13 mai 2013
De la "désaffection" pour les études scientifiques, par Pierre Arnoux
Introduction
Les faits
En 1995, le nombre d'étudiants qui s'inscrivaient pour la première fois en université scientifique était de 63720. En 2005, au terme d'une décennie de chute ininterrompue, ce nombre était tombé à 38200, soit une chute de 40% en dix ans; en 2011, on en était à 33154 [1]. Un chiffre moins connu: le nombre de bacheliers scientifiques passe en 4 ans, de 1994 à 1998, de 140 497 à 122 148, pour osciller ensuite autour de 130 000 et se redresser dans les dernières années. Ces chiffres, et de nombreux autres qui leur sont reliés, ainsi que le constat d'une baisse de niveau (moins facilement quantifiable) des étudiants dans certaines filières ont alerté au bout de quelques années les responsables; ils témoignaient clairement d'une crise, et de nombreux rapports plus ou moins récents ont tenté d'éclaircir le phénomène à partir du début des années 2000, voir les références en fin de texte à Ourisson [10], Porchet [12], Dercourt [5], Klein [7],et Convert [3].
Une explication simple: la "désaffection''
On a donné à cette chute une interprétation simple: si les étudiants se dirigeaient en moins grand nombre vers les études scientifiques, c'est qu'ils n'aimaient plus la science. Cette interprétation était directement compréhensible par tous; elle a fourni le thème de nombreux articles, et pour la plupart des journalistes, cette désaffection, suivant le terme qui s'est imposé pour parler du phénomène, avait deux causes: d'une part, la science était ennuyeuse, car mal enseignée par des professeurs inaptes à la pédagogie, et d'autre part, la science avait fait la preuve des dégâts qu'elle peut causer (vache folle, Tchernobyl, Bhopal, réchauffement climatique... La liste est longue). Suite de l'article...
La revue skhole.fr se veut un lieu de réflexion et d'échanges autour de l'école et de l'éducation en général. Initiée par Guillaume Vergne et Julien Gautier, professeurs de philosophie, elle a vocation à accueillir les contributions de tous ceux qui veulent réfléchir au sens de l'école et aux pratiques d'enseignement.
Donnez-nous votre avis sur ce site et sur les sujets qui y sont abordés en ajoutant librement - sans inscription - vos commentaires aux articles publiés. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi devenir un "contributeur" plus régulier du site, et y publier des articles: il suffit pour cela de prendre contact avec nous.
Les faits
En 1995, le nombre d'étudiants qui s'inscrivaient pour la première fois en université scientifique était de 63720. En 2005, au terme d'une décennie de chute ininterrompue, ce nombre était tombé à 38200, soit une chute de 40% en dix ans; en 2011, on en était à 33154 [1]. Un chiffre moins connu: le nombre de bacheliers scientifiques passe en 4 ans, de 1994 à 1998, de 140 497 à 122 148, pour osciller ensuite autour de 130 000 et se redresser dans les dernières années. Ces chiffres, et de nombreux autres qui leur sont reliés, ainsi que le constat d'une baisse de niveau (moins facilement quantifiable) des étudiants dans certaines filières ont alerté au bout de quelques années les responsables; ils témoignaient clairement d'une crise, et de nombreux rapports plus ou moins récents ont tenté d'éclaircir le phénomène à partir du début des années 2000, voir les références en fin de texte à Ourisson [10], Porchet [12], Dercourt [5], Klein [7],et Convert [3].
Une explication simple: la "désaffection''
On a donné à cette chute une interprétation simple: si les étudiants se dirigeaient en moins grand nombre vers les études scientifiques, c'est qu'ils n'aimaient plus la science. Cette interprétation était directement compréhensible par tous; elle a fourni le thème de nombreux articles, et pour la plupart des journalistes, cette désaffection, suivant le terme qui s'est imposé pour parler du phénomène, avait deux causes: d'une part, la science était ennuyeuse, car mal enseignée par des professeurs inaptes à la pédagogie, et d'autre part, la science avait fait la preuve des dégâts qu'elle peut causer (vache folle, Tchernobyl, Bhopal, réchauffement climatique... La liste est longue). Suite de l'article...
La revue skhole.fr se veut un lieu de réflexion et d'échanges autour de l'école et de l'éducation en général. Initiée par Guillaume Vergne et Julien Gautier, professeurs de philosophie, elle a vocation à accueillir les contributions de tous ceux qui veulent réfléchir au sens de l'école et aux pratiques d'enseignement.
Donnez-nous votre avis sur ce site et sur les sujets qui y sont abordés en ajoutant librement - sans inscription - vos commentaires aux articles publiés. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi devenir un "contributeur" plus régulier du site, et y publier des articles: il suffit pour cela de prendre contact avec nous.
Introduction
The facts
In 1995, the number of students who enrolled for the first time in scientific university was 63,720. In 2005, after a decade of continuous decline, the number had fallen to 38,200, a drop of 40% in ten years and in 2011 it was at 33,154. A lesser-known figure: the number of science graduates pass in four years, from 1994 to 1998, 140 497-122 148, then to oscillate around 130,000 and rise in recent years. More...
The facts
In 1995, the number of students who enrolled for the first time in scientific university was 63,720. In 2005, after a decade of continuous decline, the number had fallen to 38,200, a drop of 40% in ten years and in 2011 it was at 33,154. A lesser-known figure: the number of science graduates pass in four years, from 1994 to 1998, 140 497-122 148, then to oscillate around 130,000 and rise in recent years. More...
Commentaires