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Formation Continue du Supérieur
15 juillet 2012

Baisse de l’activité des jeunes et forte hausse de l’activité des seniors en 2011

Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social - République française - Liberté, égalité, fraternitéPar Julie Argouarc’h (Insee), Claude Minni (coordination, Dares), Sébastien Pons (Dares), Véronique Rémy (Dares), Marie Rey (Insee), Gwennael Solard (Dares). 2012-043 - Emploi, chômage, population active: bilan de l’année 2011 - Dares Analyses.
Avec le ralentissement de l’activité économique, la situation du marché du travail s’est dégradée au cours de l’année 2011. Après s’être accru de 107 000 postes en France métropolitaine au 1er semestre, l’emploi s’est contracté de 45 000 au 2nd semestre. Cette baisse s’explique pour les trois quarts par le repli de l’intérim. Hors intérim, l’emploi a reculé au 2nd semestre dans l’industrie et la construction mais s’est accru dans le tertiaire. Sur l’ensemble de l’année, la progression de l’emploi total a été de 61 000, deux fois moindre qu’en 2010, et le taux d’emploi s’est stabilisé.
Baisse de l’activité des jeunes et forte hausse de l’activité des seniors en 2011
En 2011, la population active a continué à s’accroître alors que la population en âge de travailler a diminué

Par définition, la population active regroupe les personnes en emploi et les chômeurs. Elle est estimée par l’Insee comme la somme des estimations d’emploi issues des sources administratives et du chômage au sens du BIT calculé à partir de l’enquête Emploi. Du 4e trimestre 2010 au 4e trimestre 2011, le nombre de chômeurs au sens du BIT a augmenté de 53 000. Il avait reculé de 82 000 en 2010, après s’être accru de 528 000 en 2009. De son côté, l’emploi total a ralenti: en moyenne, il a augmenté de 83 000 postes du 4e trimestre 2010 au 4e trimestre 2011 après une hausse de 120 000 en 2010. Au total, poursuivant la tendance observée depuis plus de 30 ans, la population active s’est accrue en 2011, de 136 000 actifs supplémentaires, après +38 000 en 2010 et +238 000 en 2009. L’évolution de la population active dépend en premier lieu de celle de la population en âge de travailler et de la structure par âge de cette dernière.
La population en âge de travailler est définie traditionnellement comme l’ensemble des personnes âgées de 15 à 64 ans. En 2011, la population en âge de travailler a diminué de 25 000 personnes, après avoir constamment progressé depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En 2010, elle avait progressé de 146 000 personnes après s’être accrue de 124 000 en 2009, alors, qu’elle avait augmenté de plus de 200 000 chaque année de 2003 à 2006. Cette décélération, puis le fléchissement de 2011, proviennent principalement du moindre dynamisme de la population des 55-64 ans ces dernières années: +15 000 en 2011 après des hausses de près de 200 000 par an de 2008 à 2010 et d’environ 300 000 par an de 2003 à 2007. Cette rupture de tendance s’explique par le vieillissement de la population: ces quatre dernières années, et surtout en 2011, des générations plus nombreuses sont sorties de la classe d’âge des 15-64 ans.
Le vieillissement de la population en âge de travailler pèse sur l’évolution de la population active

Depuis le début des années 2000, et jusqu’en 2010, l’arrivée des premières générations du baby boom à 55 ans s’est accompagnée d’un vieillissement de la population en âge de travailler: 20% des 15-64 ans étaient âgés d’au moins 55 ans en 2011, alors qu’ils n’étaient que 15% en 2001.
En 2011, comme en 2010, la population des 15-64 ans avait en moyenne 39,9 ans, après 38,3 ans en 2000 et 36,5 ans en 1980. Entre 2005 et 2010, l’âge moyen des 15-64 ans a augmenté de 2 mois chaque année, à un rythme deux fois plus rapide que lors des 15 années précédentes. De 2001 à 2005, la forte progression de la population a surtout reposé sur celle des 55-59 ans (+270 000 en moyenne chaque année), puis sur celle des 60-64 ans jusqu’en 2010 (+250 000 par an en moyenne). En 2011, le nombre de 60-64 ans a augmenté plus modérément (+12 000), la première génération du babyboom ayant atteint l’âge de 65 ans. Les taux d’activité commençant à diminuer à partir de 55 ans, avec une forte baisse entre 59 et 60 ans, le baby-boom a contribué, par un effet de structure démographique, à ralentir l’accroissement de la population active dès 2001, avec un impact plus important jusqu’en 2006.
A contrario, la population des 25-54 ans, qui comprend la majorité des individus en âge de travailler (61% à la fin de l’année 2011), est plutôt en recul ces dernières années (-19 000 en 2011). À partir de 2000, des générations de baby-boomers ont quitté en effet cette tranche d’âge chaque année et ont été progressivement remplacées par des générations entrantes post baby-boom, moins nombreuses. Correspondant aux âges les plus actifs, la diminution de la population des 25-54 ans a ainsi pesé négativement sur l’évolution de la population active.
Enfin, le nombre de jeunes de 15 à 24 ans a baissé chaque année depuis 2005. Il a reculé de 21 000 en 2011 et au total de 190 000 ces six dernières années.
En 2011, le taux d’activité des seniors a augmenté de 2,8 points et celui des jeunes de 15 à 24 ans a baissé d’1 point

L’évolution de la population active dépend également des modifications des comportements d’activité, sous l’effet notamment de phénomènes tendanciels comme la participation croissante des femmes sur le marché du travail, ou de l’impact de certaines politiques publiques, telles les réformes des retraites de 2003 et 2010 et les conditions d’accès aux mesures publiques de cessation anticipée d’activité.
Au 4e trimestre 2011, le taux d’activité au sens du BIT des 15-64 ans s’élève à 70,5%, les trois quarts des hommes et les deux tiers des femmes en âge de travailler étant en activité. Le taux d’activité « sous-jacent », indicateur permettant de neutraliser l’impact de la structure démographique, a progressé de 0,2 point en un an, s’établissant à 69,7%, avec une hausse plus forte pour les femmes (+0,4 point) que pour les hommes (+0,1 point). Depuis le 4e trimestre 2003, le taux d’activité sous-jacent des 15-64 ans a augmenté de 2,8 points, plus fortement pour les femmes (+4,1 points) que pour les hommes (+1,4 point). L’écart entre les taux d’activité « sous-jacents » masculin et féminin s’est ainsi à nouveau réduit mais reste néanmoins important: 8,7 points en 2011 après 11,4 points en 2003. Au 4e trimestre 2011, 83,4 % des femmes âgées de 25 à 54 ans sont actives. Le taux d’activité féminin aux âges intermédiaires a légèrement reculé au cours de l’année 2011 (-0,2 point entre le 4e trimestre 2010 et le 4e trimestre 2011) après sa progression depuis la seconde moitié des années 1960. Le taux d’activité masculin de la même tranche d’âge, 93,7% au 4e trimestre 2011, a quant à lui reculé de 0,4 point en un an et de 1,0 point depuis le 4e trimestre 2008.
De son côté, le taux d’activité des 15-24 ans a baissé en 2011 (-1,0 point), plus nettement pour les jeunes hommes (-1,7 point) que pour les jeunes femmes (-0,3 point). Au 4e trimestre 2011, il s’établit ainsi à 37,8%, respectivement à 40,9% et 34,6% pour les taux d’activité masculin et féminin. Le recul des taux d’activité des jeunes peut sembler paradoxal au regard de l’accroissement du nombre de jeunes en alternance (600 000 jeunes de moins de 26 ans fin 2011, soit +30 000 en un an). D’autres facteurs peuvent cependant expliquer cette baisse. La population active des 15-24 ans peut ainsi évoluer en raison des fluctuations de la conjoncture.
La plus forte participation des seniors au marché du travail s’est accélérée en 2011: le taux d’activité des 55-64 ans a augmenté de 2,8 points, après +1,1 point en 2010, avec une hausse proche du taux d’activité « sous-jacent » (+3,2 points, après +1,9 point en 2010). Depuis le 4e trimestre 2003, la hausse du taux sous-jacent a atteint 10,6 points (+9,8 points pour les hommes et +11,7 points pour les femmes). Malgré cette hausse, le taux d’activité des seniors reste encore faible: au 4e trimestre 2011, le taux d’activité des hommes de 55-64 ans s’établit à 48,5% et celui des femmes à 43,2%.
Outre les réformes des retraites, l’augmentation du taux d’activité des seniors tient pour partie à des changements dans leurs comportements d’activité liés aux inflexions de certaines politiques publiques, notamment les dispositifs de retraits anticipé d’activité à financement public. Depuis 2009, la proportion de personnes bénéficiant d’une dispense de recherche d’emploi (DRE), d’un départ anticipé en retraite pour carrière longue (DARCL) ou d’une préretraite à financement public entre 55 et 59 ans, âges les plus concernés par ces mesures, a fortement reculé. Le recul est notamment plus marqué pour les hommes (-10,2 points en 3 ans) que pour les femmes (-4,8 points), car celles-ci sont moins concernées par ce type de mesures. Le resserrement des conditions d’accès à un DARCL (12) et la suppression progressive de la DRE (13) ont contribué à augmenter la participation des 55-59 ans au marché du travail depuis 2009. Le taux d’activité « sous-jacent » des 55-59 ans a ainsi progressé de 10,5 points en trois ans (+3,3 points en 2011, après +3,9 points en 2010 et +3,3 points en 2009).
L’accélération de la participation des seniors au marché du travail en 2011 est toutefois due aux 60-64 ans: leur taux d’activité « sous-jacent » a augmenté de 3,1 points alors qu’il était stable en 2010, en raison notamment de l’entrée en vigueur au 2nd semestre de la réforme des retraites qui a maintenu plus tardivement sur le marché du travail les personnes nées au 2nd semestre 1951.
La forte progression des taux d’activité des seniors porte la croissance de la population active en 2011

Du 4e trimestre 2010 au 4e trimestre 2011, le nombre d’actifs âgés de 15 à 64 ans a progressé de 68 000. Les actifs sont plus nombreux en 2011 pour les seniors (+250 000), mais le sont moins pour les 15-24 ans (-80 000) et les 25-54 ans (-102 000).
Les évolutions de la population active résultent de deux facteurs: la démographie (nombre de personnes en âge de travailler et structure par âge de cette population) et les comportements d’activité. En 2011, tout comme en 2010, ces facteurs ont joué en sens contraire: la démographie a freiné l’évolution de la population active des 15-64 ans de 32 000, alors que les comportements d’activité ont contribué à l’augmenter de 100 000.
La démographie a modéré la hausse de la population active d’environ 15 000 personnes en 2011 pour les 25-54 ans et les 55-64 ans, mais a peu joué sur le recul du nombre d’actifs pour les 15-24 ans (-2 000). Ces dernières années, la contribution de la démographie à l’évolution de la population active des 15-64 ans s’est plutôt infléchie. Entre 2008 et 2011, les évolutions démographiques ont pesé sur la progression de la population active (-17 000 par an en moyenne) alors qu’elles y avaient positivement contribué en 2006 et 2007 (+22 000 actifs en 2007, après +59 000 en 2006). En 2011, comme en 2010, la contribution positive des comportements d’activité à l’évolution de la population active est liée à la forte hausse des taux d’activité des seniors (contribution de +263 000, après +158 000 en 2010). En revanche, les baisses de taux d’activité des 15-24 ans et des 25-54 ans, pour la deuxième année consécutive, ont contribué à freiner les évolutions des populations actives de chacune de ces classes d’âge d’environ 80 000 personnes.

Ministry of Labour, Employment, Vocational Training and Social Dialogue - French Republic - Liberty, Equality, Fraternity By Julie Argouarc'h (INSEE), Claude Minni (coordination, DARES), Sebastian Pons (DARES), Véronique Remy (DARES), Marie Rey (INSEE), Gwennael Solard (DARES). 2012-043 - Employment, unemployment, labor force: The Year 2011 - Dares Analysis.
With the slowdown in economic activity, the labor market situation has deteriorated during the year 2011
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