avec les Grecs ») fut refoulée, dès lors, la connaissance compréhensive de ce que Northrop Frye appela le « Grand Code ». Une expression empruntée au poète et peintre William Blake, désignant le champ référentiel biblique transmis à sa façon propre par le christianisme, dans lequel se meuvent la pensée, la littérature, les arts de l’Occident.
— Le fait que la civilisation européenne dans ses soubassements ait pour source autant Jérusalem qu’Athènes, et que les deux, selon l’expression de Rémi Brague, « fassent tension tout en se faisant la courte échelle », s’en est trouvé expulsé de l’esprit des « humanités » classiques, tels qu’enseignées depuis.
Sur l’axe d’un humanisme renouvelé et réactualisé, enseigner les « Humanités juives » prend sa part aujourd’hui dans la nécessaire construction d‘épistémologies transdisciplinaires, dont la variété des séminaires proposés dans le cursus de ce D.U. et l’éventail des champs abordés, peuvent témoigner de l’intention.
Une telle formation initiera à des problématiques nouvelles induites par l’évolution scientifique et la mutation sociale d’un environnement devenu si peu naturel, qu’il interroge la place de l’humain ; en portant sur les interactions culturelles, les transactions individu/société, les interfaces psyché/culture/sciences, et ce « trans-individuel » que porte en lui le langage, qui traverse les individus et les lie ensemble. 

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