Quelle formation professionnelle pour quel développement économique dans les DOM
L’AFD vient de publier une étude intitulée « Quelle formation professionnelle pour quel développement économique dans les DOM? », ou se trouve intégrée l’existence de dynamiques d’évolution spécifiques et permanentes plus ou moins articulées de ces deux éléments: la professionnalisation des ressources humaines d’une part, et le développement de l’économie et de l’emploi d’autre part. […….] les attentes vis-à-vis de la formation professionnelle sont plus marquées par des préoccupations de court terme, et plus diversifiées entre des dynamiques anciennes toujours présentes (liées notamment à la structuration du territoire par les grands équipements, à la construction de logements, à l’accès à la consommation de masse, etc.) et nouvelles (innovation, intégration régionale et échanges, multiplication des mobilités, création d’activités et entrepreneuriat, investissement en ressources humaines de haut niveau, développement confirmé des services à la personne malgré la crise). Afin de dresser un panorama des enjeux et des perspectives concernant l’apport de la formation professionnelle au développement économique, l’AFD a demandé à AMNYOS d’examiner l’interaction entre la formation professionnelle et le développement économique dans trois DOM: la Guadeloupe, La Réunion et Mayotte. Télécharger l'étude.
5. Conclusions
5.1. Concernant la formation professionnelle initiale
Les territoires étudiés se distinguent par une orientation des jeunes vers la voie professionnelle après la classe de troisième qui est plus importante qu’en métropole. Cette tendance résulte des mêmes difficultés qu’en métropole, mais dans des proportions supérieures. L’orientation vers la voie professionnelle, souvent davantage subie que choisie, draine les élèves les plus en difficultés dans le système scolaire, et ceci notamment au niveau de l’apprentissage des savoirs de base (illettrisme).
Il en résulte des taux de réussite plutôt bas sur la voie professionnelle, si l’on compare avec la moyenne nationale, et des taux d’insertion dans l’emploi préoccupants. Cette voie est par ailleurs souvent considérée par les jeunes et leurs familles comme un moyen d’acquérir un métier rapidement, sans scolarité longue. Si les sorties positives existent, force est de constater que le taux de réussite demeure limité, et que les débouchés sont rares. Il est donc souhaitable de sortir d’un développement non maîtrisé des filières et des effectifs et d’organiser, en liaison avec les branches professionnelles, un développement raisonnable et pragmatique des filières de formation professionnelle initiale en tenant compte des débouchés locaux mais aussi dans la zone régionale et au-delà. Cette approche permettrait de susciter l’intérêt des entreprises pour l’alternance pédagogique, de développer l’offre de stages, et d’améliorer les passerelles entre les filières.
L’apprentissage est, depuis quelques années, la solution privilégiée par l’Etat pour pallier les difficultés rencontrées par les filières professionnelles sous statut scolaire. Il permet en effet de sécuriser davantage l’accès à l’emploi des jeunes sortis de formation, avec des taux d’insertion bien supérieurs à ceux observés dans les filières générales. Malgré tout, l’apprentissage tarde à réellement se développer sur les territoires étudiés, pas uniquement faute d’un manque de volonté de l’Education nationale et des collectivités territoriales compétentes: ces difficultés de développement sont également le résultat de la situation d’insularité et/ou d’exiguïté du marché du travail des territoires étudiés, et d’un tissu économique composé principalement de micro-entreprises, peu en capacité d’accueillir les apprentis en formation (tout comme les jeunes scolaires en alternance d’ailleurs).
L’apprentissage est malgré tout perçu par les acteurs de la relation emploi-formation comme la solution la plus efficace à terme pour insérer les jeunes de la voie professionnelle sur le marché de l’emploi. Elle nécessite toutefois des adaptations propres aux particularités des territoires étudiés. Des dynamiques, actuellement mises en oeuvre autour de l’apprentissage sur les territoires, pourraient entraîner des résultats significatifs ces prochaines années. Il s’agit aussi, qualitativement, de mieux travailler sur la formation des maîtres et des tuteurs, de développer des GEIQ et des « sas » vers l’apprentissage. A cet effet, les COM spécifiques à l’apprentissage sont un instrument d’encadrement privilégié.
La formation professionnelle initiale reste l’une des réponses les plus pertinentes à l’exigence de préparation à l’insertion professionnelle de dizaines de milliers de jeunes: dans un contexte de faible capacité d’insertion du marché du travail local, exacerbée par la crise économique de 2008, ils doivent être de plus en plus en mesure de s’intégrer dans une vie active à l’échelle régionale, ou internationale. Si la mobilité pour la poursuite de la scolarité (notamment en formation professionnelle de niveau secondaire ou supérieur) connaît actuellement un essor considérable, suite aux efforts conjugués des acteurs (notamment de LADOM et des collectivités publiques associées), elle manque encore des moyens humains, financiers et organisationnels pour répondre à l’ensemble des besoins.
Ce nouveau contexte de mobilité présente indéniablement des aspects positifs en diversifiant les opportunités et en facilitant l’ouverture sur le monde (gamme des formations, opportunités de stages, embauche possible en métropole ou ailleurs à la sortie de la formation, capacité à vivre dans un environnement différent), mais elle a également certains aspects négatifs de drainage vers l’extérieur des DOM des meilleurs éléments au sens scolaire du terme, sans que ne soient encore organisées les conditions d’un retour positif. Penser et mettre en oeuvre une politique réaliste d’aide au retour calée sur les besoins du territoire est, parallèlement à l’amélioration quantitative et qualitative de la mobilité, une piste à explorer.
Des dispositifs et des labels ont également été créés pour surmonter les difficultés rencontrées par le système de formation professionnelle initiale. L’E2C (à La Réunion et en Guadeloupe) et le SMA (sur l’ensemble des territoires étudiés) ont principalement pour but de réinsérer des publics jeunes en total rupture ace le système éducatif, via une pédagogie adaptée à ces publics et une concentration sur les problèmes d’illettrisme, avec des résultats reconnus (surtout pour le SMA). Actuellement, la capacité d’accueil de ce type de dispositif semble cependant bien faible par rapport aux besoins des territoires. Le développement de ces dispositifs « seconde chance » apparaît donc comme particulièrement pertinent dans les DOM.
La rupture et l’échec scolaires résultent de deux phénomènes étroitement liés: un environnement familial et social difficile, et un apprentissage de la lecture déficient. Pour obtenir de vrais résultats, la lutte contre l’illettrisme ne doit donc pas se limiter à la mise en place de dispositifs, mais se réaliser et se développer à la plus grande échelle possible, en visant aussi bien les scolaires que les salariés ou les demandeurs d’emploi. Sur l’ensemble des territoires, des programmes de lutte contre l’illettrisme ont été mis en place, sous l’impulsion de l’Etat, avec une implication variable des conseils régionaux et généraux. Pour l’instant, elle présente encore des dysfonctionnements, dus à des difficultés de coordination entre les acteurs, à des dispositifs moins ciblés (passage du programme IRILL au programme Compétences clefs) et à des moyens largement insuffisants face à l’ampleur des besoins. La lutte contre l’illettrisme sur les territoires étudiés semble néanmoins connaître un second souffle, depuis la volonté affichée du gouvernement d’en faire une priorité nationale, et dans le cadre de consensus régionaux. Il s’agit désormais d’une priorité absolue, tant pour les jeunes que pour les adultes, et une condition nécessaire à l’insertion économique, sociale et culturelle dans la société de la connaissance.
5.2. Concernant la formation professionnelle continue
La FPC devrait pouvoir compenser les faiblesses du système de formation professionnelle initial mais, plus encore qu’en métropole, elle ne semble pas pouvoir jouer pleinement ce rôle à l’heure actuelle. En Guadeloupe et à La Réunion, cette lacune est directement liée à la rareté de la demande spontanée des entreprises (largement des TPE/PME) mais aussi à la faiblesse de l’offre privée de FPC, encore insuffisamment professionnalisée (avec une forte hétérogénéité des niveaux de compétences en fonction des structures) et économiquement fragile (car fortement dépendante de la commande publique). A Mayotte, la montée progressive du droit commun de la formation professionnelle fait peser sur les acteurs de la formation une exigence croissante de professionnalisme dans le développement et la structuration du secteur.
Face à ces difficultés, les conseils régionaux de La Réunion et de Guadeloupe ont souhaité conforter, voire accélérer, le développement du secteur public de la formation, afin de disposer d’une offre susceptible de répondre à leurs exigences en tant que prescripteur, notamment en direction des demandeurs d’emploi. Cette volonté s’est notamment traduite, en Guadeloupe et à La Réunion, par le soutien ou la reprise en main de l’AFPA en relais de l’Etat, l’organisme étant encore considéré comme emblématique sur la formation professionnelle des personnes présentant des niveaux de qualification bas. Mais cet interventionnisme pose question, dans la mesure où il peut avoir tendance à fragiliser un secteur privé déjà touché par la crise de 2009, avec le risque que l’offre présente sur le territoire perde en diversité.
La situation est différente à Mayotte, où l’AFPA n’existe pas et où l’intensité des besoins conjuguée à l’existence d’un petit nombre d‘organismes de formation réellement actifs sur le territoire pousse à « se serrer les coudes » pragmatiquement entre organismes, en attente de la concertation espérée des financeurs (dans le cadre, par exemple, du futur Comité mahorais pour l’emploi et la formation professionnelle).
D’une façon générale, l’outil privilégié pour appuyer et accompagner le développement de l’offre de formation est la commande de formation, publique, des OPCA, et de grands établissements et entreprises. Il est donc souhaitable qu’elle s’organise au niveau régional en concertation (à travers, par exemple, les conférences des financeurs) pour (i) fixer des objectifs cibles communs, (ii) assurer un équilibre entre l’offre publique et l’offre privée, (iii) organiser un rayonnement régional de l’offre, et (iv) promouvoir une logique de labellisation de la qualité, de modernisation, d’échanges pédagogiques, et de mutualisation des moyens.
5.3. Sur les ajustements dynamiques entre formation professionnelle et besoins des secteurs économiques
Comme nous venons de le voir, la formation professionnelle peine à assumer le rôle qui lui revient dans le développement du capital humain, mais elle a également du mal à répondre aux besoins de l’économie. La rareté des sources d’information permettant de faire le lien entre emploi et formation sur chacun des secteurs, à l’échelle des territoires, est partiellement responsable de ces difficultés. Les CARIF-OREF semblent les mieux positionnés pour alimenter cette analyse mais, faute de moyens humains et parfois de compétences spécifiques ou sectorielles (notamment sur l’analyse prospective), ils ne semblent pas à l’heure actuelle en mesure de répondre à toutes les attentes. Les branches professionnelles, peu structurées ou inexistantes, ne sont, quant à elles, pas en mesure de prendre le relais. Pourtant, l’amélioration de la connaissance sur les métiers est aujourd’hui plus que jamais nécessaire; elle pourrait être programmée dans des dispositifs pluriannuels renforçant la coopération entre les CARIF-OREF, les chambres consulaires et les branches professionnelles.
Pour rappel, le C-PRDF (anciennement PRDF), schéma stratégique sur le champ de la formation professionnelle pour la Guadeloupe et La Réunion, définit, à moyen terme, les grandes orientations de la formation professionnelle. Il a pour mission de faire le lien entre développement de la formation professionnelle et développement économique à moyen terme. Mayotte a ainsi élaboré un seul et unique schéma articulant le développement économique et la formation (SRDEEF) afin de rendre ce lien encore plus évident. Pourtant, les retours d’analyse des réalisations et des processus liés aux anciens PRDF montrent que ce lien a rarement pu être bien établi, faute de sources d’informations adéquates. En Guadeloupe, par exemple, le nouveau C-PRDF, actuellement en cours d’élaboration, ne semble pas aujourd’hui être en mesure d’améliorer l’adéquation de l’offre de formation aux besoins économiques, dans la mesure où aucune évaluation n’a été menée suite au PRDF, et que les mêmes erreurs de mise en oeuvre et de pilotage pourraient se répéter. Si, à La Réunion, le C-PRDF semble avoir mobilisé très largement tous les acteurs, il importe que la démarche de concertation se poursuive de façon active après sa validation, pour assurer le rapprochement nécessaire de l’offre de formation et des besoins des employeurs. L’intérêt fondamental des schémas, à l’image de ce qui est proposé dans le SRDEEF de Mayotte, est d’instaurer un cadre stratégique commun de référence, et une dynamique potentielle de travail collectif pérenne autour d’objectifs et d’un plan d’action partagés. En particulier, il s’agit d’établir une coopération permanente entre la commande de formation et la « branche professionnelle » de la formation et, plus globalement, de faire vivre les instances de concertation ad hoc, créées à cette fin. Cette difficulté de lier l’emploi et la formation professionnelle est partiellement liée au manque de proximité et de coordination entre les acteurs de la vie économique et ceux du monde professionnel. Les territoires étudiés sont parfois des lieux de clivage marqué entre syndicats patronaux et de salariés, notamment sur les questions de respect ou d’adaptation des conventions collectives, avec des tensions sur les niveaux de rémunération. Il en résulte un dialogue social qui peut se révéler tendu, surtout en Guadeloupe, et qui a de ce fait tendance à bloquer toute tentative de concertation sur des sujets connexes.
Au niveau des secteurs, les schémas (PRDF, SRDEEF, élaboration des C-PRDF en cours) ont l’intérêt d’actualiser un diagnostic participatif sur les besoins et sur les meilleures voies de développement de compétences adaptées aux besoins sectoriels. Sur la plupart des secteurs clefs étudiés, porteurs du développement des DOM (auxquels, selon les DOM, on peut ajouter, avec une importance plus ou moins relative, les industries de première transformation et le secteur de l’éducation-formation), des pistes de travail se profilent, et pourraient se développer sous des formes diverses de dynamiques sectorielles et de projets pilotes: coopérations inter-entreprises et GPEC, coopérations inter-organismes de formation, coopération entre les financeurs de la formation continue.
Une vraie politique de développement de la FPC est possible, en organisant ces ensembles de façon ordonnée autour d’objectifs stratégiques réalistes (comme la couverture géographique) et par niveaux de l’offre et de la réponse aux besoins sectoriels et transversaux (comme la lutte contre l’illettrisme, une priorité y compris dans le monde du travail). Encore faut-il que les acteurs en aient la volonté, et qu’un réel consensus, qui reste à établir, débouche sur une mise en oeuvre opérationnelle efficace, dans l’esprit des schémas. Ces conditions ne sont pas évidentes, et exigent une volonté politique affirmée sur la durée. Des avancées et des « bonnes pratiques » intéressantes, visibles sur les trois territoires étudiés, peuvent inspirer un travail pratique au niveau des branches, des secteurs ou des pôles d’excellence.
5.4. Sur la contribution de la formation professionnelle à l’innovation, à la création d’entreprise et à l’entrepreneuriat
Parallèlement aux logiques de développement sectoriel, selon des dispositifs spécifiques, la formation professionnelle s’organise pour appuyer la création d’activités, l’innovation, et l’entrepreneuriat. Les dispositifs publics d’appui à la création d’entreprises existent avec la même large gamme d’acteurs qu’en métropole, ce qui produit les mêmes effets: une large diversité de guichets d’accueil; des subventions ou aides PIJ (dont les résultats semblent plutôt satisfaisants) ou ACCRE-NACRE (dont les résultats sont encore à vérifier faute encore d’un suivi actif sur la durée); la régularisation nécessaire d’entreprises informelles (parallèlement à la réelle création d’activités nouvelles); un accueil initial et une aide au démarrage mieux assurés que la formation sur la durée en accompagnement et en suivi (ce qui définit une piste d’amélioration sensible); une nécessaire coordination des acteurs qui maîtrisent chacun une partie de la chaîne nécessaire de services d’accueil et d’appui aux créateurs.
Si les DIECCTE ont fait des efforts récents pour organiser cette concertation, qui doit devenir opérationnelle, les débats sont loin d’être tranchés aujourd’hui entre des acteurs qui prônent un ciblage des publics aidés plus efficaces dès l’accueil, et les partisans d’un investissement assez large, notamment sous la forme d’un microcrédit (ADIE). Aujourd’hui, la plupart des acteurs de l’aide à la création ou à la reprise d’entreprise estiment que le recours au crédit, au-delà des aides initiales, est difficile et cher. Globalement les résultats des actions aidées ne semblent pas plus mauvais, voire même meilleurs, qu’en métropole en termes de pérennité des entreprises créées.
Apparait donc un besoin, pour les entreprises créées depuis trois ans au moins, de capital développement. Ce sujet faisait, par exemple, l’objet de discussions entre la Région La Réunion et l’agence locale de l’AFD au moment de l’étude, pour la création d’un fonds spécifique. Suite à ces contacts, les représentations locales de l’AFD ont pu constater que des organismes de formation professionnelle privés établis depuis plus de trois ans pouvaient se situer comme clients d’une offre de ce type dépassant les facilités actuelles d’Oséo.
En revanche, la préoccupation de la formation professionnelle n’apparaît pas comme un enjeu de premier plan pour les agences de développement présentes à La Réunion ou en Guadeloupe, même si celles-ci la mentionnent en termes très généraux comme une clef de réussite. Le système d’aides proposé dans le SRDEEF Mayotte, s’il voit le jour, sera à ce titre entièrement innovant car il vise à aider les entreprises sur la base d’un projet global comprenant un volet investissement en équipement et un volet articulé de développement des ressources humaines. Il en est de même pour les grands projets d’infrastructures, financés grâce aux fonds européens, qui nécessitent des investissements matériels et immatériels simultanés.
La formation professionnelle a aussi vocation à être présente dans la structuration des pôles de compétitivité et d’excellence. A La Réunion et en Guadeloupe, les stratégies régionales d’innovation déterminent les conditions de pénétration de l’innovation et de développement de l’entrepreneuriat dans le tissu économique local. A Mayotte, un pôle d’excellence rurale est en train de se mettre en place. Les projets de structuration du secteur des énergies nouvelles, même si leur impact sur l’emploi direct reste encore faible, relèvent d’une dynamique innovante et exemplaire. La formation professionnelle peut s’articuler de façon plus étroite à ces pôles et en devenir une des composantes actives en tenant compte du fait que, selon plusieurs acteurs économiques et institutionnels, la question de l’innovation dans les DOM ne relèverait pas tant de l’innovation pure liée à une recherche autonome, mais bien plus d’innovations de transposition liées à des transferts de savoir-faire et à du travail en réseau, pour une adaptation aux contextes locaux.
AFD has just published a study entitled "What professional training for how economic development in the DOM? "Where is the existence of integrated dynamic evolution of specific and continuing more or less articulated these two elements: the professionalization of human resources on the one hand, and economic development and employment of other. [.......] expectations vis-à-vis vocational training are more marked by short-term concerns, and more diverse dynamics between old still present (particularly related to the structuring of the territory by the major equipment to housing, access to mass consumption, etc..) and new (innovation, regional integration and trade, increase mobility, entrepreneurship and business creation, investment in human high-level development confirmed human services despite the crisis). More...