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Formation Continue du Supérieur
22 juin 2013

Les seniors dans le bilan Emploi, chômage, population active

http://travail-emploi.gouv.fr/squelettes/images/bout_dares.pngPar Remi Beauvoir (Dares), Guillaume Chanteloup (Insee), Claude Minni (coordination, Dares), Laure NGuyen (Dares), Véronique Rémy (Dares), Marie Rey (Insee).Télécharger la note Dares Analyses 2013-037 - Emploi, chômage, population active : bilan de l’année 2012.
Avec la contraction de l’activité économique, la dégradation de la situation du marché du travail entamée au 2nd semestre 2011 s’est poursuivie en 2012 et 51 000 emplois ont été détruits sur l’année en France métropolitaine. Le taux d’emploi des 15-64 ans a cependant augmenté de 0,2 point, en baisse entre 15 et 54 ans et en forte hausse entre 55 et 64 ans. Le recul de l’emploi en 2012 s’explique en premier lieu par la perte de 61 000 postes d’intérimaires, alors qu’hors intérim, l’emploi salarié marchand a reculé de 31 000 postes.
La forte hausse de l’activité des seniors s’est poursuivie en 2012
En 2012, la population active a continué à s’accroître

Par définition, la population active regroupe les personnes en emploi et les chômeurs. Elle est estimée par l’Insee comme la somme des estimations d’emploi issues des sources administratives et du chômage au sens du BIT calculé à partir de l’enquête Emploi. Du 4e trimestre 2011 au 4e trimestre 2012, le nombre de chômeurs au sens du BIT a augmenté de 258 000 personnes. Il avait augmenté de 40 000 en 2011, après avoir reculé de 89 000 en 2010. De son côté, l’emploi total s’est contracté: -34 000 postes du 4e trimestre 2011 au 4e trimestre 2012 après les hausses de 2010 et 2011, respectivement de 135 000 et 105 000. Au total, comme observé chaque année depuis plus de trente ans, la population active s’est accrue en 2012 ; avec 224 000 actifs supplémentaires, son augmentation est supérieure à celles de 2010 (+46 000) et 2011 (+145 000). Les évolutions de la population active résultent de deux facteurs: la démographie et les comportements d’activité. L’effet de la démographie dépend du nombre de personnes en âge de travailler et de la structure par âge de cette population. Les comportements d’activité varient notamment sous l’effet de phénomènes tendanciels comme la participation croissante des femmes sur le marché du travail, ou de l’impact de certaines politiques publiques, telles les réformes des retraites de 2003 et 2010 et les conditions d’accès aux mesures publiques de cessations anticipées d’activité.
Le vieillissement de la population a pesé sur l’évolution de la population en âge de travailler

Le dynamisme de la population active dépend en premier lieu de celle de la population en âge de travailler et de la structure par âge de cette dernière. La population en âge de travailler est définie traditionnellement comme l’ensemble des personnes âgées de 15 à 64 ans. En 2012, la population en âge de travailler a de nouveau diminué: -83 000 personnes, après une baisse de 45 000 en 2011, qui était la première depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En 2010, elle avait encore progressé de 127 000 personnes après s’être accrue de 99 000 en 2009, alors qu’elle avait augmenté de 200 000 à 300 000 chaque année de 2003 à 2007. La décélération de la population en âge de travailler, puis son recul à partir de 2011, proviennent principalement du net fléchissement de la population des 55-64 ans ces dernières années: -22 000 en 2012, après une légère progression en 2011 (+9 000), et des hausses de près de 200 000 par an de 2008 à 2010 et d’environ 300 000 par an de 2003 à 2007.
Cette rupture de tendance s’explique par le vieillissement de la population: ces cinq dernières années, et surtout à partir de 2011, des générations plus nombreuses sont sorties de la classe d’âge des 15-64 ans, du fait de l’arrivée à 65 ans des premières générations du baby-boom. Depuis le début des années 2000, et jusqu’en 2010, l’arrivée des premières générations du babyboom à 55 ans s’est accompagnée d’un accroissement de la part des seniors dans la population en âge de travailler: 20% des 15-64 ans étaient âgés d’au moins 55 ans en 2012, alors qu’ils n’étaient que 15% en 2001. En 2012, comme en 2011, la population des 15-64 ans avait en moyenne 39,9 ans, après 38,3 ans en 2000 et 36,5 ans en 1980. Entre 2005 et 2010, l’âge moyen des 15-64 ans a augmenté de 2 mois chaque année, à un rythme deux fois plus rapide que lors des quinze années précédentes. Dans la première moitié des années 2000, la forte progression de la population a surtout reposé sur celle des 55-59 ans (+270 000 en moyenne chaque année), puis ensuite jusqu’en 2010 sur celle des 60-64 ans (+250 000 par an en moyenne entre 2006 et 2010). En 2011 et en 2012, à partir du moment où la première génération du baby-boom a atteint l’âge de 65 ans, le nombre de personnes de 60-64 ans a peu varié (-12 000 en 2012 après +8 000 en 2011).
A contrario, la population des 25-54 ans, qui comprend la majorité des individus en âge de travailler (61% à la fin de l’année 2012), est plutôt en recul ces dernières années (-38 000 en 2012). À partir de 2000, des générations de baby-boomers ont quitté en effet cette tranche d’âge chaque année et ont été progressivement remplacées par des générations entrantes post baby-boom, moins nombreuses. Enfin, le nombre de jeunes de 15 à 24 ans a baissé chaque année depuis 2005. Il a reculé de 23 000 en 2012 et au total de 255 000 ces sept dernières années.
En 2012, le taux d’activité des seniors a continué d’augmenter fortement

Au 4e trimestre 2012, le taux d’activité au sens du BIT des 15-64 ans s’élève à 71,3%, un peu plus des trois quarts des hommes et des deux tiers des femmes en âge de travailler étant en activité. Le taux d’activité « sous-jacent », indicateur permettant de neutraliser l’impact de la structure démographique, a progressé de 0,9 point en un an, s’établissant à 70,5%, avec une hausse légèrement plus forte pour les hommes (+1,0 point) que pour les femmes (+0,8 point). Depuis le 4e trimestre 2003, le taux d’activité « sous-jacent » des 15-64 ans a augmenté de 3,6 points, plus fortement pour les femmes (+4,9 points) que pour les hommes (+2,3 point). Malgré une légère hausse en 2012, l’écart entre les taux d’activité « sous-jacents » masculin et féminin s’est ainsi réduit depuis 2003, mais demeure néanmoins important: 8,9 points en 2012 après 11,4 points en 2003. Au 4e trimestre 2012, plus de 4 femmes sur 5 âgées de 25 à 54 ans sont actives. Le taux d’activité féminin aux âges intermédiaires a poursuivi sa progression observée depuis la seconde moitié des années 1960 (+0,1 point entre le 4e trimestre 2011 et le 4e trimestre 2012), à l’exception cependant de l’année 2011 (-0,2 point).
Le taux d’activité masculin de la même tranche d’âge, 93,7% au 4e trimestre 2012, est resté stable sur un an, après avoir reculé de 0,9 point entre le 4e trimestre 2008 et le 4e trimestre 2011. La hausse de la participation des seniors au marché du travail s’est à nouveau accélérée en 2012 : le taux d’activité des 55-64 ans a augmenté de 3,7 points, après +2,9 point en 2011, avec une hausse proche du taux d’activité « sous-jacent » (+3,6 points, après +3,2 point en 2011). Depuis le 4e trimestre 2003, la hausse du taux « sousjacent » a atteint 14,4 points (+14,1 points pour les hommes et +14,8 points pour les femmes). Au 4e trimestre 2012, le taux d’activité des 55-64 ans s’établit à 49,4% (52,9% pour les hommes et 46,2% pour les femmes). Par ailleurs, les taux d’activité commençant à diminuer à partir de 55 ans, avec une forte baisse entre 59 et 60 ans, le baby-boom a contribué, par un effet de structure démographique, à ralentir l’accroissement de la population active dès 2001, avec un impact croissant jusqu’en 2006.
L’augmentation du taux d’activité des seniors tient pour partie à l’adaptation de leurs comportements d’activité liés aux inflexions ces dernières années de certaines politiques publiques, notamment les dispositifs de retrait anticipé d’activité à financement public et les conditions de départ à la retraite. En 2012, la proportion des personnes âgées de 55 à 59 ans bénéficiant d’un dispositif public de retrait d’activité a diminué (-1,2 point), à un rythme cependant moins important que les années précédentes (-2,5 points en moyenne de 2009 à 2011). La proportion de personnes bénéficiant d’une DRE ou d’une préretraite à financement public entre 55 et 59 ans, âges les plus concernés par ces mesures, a de nouveau reculé (respectivement de -1,4 point et -0,1 point, graphique 12). En revanche, après une baisse continue depuis 2009, la proportion des personnes bénéficiant d’un départ anticipé en retraite pour carrière longue (DARCL) a légèrement augmenté en 2012 (+0,2 point), en lien avec l’élargissement des conditions de départ à la retraite à 60 ans inscrit dans le décret du 2 juillet 2012. Par ailleurs, alors que le recul de 2009 à 2011 de la proportion des personnes bénéficiant d’un dispositif public de retrait d’activité a concerné davantage les hommes que les femmes (respectivement -6,2 et -4,5 points de 2009 à 2011), la baisse de 2012 a été homogène entre les deux sexes. La baisse du nombre de personnes bénéficiant d’un régime de préretraite et la suppression progressive de la DRE ont ainsi contribué à augmenter la participation des 55-59 ans au marché du travail depuis 2009.
Le taux d’activité « sous-jacent » des 55-59 ans a progressé de 13,2 points en quatre ans (+4,0 points en 2012, après +3,3 points en 2011). Les personnes âgées de 60 à 64 ans se sont également montrées plus souvent actives: leur taux d’activité « sous-jacent » a augmenté d’environ 3 points en 2011 et en 2012, en raison du relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite défini par la réforme de 2010 qui s’est appliqué à partir de juillet 2011, pour les personnes nées au cours du 2nd semestre 1951 ou après. De son côté, le taux d’activité des 15-24 ans a augmenté en 2012 (+0,5 point), plus nettement pour les jeunes hommes (+0,7 point) que pour les jeunes femmes (+0,3 point). Au 4e trimestre 2012, il s’établit ainsi à 37,8% (respectivement à 41,0% et 34,5% pour les taux d’activité masculin et féminin). La hausse du taux d’activité des jeunes intervient après une baisse en 2010 et 2011 (-1,9 point en deux ans) dans un contexte de reprise de l’allongement des études. Cette baisse du taux d’activité des jeunes en 2010 et 2011 pourrait sembler paradoxale au seul regard de la hausse du nombre de jeunes en alternance (587 000 jeunes de moins de 26 ans fin 2012, soit +18 000 en deux ans) et décalée par rapport aux fluctuations de la conjoncture.
La forte progression du taux d’activité des seniors a porté la croissance de la population active en 2012

En moyenne, du 4e trimestre 2009 au 4e trimestre 2012, le nombre d’actifs âgés de 15 à 64 ans a progressé de 120 000 par an (20) (tableau 13). Cette hausse résulte d’une forte augmentation du nombre d’actifs de 55-64 ans (+232 000 par an) tandis que le nombre d’actifs de 25-54 ans et de 15-24 ans déclinait sur la période (respectivement de -73 000 et -38 000). Sur ces trois dernières années, la démographie et les comportements d’activité ont joué en sens contraire. La démographie a pesé sur l’évolution de la population active des 15-64 ans de 33 000 par an, après avoir contribué positivement de 2004 à 2006 (+84 000 par an), puis s’être infléchie de 2007 à 2009 (+2 000 par an).
Les comportements d’activité ont contribué à augmenter la population active de 153 000 par an en moyenne, soit sensiblement plus qu’entre 2004 et 2009 (environ +100 000 par an en moyenne). La démographie a modéré la hausse de la population active de 25 000 personnes par an de 2010 à 2012 pour les 25-54 ans. Correspondant aux âges les plus actifs, la diminution de la population des 25-54 ans a ainsi pesé négativement sur l’évolution de la population active. La démographie a par ailleurs pesé sur les autres classes d’âge, bien que dans une moindre mesure: -8 000 par an pour les 55-64 ans et -1 000 par an pour les 15-24 ans. La contribution positive des comportements d’activité à l’évolution de la population active des 15-64 ans est liée à la forte hausse des taux d’activité des 55-64 ans et a fortement accéléré ces dernières années (contribution moyenne de +239 000 par an sur 2010-2012, après +40 000 sur 2004-2006 et +96 000 sur 2007-2009).
A contrario, de 2010 à 2012, les comportements d’activité ont contribué négativement à l’évolution de la population active des 15-24 ans (-37 000 personnes par an), et des 25-54 ans (-49 000 personnes par an). De son côté, le nombre d’actifs au sens du BIT (21) âgés de 65 ans ou plus a augmenté de 18 000 par an en moyenne du 4e trimestre 2003 au 4e trimestre 2012, en accélération sur la période (+6 000 sur 2004-2006, +13 000 sur 2007-2009 et +34 000 sur 2010-2012).
Proche de 3% de 1999 à 2006, le taux d’activité des 65-69 ans a augmenté depuis et on compte 6% d’actifs dans cette tranche d’âge en 2012. La hausse du taux d’activité des 65-69 ans a été de 0,5 point par an en moyenne sur la période 2007-2009, puis de 0,7 point sur 2010-2012. Cette accélération est la conséquence de l’arrivée des premières générations du baby-boom à l’âge de 65 ans à partir de 2011: le taux d’activité « sous-jacent » des 65-69 ans a augmenté de 0,5 point par an en moyenne sur la période 2007- 2009, comme sur 2010-2012. Au-delà de 69 ans, la présence sur le marché du travail s’est accrue, mais reste rare: le taux d’activité des 70-74 ans n’est que de 1,8% fin 2012, en augmentation de +0,6 points en trois ans.
http://travail-emploi.gouv.fr/squelettes/images/bout_dares.pngDe réir Remi Beauvoir (Dares), Guillaume Chanteloup (Insee), Claude Minni (coordination, Dares), Laure NGuyen (Dares), Véronique Rémy (Dares), Marie Rey (Insee). Leis an crapadh de ghníomhaíocht eacnamaíoch, thosaigh an meath ar an staid ar an margadh saothair sa leath 2 de 2011 ar aghaidh in 2012 agus 51,000 post a cailleadh le linn na bliana sa Fhrainc. Níos mó...
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