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Formation Continue du Supérieur
6 juillet 2012

Notre maison brûle ! Les universités ne veulent pas regarder ailleurs, mais veulent voir l'avenir en face

Conférence des présidents d'universitéLe sommet mondial de Rio + 20 vient de s’achever. 20 ans après les espoirs suscités par une prise de conscience commune par les Nations des actions à mener pour l’Avenir de notre planète, la crise économique semble avoir ravivé les individualismes et empêché les coopérations de se développer.
Face à cette situation, on ne le répétera jamais assez, l'enseignement supérieur et la recherche restent le seul levier pour sortir de la crise, rapprocher, par la science, les hommes, et  permettre, grâce à l’accroissement du niveau des connaissances, au transfert de technologie, à l’innovation, de relancer une croissance durable.
En cela, les universités et les écoles sont apparues, à Rio, comme des établissements regroupés parfois plus responsables que les Etats, et acteurs d'une autre forme de mondialisation.
En cela également, le sommet mondial des universités, organisé chaque année dans le pays qui accueille la réunion des chefs d’Etat du G20 – à Chicago, cette année, l’an dernier en France, à Besançon, Dijon et Paris – reste un lieu d’échanges, de propositions et de construction sans doute unique au monde.
Rio+20 : « Dommage ! Mais… »

Dommage…
Le Sommet de la Terre vient de s’achever à Rio et laisse une impression de « loupé ». Les gouvernements ont certainement manqué, encore une fois,  une belle occasion d’intégrer le développement durable non pas comme une contrainte à enfouir en temps de crise mais comme un des leviers pour en sortir.
Mis à part quelques engagements, dont celui de définir d’ici 2015 des objectifs de développement durable, dans la droite ligne des objectifs du millénaire, mais intégrant les trois aspects économique, social et environnemental, le texte final est comme le dit Serge Orru, Président du WWF France, un « piètre texte issu d'une négociation internationale de deux ans et une nuit [qui] démontre la force des égoïsmes nationaux et la faiblesse de la solidarité écologique planétaire ».
Néanmoins, si les Etats n’ont pas réussi à s’engager courageusement vers une transition de l’économie, la Société Civile dans son ensemble s’est aujourd’hui massivement organisée. De la même façon que certaines organisations survivent et se développent non pas « grâce » mais « malgré » leur management, le développement durable se propage bien que les Etats se montrent incapables de collaborer.
A ce titre la diversité de la délégation française emmenée par l’Elysée et celle du Club France Rio+20 (à l’initiative du Comité 21) montre à quel point l’ensemble des acteurs est aujourd’hui impliqué en direction de cette mutation sociétale. Collectivités territoriales, ONGs, entreprises, syndicats et établissements d’enseignement supérieur se sont retrouvés pour partager, échanger et débattre au milieu de 50 000 autres participants de ce Sommet de la Terre. Membre du Club France  Rio+20 , la conférence des Grandes Ecoles (CGE) et la Conférence des Présidents d’Université (CPU) ont contribué fin 2011 à la rédaction du  « Manifeste pour une gouvernance territoriale durable, solidaire et humaine », ont participer à de nombreuses conférences (Palais Brongniart, Assemblée Nationale, CESE…) et ont produit un cahier d’acteur pour le Ministère. Si cinq cents « side events » officiels ont eu lieu dans Rio Centro, c’est plusieurs milliers qui se sont déroulés partout dans Rio au cours des quinze derniers jours.
La France, un acteur du changement ?

Même si, au dire de nombreux délégués, le remaniement ministériel au lendemain de Rio, le départ de Nicole Brick et la perte de deux places pour le ministère de l’Ecologie dans l’ordre protocolaire ne sont pas des signes très rassurants, on peut se féliciter de la venue du Président de la République, François Hollande, à Rio.
Accompagné par plusieurs de ses ministres, le Président français s’est en effet engagé à lancer des chantiers majeurs tant dans le domaine du social que de l’environnement d’ici l’automne prochain. Les engagements annoncés, au niveau de la France et de l’Europe, portent sur la transition énergétique et écologique, l’accès aux biens publics ainsi qu’à l’habitat, au transport, et à la spéculation financière… Reste à traduire ces annonces en véritables engagements chiffrés et en plans d’actions.
L’enseignement supérieur, enfin présent dans les sommets mondiaux

Le texte final adopté à Rio comprend un chapitre de 6 paragraphes (229 – 235) sur l’éducation. Outre, l’accès pour tous à l’éducation porté depuis longtemps par l’UNESCO, pour la première fois l’enseignement supérieur est mentionné (notamment dans les pays émergent) comme un levier essentiel au changement de paradigme. Depuis plusieurs mois, la CGE et la CPU ont intégrées la commission interministérielle de préparation à Rio+20 et ont notamment contribuées au « Zero draft » porté par la France lors des négociations. On peut se féliciter que concernant l’enseignement supérieur, une partie des recommandations aient été suivies.
Il est demandé aux établissements d’aller au-delà de programmes dédiés et de diffuser de manière transversale le développement durable dans toutes leurs formations. Deux autres points ont survécu à la coupe des négociateurs dans le texte, l’importance de la formation continue et l’exemplarité dont doivent faire preuve les établissements d’enseignement supérieur.
Mais c’est au-delà du texte que la dynamique dans l’enseignement supérieur est remarquable.
La CGE et la CPU sont intervenues lors d’un side event “Aiming Higher, Unlocking Tertiary Education's Potential to Accelerate Sustainable Development and the Transition to a Fair and Green Economy” organisé notamment avec leurs confrères labelisateurs ACTS (Australie), ASHEE (US), AUEC (UK). Plusieurs institutions françaises se sont par ailleurs engagées dans des projets passionnants comme le « 50+20, management education for the world” et bien sûr, dans le 3rd Global Forum for Responsible Management Education  qui a réuni 300 établissements venus du monde entier. A noter la publication de deux dossiers INSPIRATIONAL GUIDE: Placing sustainability at the heart of management education et Practical guide to the UN global compact for higher education institutions qui cite le référentiel plan vert comme un des outils d’implémentation.
Rio+20 aura surtout été un catalyseur, un formidable moment de co-construction entre les différents acteurs, d’enclenchement d’initiatives et d’engagements individuels ou collectifs. A ce titre la France est le pays qui compte le plus de Présidents, de Directeurs d’universités et de grandes écoles signataires de la Déclaration de Rio pour l’enseignement supérieur. Mentionnée lors du discours de Rossen PLEVNELIEV, Président bulgare, cette déclaration représente près de la moitié des 700 engagements volontaires présentés par l’ONU. Cette initiative onusienne portée par l’UNEP, l’UNESCO, Global Compact, PRME et l’UNU, est supportée par une trentaine d’organisations nationales (type CGE ou CPU) ou internationales (EFMD, GRLI …) et a été signée par 280 établissements.
Dans cette dynamique, l’idée défendue par la France de pousser les établissements à poursuivre l’excellence tout en recherchant la cohérence (cohérence entre leur recherche, pédagogie et exemplarité dans la gestion environnementale et sociale des campus) a été largement embrassée par la communauté académique. Cette conviction défendue par la CGE et la CPU depuis plusieurs années a permis encore une fois de crédibiliser le référentiel Plan Vert vis-à-vis de nos confrères étrangers avec qui nous avons déjà entamé des travaux de reconnaissance mutuelle (ASHEE, LIFE) mais aussi avec de nouveau réseaux Sud-Américains et Espagnol.
Par ailleurs le projet, lancé lors de la conférence à l’UNESCO en janvier dernier, d’un test obligatoire en fin de master pour garantir la connaissance d’un minimum de savoirs communs sur les enjeux du monde a été très bien accueilli. Du côté des écoles de management (ou des « business schools » rattachées aux universités) la nécessité de faire évoluer les critères d’accréditation (EQUIS, AACSB et AMBA) ainsi que les classements nationaux et internationaux fait l’unanimité et ce même au sein des différents organisations des Nations Unies.
Le sentiment général qui ressort de la communauté académique présente à Rio, c’est une immense volonté de prendre les choses en main. Les projets sont lancés et les mois à venir devraient être le théâtre de belles collaborations.Le slogan du Sommet de Rio était « The Future We Want ».
Indéniablement les Etats n’ont pas réussi à s’entendre sur le contenu d’un texte ambitieux mais ils ont ouvert la porte à la société civile dans toute sa diversité, et elle s’y est engouffrée. Il nous appartient maintenant de profiter de cette dynamique pour, ensemble, VRAIMENT construire le futur que NOUS souhaitons.
Jean-Christophe CARTERON, Directeur de la RSE – Euromed Management, Représentant de l’enseignement supérieur français (CGE & CPU) à Rio+20.

Conférence des présidents d'université The Rio Earth Summit + 20 just ended. 20 years after the hopes raised by a common awareness Nations actions to take for the future of our planet, the economic crisis seems to have revived individualism and cooperation prevented from developing.
Given this situation, can not be repeated enough, higher education and research remain the only lever to overcome the crisis, closer, by science, men, and enable, through the increased level of knowledge , technology transfer, innovation, boost sustainable growth.

In this, universities and schools have emerged in Rio, as institutions sometimes grouped more responsible than the States, and actors of another form of globalization
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