Le séminaire du 8 novembre 2012 réalisé en collaboration entre la CPU, l’université Paris Diderot, la Fondation Paris Diderot et le Crédit Coopératif a été l’occasion de présenter le nouveau guide de l’accompagnement de l’étudiant handicapé à l’université de la CPU. Vincent Berger, président de l’université Paris Diderot, Jean-Louis Bancel, président du groupe Crédit Coopératif et Anne Fraïsse, vice-présidente de la CPU ont ouvert ce séminaire. A la suite de la loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », la CPU a signé en 2007 avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche une charte université/handicap fixant des objectifs pour accroître le nombre d’étudiants en situation de handicap accueillis dans les universités. Afin d’accompagner les présidents d’université et leurs équipes pour mettre en œuvre ces objectifs politiques, la CPU, sur la base des travaux d’un groupe d’ « experts handicap », a proposé un guide de l’accueil de l’étudiant handicapé à l’université.
Depuis 2005, le
nombre d’étudiants handicapés est passé de 6500 à 11000 en 2011, conduisant les établissements à faire évoluer les pratiques et le travail des structures handicap des universités. Il s’agit maintenant non plus seulement d’accueillir les étudiants handicapés, mais de les accompagner tout au long de leurs études, afin de les rendre le plus autonome possible en vue d’une insertion professionnelle réussie.
C’est dans cette perspective qu’une nouvelle charte université handicap a été signée en mai 2012, et que la CPU a remis à jour le guide, qui est devenu « le guide de l’accompagnement de l’étudiant handicapé à l’université ».
Ce guide a vocation à servir d’outil aux structures handicap des établissements d’enseignement supérieur, mais également à tous les autres services et personnels, afin que la communauté universitaire, dans son ensemble, puisse accompagner ces étudiants vers la réussite.
Le guide a été réalisé grâce au soutien du Crédit Coopératif et à la collaboration du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Vous pouvez consulter le guide en ligne , ou le commander auprès de geraldine.becquet@cpu.fr.
Télécharger le guide CPU de l’accompagnement de l’étudiant handicapé à l’université.
L’orientation et l’insertion professionnelle
VII.1 Projet de formation et Projet professionnel
VII.1.1 Orientation Le rapport de l’Inspection Générale de l’Administration de l’Éducation Nationale et de la Recherche soulignait en 2006, que « l’avenir de l’étudiant handicapé ne se limite pas à obtenir une inscription dans un établissement d’enseignement supérieur, son orientation, ses projets personnel et professionnel se construisent dès le lycée. L’intérêt des étudiants en situation de handicap n’est pas de leur donner seulement satisfaction pour leur inscription dans la filière de leur choix, mais notre devoir est d’anticiper leur insertion dans la vie professionnelle. »
Le choix d’études post-baccalauréat effectué par le futur étudiant est déterminant. C’est pourquoi une aide doit intervenir le plus tôt possible, dès le lycée.
Pour cela, il faut:
• Identifier les lycéens souhaitant poursuivre après le Bac Il faut rencontrer le lycéen, idéalement à la fin de la classe de première et au plus tard au second trimestre de l’année de terminale. Identifier, et à plus forte raison, rencontrer les futurs étudiants est difficile.
Il convient de travailler avec les professionnels de toutes les structures en relation avec les lycéens handicapés:
- les conseillers techniques d’adaptation scolaire et de scolarisation des élèves handicapés (ASH) et proviseurs, le Service Académique d’Information et d’Orientation (SAIO) des rectorats;
- les enseignants référents pour le suivi et la scolarisation des élèves handicapés (ERSEH), les conseillers d’orientation-psychologues (COP) et les proviseurs des lycées;
- les référents scolarisation des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH),
- les associations d’aides aux lycéens et étudiants handicapés ou spécialisées;
- les services ou établissements du secteur médico-social (services de soins: SESSAD: Service d’Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile, S3AIS: service d’aide à l’acquisition de l’autonomie et à l’intégration scolaire, SEFIS : service de soutien à l’éducation familiale et à l’intégration scolaire, ou de la santé);
- les EREA (établissements régionaux d’enseignement adapté) qui scolarisent des élèves handicapés.
Mais, cela peut ne pas suffire car tous les lycéens handicapés ne sont pas suivis par ces structures ou ne verront pas l’intérêt d’anticiper leur orientation.
Il faut également communiquer directement en direction des lycéens:
- dans toute information distribuée (par écrit ou via le site internet du lycée) aux lycéens en général, préciser les modalités de poursuite d’études, les coordonnées de la mission handicap, la nécessité de prise de contact le plus rapidement possible, etc.,
- en participant aux forums des métiers, aux salons destinés aux lycéens, y compris les journées « Portes ouvertes de l’université ».
• S’inscrire à l’université Les étudiants handicapés doivent pouvoir s’inscrire dans l’université et la filière de leur choix. La loi (article 20) fait obligation aux établissements d’enseignement supérieur de les inscrire au même titre que les autres étudiants et d’assurer leur formation en mettant en oeuvre les aménagements adaptés à leur situation.
Il n’existe pas de procédure spécifique pour les étudiants handicapés à l’entrée des formations sélectives (DUT, classe préparatoire, etc.). Ils doivent suivre la même procédure que les autres. L’étudiant est libre de signaler ou non son handicap, c’est un choix à respecter. Pour autant, il peut être préférable de prendre contact avec les responsables desdites formations avant que le jury ne prenne sa décision pour que:
- la candidature ne soit pas rejetée sur des critères liés indirectement au handicap (par exemple, dans certains DUT l’âge est un critère de sélection, or certains jeunes ont des années de retard du fait de leur handicap),
- la décision d’admission soit connue le plus tôt possible afin de mettre en place les aides nécessaires.
VII.1.2 Le projet d’études de l’étudiant handicapé L’étudiant effectue un parcours jalonné de réussites ou d’échecs, comme tout autre étudiant, mais avec plus de difficultés à surmonter. L’arrivée à l’université correspond souvent à la prise d’indépendance vis-à-vis de la famille, à une période où apparaîtront les premiers stages en entreprise, le premier emploi d’été, etc.
Un soutien doit être apporté tout au long de ce parcours pour l’aider à franchir ces étapes le menant à l’autonomie d’une part, et à son premier emploi d’autre part. Si une étude réalisée en 2001 a montré que la problématique de l’orientation chez le jeune handicapé ne diffère pas fondamentalement de celle du jeune valide, il a été mis en évidence certaines particularités, notamment des cognitions et émotions exacerbées:
- des stratégies identitaires spécifiques: il apparaît que l’identité de l’étudiant handicapé est souvent perturbée du fait de sa différence et du regard des autres. Se posent alors les questions du rapport à autrui et de l’appartenance groupale;
- des comportements de sous-réalisation;
- une focalisation excessive sur l’accessibilité de l’établissement d’accueil au lieu de se centrer sur les débouchés;
- des attitudes de « défi » ou de « réparation » (surinvestissement de la réussite) pouvant conduire à des projets non réalistes ou sans aboutissement.
Un accompagnement doit permettre d’atténuer ces particularités en l’aidant à construire une identité professionnelle qui tienne compte de sa personnalité tout en lui offrant des perspectives nouvelles et à s’accepter dans sa globalité.
Le handicap est une contrainte mais ne doit pas être un critère de choix des études supérieures et du métier visé. Il faut prendre garde à « l’effet filière », les étudiants handicapés s’inscrivant plus facilement dans les filières réputées avoir accueilli plusieurs fois, dans de bonnes conditions, des étudiants handicapés.
Il n’existe pas de guide présentant les métiers accessibles aux différents handicaps puisque tout dépend, non seulement de la nature du handicap, mais également de la capacité d’adaptation de chaque individu, de son environnement personnel, de l’entreprise, du poste, etc. A priori, tous les métiers, donc toutes les filières, sont accessibles. Dans cet esprit, la loi du 11 février 2005 a supprimé la liste des métiers non soumis à l’obligation d’emploi des personnes handicapées.
Pour un diplôme donné de l’enseignement supérieur, il existe plusieurs débouchés. En fonction du handicap certains seront fermés à l’étudiant, mais d’autres lui seront accessibles. Seul le médecin du travail, au moment de l’embauche, peut autoriser une personne à travailler sur un poste. Il délivre « l’aptitude au poste de travail ». Cette aptitude dépend du poste. Il est donc difficile, voire impossible, de fixer a priori des restrictions en fonction du handicap.
Dans la Fonction publique, comme tout nouvel agent, la personne handicapée est soumise à une visite médicale. Le médecin agréé de l’administration vérifie que le handicap n’est pas incompatible avec l’exercice de la fonction postulée. D’une manière générale, celui-ci est fondé à se prononcer sur l’aptitude générale du candidat à l’exercice du fonctionnariat « compte tenu des possibilités de compensation du handicap ». Pour les métiers exigeant des aptitudes physiques particulières, il peut être conseillé à l’étudiant d’effectuer cette visite avant de passer les concours, afin d’éviter d’être déclaré inapte après réussite aux examens (pour tous les métiers dépendant du ministère de l’Éducation nationale prendre contact avec le médecin du rectorat).
Plus globalement, les étudiants handicapés doivent envisager leur devenir professionnel bien avant la fin de leurs études. Des expériences en entreprises doivent être mises en place pendant leur parcours universitaire afin de les aider à découvrir l’entreprise et à connaître leurs possibilités d’emploi.
Tous les lycéens handicapés n’ont pas un projet d’études construit, réaliste, validé. Plusieurs situations peuvent être rencontrées:
• L’étudiant a un projet précis dont il ne veut pas discuter.
Il ne sert à rien de remettre en cause ce projet lors du premier entretien, qu’il semble réaliste ou non. Un refus ne ferait que rompre tout dialogue et provoquer « un enfermement » de la personne. Il faut préférer évoquer avec lui certains points pouvant sembler non-réalistes notamment à cause des problèmes d’aptitude et/ou de niveau d’études. Il faut d’abord établir la confiance puis, après quelques mois de cours, amener l’étudiant à s’interroger sur le caractère réaliste du projet en proposant de découvrir la réalité de son futur métier.
• L’étudiant éprouve une difficulté à définir son projet.
Dans ce cas, il convient de se rapprocher des structures pouvant l’aider à définir un projet:
- Conseiller d’Orientation Psychologue des CIO ou SCUIO, du BAIP;
- Enseignants.
Cependant, ces professionnels n’ont pas nécessairement de formation spécifique aux handicaps et ne peuvent pas répondre aux questions en lien avec le handicap. Il peut être utile de se rapprocher des associations d’étudiants handicapés ou des structures ayant une expérience de l’accompagnement de personnes handicapées.
Conclusion Les lois, chartes, décrets ont permis ces dernières années d’accélérer l’accueil des étudiants en situation de handicap au sein des universités.
Pour cela, elles ont développé de réelles compétences au sein des structures d’accueil et de nouveaux métiers ont émergé.
Il est aujourd’hui nécessaire de:
- valoriser ces postes;
- favoriser les échanges entre les structures d’accueil et d’accompagnement au niveau national;
- renforcer les collaborations avec les structures partenaires des universités sur les territoires;
- favoriser les liens entre les structures d’accueil et d’accompagnement handicap et toute la communauté universitaire.
À travers ce guide, la CPU rappelle son attachement à l’accompagnement des étudiants handicapés dans l’enseignement supérieur. Les universités doivent poursuivre le travail notamment sur les perspectives d’insertion professionnelle de ces étudiants et développer l’embauche de personnes en situation de handicap dans les universités. Elles y sont déterminées, leur engagement continu pour l’égalité des chances étant au coeur de leurs missions.
Το σεμινάριο στις 8, Νοεμβρίου, 2012, σε συνεργασία μεταξύ της CPU, το Πανεπιστήμιο Paris Diderot, Paris Diderot Ιδρύματος και Πιστωτικός συνεταιρισμός ήταν μια ευκαιρία για να εισαγάγει τον νέο οδηγό που συνοδεύει τα άτομα με αναπηρία φοιτητής στο Πανεπιστήμιο η CPU. Vincent Berger, πρόεδρος του Πανεπιστημίου Paris Diderot, Jean-Louis bancel, πρόεδρος της Crédit Coopératif και Anne Fraisse, Αντιπρόεδρος της CPU άνοιξε το σεμινάριο.
Μετά την πράξη της 11 Φλεβάρη του 2005 για την "ισότητα δικαιωμάτων και ευκαιριών, της συμμετοχής και της ιθαγένειας των ατόμων με αναπηρία», η CPU που υπογράφηκε το 2007 με το Υπουργείο Ανώτατης Εκπαίδευσης και της έρευνας σε Πανεπιστημιακό Χάρτη / μειονέκτημα ο καθορισμός στόχων για την αύξηση του αριθμού των μαθητών με ειδικές ανάγκες συναντήθηκαν στα πανεπιστήμια. Περισσότερα...