Monsieur Nicolas Sarkozy, dans le débat de l’entre-deux tours, qui l’a opposé à François Hollande a déclaré à deux reprises : « Deuxième point, sur la formation des maîtres. J’ai supprimé les IUFM. C’était une catastrophe. ». « J’ai supprimé les IUFM qui étaient une catastrophe parce que j’ai voulu que nos enseignants soient formés dans l’université. »
Surprenant de la part du Président de la République, il y a toujours trente-deux IUFM qui sont dirigés par trente-deux directeurs nommés par le Ministre de l’Enseignement Supérieur sur proposition des Conseils d’École de ces établissements. Ces IUFM sont en charge de plus de 550 masters qui préparent aux métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation et ce sont plus de trente mille d’étudiants qui suivent ces formations. Le candidat Nicolas Sarkozy ignore donc ce que fait un ministre du gouvernement que préside le Président Sarkozy?
Sans doute que le candidat Nicolas Sarkozy ignore que dans IUFM, le U signifie universitaire et que les IUFM ne sont pas à part de ce fonctionnement universitaire. Ils sont soumis aux mêmes règles et principes que l’ensemble des composantes universitaires et sont évalués sur les mêmes bases, en regard de leur projet en matière de recherche, de formation et d’insertion. Sans doute, le candidat Nicolas Sarkozy ignore-t-il que les Recteurs d’Académie, tous nommés par le Président Sarkozy sur proposition de son premier ministre et de son ministre de l’éducation nationale, font largement appel à ces IUFM pour prendre en charge la formation initiale des fonctionnaires stagiaires et continue des enseignants?
Certainement, le candidat Nicolas Sarkozy pense qu’il n’est pas nécessaire de former les enseignants et c’est pour cela qu’il rêve que le Président Sarkozy a supprimé les IUFM. Considérer qu’aucune formation professionnelle des enseignants est nécessaire, n’est-ce pas cela la catastrophe? Mais n’est-il pas vrai qu’il n’y a aucune nécessité de former des enseignants pour leur apprendre à « changer des couches culottes », comme le déclarait un des ministres de l’éducation nationale d’un des gouvernements du Président Sarkozy?
Heureusement que « des hommes et des femmes » ont continué à faire leur métier, en essayant de répondre aux attentes de leurs étudiants en développant des formations dans des conditions inadmissibles de pressions politiques constantes, de dénigrements systématiques, de désaveux permanents. Non, Monsieur Nicolas Sarkozy, les IUFM n’ont pas disparu. Ils occupent une place reconnue dans le paysage universitaire et de nombreux étudiants continuent de leur faire confiance pour apprendre un métier qui est devenu bien difficile à force d’être dévalorisé et décrédibilisé. Être enseignant est un métier qui s’apprend et la catastrophe est de nier ce fait, le nier jusqu’à prendre ses rêves pour des réalités…
La République doit avoir d’autres ambitions pour son école et pour la formation initiale et continue des enseignants, ces professionnels à même de relever ces défis.
Régis Bernard (IUFM Lyon), Mario Cottron (Directeur IUFM Poitoux-Charente), Jacques Ginestié (Directeur (IUFM Aix-Marseille), Philippe Girard (Directeur IUFM Aquitaine).
Nicolas Sarkozy, in the debate between the two towers, which opposed to Francois Hollande said twice: "Secondly, on teacher training. It was a disaster." "I deleted the teacher training institutes that were a disaster because I wanted our teachers to be trained in the university."
Surprising from the President of the Republic, there is always thirty-two IUFM which are led by thirty-two directors appointed by the Minister of Higher Education on the proposal of School Boards of these institutions. These are IUFM support of over 550 masters who prepare for careers in teaching, education and training and are more than thirty thousand of students taking these courses. The candidate Nicolas Sarkozy is thus not clear what a government minister chaired by President Sarkozy? More...