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Formation Continue du Supérieur
10 septembre 2012

Sciences sociales, le déclin français

Par Michel Wieviorka, administrateur de la Fondation Maison des sciences de l'homme et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. En matière de sciences humaines et sociales (SHS), les universités britanniques, ou du moins certaines d'entre elles, les plus orientées sur la recherche, sont en position de force dès qu'il s'agit de financement européen de la recherche.
Cela a pu être constaté, une fois de plus, à l'issue des travaux d'un panel de l'European Research Council (ERC, le Conseil européen pour la recherche) que j'ai présidé, en juin. Ce panel devait répartir quelque 40 millions d'euros entre des candidats venus du monde entier à l'issue d'un processus de sélection exigeant. Sur les 27 dossiers retenus parmi près de 300, 16, soit environ 60%, seront traités au sein d'établissements d'enseignement et de recherche britanniques, dont une majorité à Londres. Les candidats pouvaient venir de toute l'Europe, et parfois au-delà, et ont fait le choix de ces établissements pour les accueillir.
Plus largement, de 2007 à 2011, les universités britanniques ont bénéficié de près du tiers des 460 bourses octroyées en SHS par l'ERC. Trois universités anglaises, dont deux londoniennes, accueillent à elles seules autant de boursiers ERC que l'ensemble des institutions françaises. D'autres données, sur la longue durée, pourraient nuancer ce constat, mais ne démentent pas que le Royaume-Uni se trouve en position dominante. Quelles raisons avancer?
Le Royaume-Uni offre aux lauréats de bourses ERC de bonnes conditions de travail et d'existence. L'accueil scientifique mais aussi humain, la capacité de bénéficier d'infrastructures efficaces et réactives, l'environnement intellectuel, la qualité des étudiants que le chercheur rencontrera sont à l'évidence décisifs. Un chercheur qui pose sa bourse dans un établissement universitaire lui apporte, en contrepartie, des ressources non négligeables, 20% des moyens qui lui sont alloués revenant à l'institution d'accueil.
Tout cela participe d'un modèle de recherche dominé par la concurrence et le marché. Le Royaume-Uni a fait depuis une bonne vingtaine d'années le choix d'ouvrir son marché du travail universitaire aux étrangers, nombreux à occuper des postes en SHS, ou à bénéficier de bourses de thèses ou de post-doc, sans parler des étudiants, qui proviennent du monde entier. La recherche non financée est de moins en moins possible, la compétition est féroce, et les chercheurs pour survivre doivent drainer des fonds, dont une partie significative servira à financer leur propre salaire, y compris s'ils sont en poste.
C'est à ce prix que le modèle britannique est efficace, plus capable d'attirer une certaine excellence, celle qui se fait reconnaître au niveau international, que d'élever le niveau général de la recherche nationale. International, donc, ouvert et dynamique, il est aussi dur, marchand et élitiste.
L'ERC, qui dispose de budgets considérables, a-t-il tort de promouvoir une excellence qui risque en réalité de correspondre à un modèle universitaire unique, le britannique? Les ressources qu'il alloue ne vont presque jamais vers des universités d'Europe centrale ou du sud de l'Europe, et peu vers la France (bien que notre pays soit mieux loti que l'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne). Suite de l'article...
Με Michel Wieviorka, διευθυντής του Fondation Maison des επιστήμες του ανθρώπου και διευθυντής σπουδών στην Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Όσον αφορά τις κοινωνικές και ανθρωπιστικές επιστήμες (SSH), βρετανικά πανεπιστήμια, ή τουλάχιστον κάποια τους, τόσο περισσότερο προσανατολισμένο προς την έρευνα, είναι σε ισχυρή θέση, όταν πρόκειται για τη χρηματοδότηση της ευρωπαϊκής έρευνας.
Έχει βρεθεί, για άλλη μια φορά, μετά το έργο της ομάδας του Ευρωπαϊκού Συμβουλίου Έρευνας (ΕΣΕ, το Ευρωπαϊκό Συμβούλιο Έρευνας), η οποία προήδρευσα τον Ιούνιο
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