Démographie: la crise et les bébés
L'étude de la Commission (résumée ici et là en intégrale et en pdf) montre que depuis 2009 l'indice de fécondité «a arrêté de progresser pour se stabiliser à un niveau légèrement inférieur à 1,6 enfant par femme dans l’UE-27. L’âge moyen des femmes à l’arrivée du premier enfant continue de reculer et s’établit à 30 ans.» Cet indice était passé de 1,46 à 1,6 entre 2002 et 2008, il descend à 1,57 en 2011. «la crise a eu des répercussions négatives sur la natalité», affirme le résumé de l'étude.
Pour Gilles Pison de l'INED, la baisse de l'indice de fécondité, assez général dans les pays industrialisés depuis 2008 est clairement lié à la crise économique, à la notable exception de la France: «On aurait pu s’attendre à ce que l’incertitude suscitée par la crise économique et la montée du chômage fasse chuter la fécondité. C’est bien ce qui s’est produit dans la plupart des pays développés. Aux États-Unis, par exemple, l’indicateur de fécondité, qui atteignait 2,12 enfants par femme au début de la crise, en 2007, a reculé à 1,89 en 2011 (dernière année disponible). Mais, pour l’instant, la France échappe à ce mouvement général. La baisse de la fécondité est plus tardive en Europe qu’aux États-Unis: elle ne commence pas avant 2009 ou 2010. Elle est presque de même ampleur dans certains pays, comme l’Islande, où le nombre moyen d’enfants par femme a reculé de 2,23 en 2009 à 2,02 en 2011. En comparaison, la baisse de la fécondité en France – de 2,02 en 2010 à 2,00 en 2011 – reste très limitée.» Suite de l'article...