Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Formation Continue du Supérieur
19 avril 2013

Améliorer la situation économique des jeunes en France - Les jeunes dans le système d’enseignement supérieur

http://www.oecd-ilibrary.org/images/oecd/normal_page_logo_2010.gifPar Hervé Boulhol. Améliorer la situation économique des jeunes en France - Les jeunes dans le système d’enseignement supérieur
La situation économique des jeunes n'est pas satisfaisante. Les inégalités scolaires se sont accrues depuis plus d'une décennie, en raison d'une forte baisse des résultats des élèves les plus défavorisés. Le taux de chômage des 20-24 ans n'est pas passé en dessous de 16 % depuis près de 30 ans. Les jeunes français sont très pessimistes quant à l'avenir et expriment une grande méfiance vis-à-vis des institutions. Le filet social hésite entre autonomie et solidarité familiale, et est inéquitable car les jeunes qui sont au chômage et ne disposent pas d’un soutien familial solide financièrement se trouvent dans une situation précaire. La politique d’éducation prioritaire devrait réellement devenir une priorité et les dépenses d'éducation devraient être rationalisées de façon à drainer davantage de ressources vers l'enseignement primaire. Il est souhaitable d’amplifier l'autonomie des universités, de même que l'indépendance financière des jeunes. Le fonctionnement du marché du travail dont certaines caractéristiques pénalisent les nouveaux entrants doit être réformé et les services d’accompagnement des jeunes vers l'emploi améliorés. Ce Document de travail se rapporte à l’Étude économique de l’OCDE de la France 2013 (www.oecd.org/eco/etudes/France). Also available in: English.
Les jeunes dans le système d’enseignement supérieur
Il y a 30 ans, la France était en retard par rapport à de nombreux pays, avec seulement 17% d’une classe d’âge titulaire d’un diplôme du supérieur, la moyenne de l’OCDE se situant à 20%. Aujourd’hui, avec 43% des 25-34 ans diplômés du supérieur contre 38% en moyenne pour les pays de l’OCDE, la France n’est surclassée que par 11 pays contre 17 auparavant (OCDE, 2012c). Cette « massification » de l’enseignement supérieur ne s’est pas accompagnée d’un déclassement de la valeur des diplômes pour l’accès à l’emploi (graphique 22, panneau A; Le Rhun et Minni, 2012). En revanche, dans un contexte de chômage très élevé depuis 30 ans, le gain de salaire procuré par un diplôme d’enseignement supérieur a eu tendance à baisser (panneau B).
Rééquilibrer le financement public en faveur des universités et relever les droits d’inscription

Ces progrès ne doivent cependant pas occulter de sérieux problèmes persistants. L’enseignement supérieur français doit faire face à des défis sur les plans du financement, de l’égalité des chances, de l’efficience et de la qualité (OCDE, 2012c). Il est fortement segmenté, sa complexité étant illustrée par l’existence de plus de 400 établissements relevant de 11 tutelles ministérielles et d’environ 650 sites (Cour des comptes, 2011). Son éclatement renvoie à la prédominance de nombreux corps, elle-même source de nombreux immobilismes. L’enseignement supérieur se compose d’établissements d’élite (les grandes écoles et leurs classes préparatoires, CPGE, les « grands établissements »), très compétitifs, de formations professionnalisantes courtes (instituts universitaires de technologie, IUT, sections de techniciens supérieurs, STS) et des universités (Unité de formation et de recherche, UFR, stricto sensu). Alors que dans les deux premiers secteurs on observe une sélection stricte à l’entrée, une discipline éducative poussée et des moyens suffisants, les universités accueillent l’ensemble des bacheliers sans sélection à l’entrée, et disposent de moyens financiers par étudiant plus faibles, même si des efforts financiers en direction des universités sont effectués. Le projet de loi d’orientation de l’enseignement permettrait de rapprocher les CPGE des universités en demandant aux étudiants de CPGE à s’inscrire dans une université (et pour les non boursiers à payer les frais d’inscription).
Malgré des efforts récents, les ressources financières des universités françaises restent insuffisantes en comparaison internationale et relativement aux autres établissements français: rapportées au nombre d’étudiants, leurs dépenses sont inférieures de 36% à celles des STS et de 50% à celles des CPGE. Concernant les grandes écoles, les données que le Ministère a à sa disposition ne permettent pas de déterminer leurs dépenses agrégées. Les écarts dans l’allocation des ressources entre établissements ne peuvent se justifier que selon des critères d’efficience. Or, les disparités actuelles sont très inéquitables. Ainsi, l’avantage de financement public par étudiant dont bénéficient les seules CPGE et STS s’élèvent à EUR 1.25 Md par an; pour rappel ce montant correspond à la borne haute de l’enveloppe consacrée à l’éducation dite prioritaire. Cet avantage est de plus régressif compte tenu de la surreprésentation des enfants de milieux favorisés dans ces formations. Au-delà des différences de moyens publics, le succès des grandes écoles s’est construit sur un environnement très sélectif et une autonomie relativement forte. Parce que les universités n’opèrent pas ainsi, le système global est dual, et celles-ci se trouvent assez largement coupées des élites, notamment pour ce qui est du premier cycle d’études supérieures.
Le relèvement des droits d’inscription est difficilement contournable si l’on souhaite améliorer la qualité du système universitaire. La part de financement privé est très faible principalement en raison de la modicité des droits d’inscription, fixés par le Ministère à 181 EUR par an pour la licence, par exemple, en 2012-13, et qui au total représentent le vingtième des dépenses de l’enseignement supérieur. Or, les bénéfices de l’enseignement supérieur sont d’abord privés, les étudiants étant les premiers bénéficiaires de leur diplôme. Dans la mesure où les couches sociales défavorisées sont moins bien représentées dans la population étudiante, ce financement principalement public tend à être régressif. Une augmentation des droits d’inscription devrait être accompagnée d’une amélioration de l’accès aux prêts étudiants à remboursement subordonné au revenu futur voire au renforcement du système de bourses. Ces prêts contingents présentent l’avantage de faire payer le coût des études non pas immédiatement à l’étudiant mais au salarié futur qui aura tiré parti de ses études. Plusieurs pays de l’OCDE proposent des allocations sous condition de ressources et des prêts avec remboursement subordonné au revenu, parmi lesquels l’Australie, le Canada, le Chili, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
Amplifier l’autonomie des universités

Pour optimiser l’utilisation des moyens additionnels nécessaires, les universités doivent disposer de plus d’autonomie et être soumises à de bonnes incitations (Aghion, 2011). Des réformes récentes visent à améliorer leur efficience. Afin de remédier à l’éclatement du système d’enseignement supérieur, les pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) créés en 2006 permettent aux établissements de rapprocher leurs dispositifs dans le but de dégager des économies d’échelle et d’accroître leur visibilité internationale. Il existait en mai 2012 23 PRES couvrant 60 universités (sur un total de 83) et 13 autres établissements (écoles d’ingénieurs, écoles de commerce, etc.). La Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) de 2007 a posé les premiers jalons de l’autonomie des universités françaises, notamment dans la gestion de leur budget total, qui reste cependant, pour l’essentiel, contraint et centralisé. Le Plan Campus, lancé fin 2008 et doté d’EUR 5 Md, porte sur la restructuration immobilière des campus. Enfin, les investissements d’avenir (2010), d’un montant total d’EUR 35 Md sur 10 ans, bénéficieront pour environ les deux tiers à l’enseignement supérieur et la recherche. Dans cette enveloppe, EUR 15.35 Md sont alloués à des « pôles d’excellence » sélectionnés pour la plupart, mais pas tous, parmi les PRES. Cependant, le rôle effectif des PRES, qui devaient devenir les acteurs privilégiés de la recomposition du paysage universitaire, manque de clarté (Cour des comptes, 2011). Il importe donc de développer les incitations conduisant à renforcer les pôles. L’approfondissement nécessaire de l’autonomie et l’allocation des ressources devraient être conditionnés à l’atteinte d’objectifs précis dans ce domaine. Le gouvernement souhaite supprimer les PRES et les remplacer par 30 « communautés d’université ».
Malgré la loi LRU, le système universitaire reste parmi les plus contraints en Europe, selon l’étude comparative de l’Association européenne des universités (Estermann et al., 2011) couvrant 26 pays et basée sur 30 critères regroupés en quatre domaines. C’est au Royaume-Uni que le système présente la plus forte autonomie. La France occupe la 16ème position en matière d’autonomie organisationnelle, la 22ème pour l’autonomie financière, l’avant-dernière pour les ressources humaines et la dernière pour l’enseignement (domaines d’étude, nombre d’étudiants, sélection, structure et contenu des diplômes, etc.). Le développement de l’autonomie pourrait offrir aux universités une plus grande liberté dans la fixation des droits d’inscription, la sélection des étudiants et la gestion des ressources humaines (recrutement et salaires). Cela impliquerait d’accroître les compétences managériales des universités, y compris la professionnalisation de la gestion financière, et pourrait faciliter la mobilisation d’autres sources de financement privé.
Lutter contre l’échec en licence

La stratégie d’ensemble ne devrait pas viser seulement la création d’universités d’excellence, mais aussi l’accroissement de l’efficacité et de la pertinence de l’enseignement offert dans toutes les universités (OCDE, 2012c). Seulement 52% des étudiants qui entrent à l’université passent en deuxième année: 23% redoublent, 19% se réorientent et 6% abandonnent leurs études. Pour les étudiants provenant des filières professionnelles et technologiques du baccalauréat, le taux de réussite en première année de licence est très faible, environ 20%. Une orientation plus rigoureuse des étudiants devrait être opérée à leur entrée à l’université pour éviter les redoublements et les sorties sans diplôme qui sont coûteux (OCDE, 2012c). Il existe aujourd’hui un fossé énorme entre le secondaire et le supérieur, et nombre de lycéens peine à recueillir l’information nécessaire à une orientation correspondant à leurs souhaits. Une plus forte autonomie pourrait pousser les universités à améliorer l’information sur les débouchés et la qualité de l’orientation. Des progrès ont été accomplis en matière d’information sur les débouchés et de qualité de l’orientation, comme avec la création des Bureau d’aide à l’insertion professionnelle (BAIP), et ces efforts doivent être poursuivis.
Le Plan pour la réussite en licence a été lancé en 2008 pour une durée de cinq ans et est doté de 730 millions euros, soit environ 200 euros par étudiant par an en licence en moyenne. Il a été axé sur l’accompagnement personnalisé des étudiants. Ce plan pêche, selon la Cour des comptes (2012a), par un pilotage insuffisant par le Ministère et un suivi financier défaillant par les universités. Le gouvernement entend allouer 5 000 des 60 000 postes créés dans l’Éducation à l’enseignement supérieur en les ciblant sur la licence. Dans le processus de recrutement, il importe que l’enseignement soit valorisé au même titre que la recherche, notamment en incitant à la meilleure prise en compte des critères pédagogiques lors du recrutement des enseignants-chercheurs.
Au-delà du rééquilibrage des moyens publics en faveur des universités et de l’extension de leur autonomie, la réponse à l’échec en licence passe par le déploiement de formations qualifiantes comme les licences professionnelles, qui délivrent environ le quart des diplômes de licence.15 Aghion (2011) cite quelques exemples d’universités au Royaume-Uni qui, bien qu’ayant une attractivité plus faible que les universités prestigieuses du pays, présentent des taux d’insertion remarquables grâce à un positionnement très professionnalisant plutôt qu’axé sur des enseignements généraux et fondamentaux. En France, le succès des IUT et STS s’est bâti sur le développement de formations courtes qualifiantes, sur la sélection des étudiants et sur des moyens plus importants, palliant ainsi les faiblesses des universités dans ces domaines. Il est envisagé d’encourager ou de contraindre les IUT et STS à accueillir davantage de bacheliers professionnels et technologiques, mais pour ces derniers la priorité consiste à améliorer l’orientation et la formation en amont (cf. infra) et à développer les relations avec les entreprises. Par ailleurs, certaines formations (les titulaires d’une licence Lettres-Sciences Humaines par exemple éprouvent de grandes difficultés d’insertion professionnelle; DARES, 2011) ne sont pas assez professionnalisantes et doivent devenir plus attractives pour les entreprises.
Développer les liens universités-entreprises
Malgré des efforts récents, le système d’enseignement supérieur a noué des relations limitées avec les entreprises. D’une manière générale, si les étudiants bénéficient d’une bonne formation académique, il reste des progrès à accomplir dans leur préparation au contact avec le monde de l’entreprise. Le développement de la pratique des stages en entreprise doit se poursuivre. Augmenter la participation des entreprises dans le financement des universités est un autre enjeu important. Alors qu’elle atteint seulement 7% en France, la contribution des entreprises au financement des établissements de l’enseignement supérieur dépasse 10% dans de nombreux pays (OCDE 2012c). Le développement de l’autonomie des universités pourrait accroître leur attractivité auprès des entreprises. Des initiatives récentes vont dans ce sens: la loi LRU de 2007 institue la présence d’un cadre dirigeant d’entreprise au sein du conseil d’administration des établissements et crée dans chaque université des plateformes d’information, de conseil et d’accompagnement vers l’emploi. Par ailleurs, le service public d’orientation (cf. infra) devrait fournir une information détaillée sur les débouchés des formations proposées par les établissements de l’enseignement supérieur afin d’améliorer l’orientation après le lycée.Voir Améliorer la situation économique des jeunes en France - Les jeunes dans le système d’enseignement supérieur.
http://www.oecd-ilibrary.org/images/oecd/normal_page_logo_2010.gif De réir Hervé Boulhol Feabhas a chur ar an staid eacnamaíoch na ndaoine óga sa Fhrainc - daoine óga sa chóras ardoideachais
Níl an staid eacnamaíoch na ndaoine óga sásúil.
Tháinig méadú éagothroime oideachais le breis is deich mbliana, mar gheall ar laghdú géar i dtorthaí na mac léinn mó atá faoi mhíbhuntáiste. Níos mó...
Commentaires
Newsletter
49 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 2 783 765
Formation Continue du Supérieur
Archives