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Formation Continue du Supérieur
10 juillet 2012

Pourquoi il faut choisir l’université

Orientation mode d\\\'emploi: du lycée à l\\\'enseignement supérieurPar Olivier Rollot. Les résultats du bac c'est vendredi et, pour certains, ce sera le moment des choix définitifs d'orientation. Histoire de se faire une dernière opinion je vous propose chaque jour cette semaine un entretien avec un responsable d'un grand type d'institution. Aujourd'hui Farid Ouabdesselam, Président de 2007 à 2012 de l’université Joseph-Fourier de Grenoble, qui s’est attaché à ce titre à faire évoluer son université vers l’excellence tout en essayant de ne laisser personne sur le bord du chemin. Avec 15400 étudiants dans des disciplines très diverses (8500 en sciences et technologies, 4500 en santé et 2400 en sciences humaines et sociales) son université fait partie des plus reconnues (cet entretien est extrait de mon dernier livre "Orientation mode d'emploi: du lycée à l'enseignement supérieur", éditions Studyrama).
Pourquoi choisir aujourd’hui d’aller à l’université lorsqu’on sort du lycée et qu’on a le choix d’autres orientations?
Pour ceux qui en ont la possibilité se pose d’abord la question de savoir s’ils sont ou non faits pour la prépa. Or aujourd’hui une majorité de grandes écoles sont ouvertes à la diversité des recrutements. Un bachelier qui a envie de se construire un parcours diversifié peut aussi bien commencer ses études à l’université et, s’il est scientifique, y trouver d’excellents laboratoires de recherche avant de tenter ou pas les concours d’entrée en admission parallèle des grandes écoles.
De plus en plus d’universités, dont la vôtre, proposent des parcours de licence renforcés pour attirer les meilleurs profils.

À condition de se maintenir pendant toute sa licence à une moyenne supérieure à 15/20 nos meilleurs étudiants bénéficient en effet, dès le deuxième semestre de leur licence, de stages « d’excellence » en laboratoire de recherche en fin d’année universitaire. Ils peuvent aussi bénéficier d’enseignements complémentaires, type « magistère » ou spécifiques en vue d’accéder à une école d’ingénieurs (avec le réseau Polytech notamment). Ensuite, la moitié des étudiants de ce parcours renforcé poursuit son cursus chez nous et l’autre moitié entre dans une grande école. À tous nous avons donné la possibilité de faire de belles études sans avoir dû passer des années à bachoter.
Vous venez même de créer un programme de double diplôme avec l’École polytechnique.

Nos meilleurs étudiants de 3ème année de licence de licences du domaine « Sciences, Technologies, Santé » (mathématiques, informatique et mathématiques appliquées, etc.) peuvent effectivement suivre le cycle ingénieur de l’École polytechnique pendant 3 ans et obtenir en fin de cursus le diplôme d’ingénieur de l’Ecole polytechnique et un diplôme de master de l’UJF. C’est un programme dont nous sommes fiers comme nous le sommes de tous ceux qui permettent à nos étudiants d’intégrer les meilleures grandes écoles, et notamment les écoles normales supérieures.
Vous parlez des meilleurs mais que faites-vous pour ceux qui ont plus de mal à suivre? Et notamment à des bacheliers qui ne sortent pas des séries générales.
Ce sont souvent des problèmes de méthodologie qui les empêchent d’exprimer tout leur potentiel. Nous demandons donc à des étudiants de 3ème année de licence ou de master de venir tutorer les étudiants de 1ère année en difficulté. Ceux-ci ont tout particulièrement du mal à travailler en groupe car ils ne voient pas l’intérêt d’un partage d’expérience qui est pourtant l’un des fondamentaux de l’enseignement universitaire. Ces actions de tutorat nous ont permis de faire progresser les taux de réussite de manière significative.
Nous nous sommes appuyés depuis 2008 sur  le plan « Réussite en licence » dont les crédits ont été mis à profit  pour aider principalement des jeunes en difficulté en 1ère année dans tous les domaines de formation, y compris celui des études de santé qui en a largement bénéficié. Il est vrai que l’immense majorité des 3000 nouveaux bacheliers qui intègrent notre établissement chaque année est issue des séries générales (principalement S). Ceci ne nous empêche pas de faire un effort de soutien particulier pour les séries technologiques, en lien étroit avec notre IUT et les parcours de licence. Il n’y a pratiquement pas de candidatures de bacheliers professionnels, en dehors de l’ENEPS (Ecole Nationale de l’Enseignement Professionnel Supérieur) voie d’excellence destinée à valoriser à l’UJF les meilleurs bacs pro du secteur production.
Mais comment faites-vous pour mettre en garde ceux qui vous apparaissent vraiment trop faibles pour réussir à l’université et risquent d’y perdre leur temps?

Dans le cadre de la procédure admission-postbac, tous les futurs bacheliers peuvent solliciter un avis sur leur orientation et ont droit à un entretien préalable avec un enseignant-chercheur. On leur explique par exemple qu’il leur sera difficile de réussir en licence de mathématiques s’ils n’ont jamais eu la moyenne dans cette discipline en classe de terminale. Nous devons tout particulièrement mettre en garde ces étudiants « par défaut » - notamment issus de familles modestes - qui viennent à l’université sans s’être très bien renseignés, pour pouvoir leur proposer un accompagnement et parfois un rythme d’études adaptés . Nous renforçons donc nos collaborations avec les lycées pour mieux les informer. Dès l’année de première tous peuvent venir visiter l’université.
Numerus clausus oblige, les taux d’échec sont très élevés en première année d’études de santé. Une réforme est intervenue pour favoriser les réorientations des plus faibles. Quels en sont les premiers effets?

Sur les 1400 étudiants inscrits en première année commune des études de santé (PACES) il y en a à peu près 25% qui réussiront un des concours, souvent avec un redoublement. Face à cette sélectivité, nous faisons depuis longtemps des efforts importants pour réorienter de manière positive et valorisante dans nos autres filières scientifiques les « reçus-collés », qui sont souvent d’excellents étudiants.
En plus des tests d’auto-évaluation dont disposent les étudiants tout au long de cette année, la réforme leur donne maintenant la connaissance de leurs résultats à l’issue des épreuves communes du premier semestre. Ceci nous a permis de mettre en place une réorientation supplémentaire dans la foulée de ce semestre, avec un cursus de licence spécifique de février à juin.  En cas de réussite, les étudiants réorientés de PACES intègrent directement sans retard une deuxième année de licence. Cette politique, effective dès le début 2011, donne de très bons résultats, grâce à l’investissement des équipes pédagogiques qui en ont la charge, mais aussi au fait que les étudiants concernés ont pu faire ce choix en toute connaissance de cause.

Orientation mode d\\\'emploi: du lycée à l\\\'enseignement supérieur By Olivier Rollot. The results of the tank it's Friday and, for some it will be the moment of final choice of orientation. Just to make a final opinion I offer every day this week an interview with a manager of a large type of institution. Today Ouabdesselam Farid, President from 2007 to 2012 from the University Joseph Fourier of Grenoble, who has worked in that capacity to change his university to excellence while trying not to let anyone on the roadside . With 15,400 students in very diverse disciplines (Science and Technology 8500, 4500 and 2400 in healthy human and social sciences) the university is one of the most recognized (this interview is excerpted from my latest book "Guidance manual: the high school to higher education ", Studyrama editions). More...

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