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Formation Continue du Supérieur
8 avril 2012

Guide à l'attention des membres du jury pour la validation des acquis de l'expérience

http://www.crefor-hn.fr/sites/default/files/crefor_logo.jpgA l’initiative de la majorité des certificateurs publics de la région Haute-Normandie, un guide à l’attention des membres de jury pour la Validation des Acquis de l’Experience (VAE) a été édité. Il a pour objet de les sensibiliser quant à leur rôle et leur posture vis-à-vis du candidat. Il vise également à harmoniser les pratiques des jurys par une vision commune de cette mission.
Extraits
1/ Introduction
POURQUOI CE GUIDE ?

La majorité des certificateurs de la région Haute-Normandie souhaite, à travers ce guide, proposer une harmonisation des pratiques des jurys recevant des candidats à la VAE par le partage d’une vision commune de cette mission. Ce guide s’adresse à ces membres de jurys. C’est un outil de sensibilisation quant à leur rôle et leur posture vis-à-vis du candidat.
RÔLE DU JURY

Le jury décide de l’attribution du diplôme, du titre professionnel ou du certificat. Pour cela, il explore la pratique professionnelle du candidat et l’aide à expliciter les éléments qui n’ont pas été suffisamment développés dans le dossier. À partir de la description des activités du candidat, il déduit et évalue ses compétences.
FONDEMENTS JURIDIQUES DE LA VAE

La VAE est née de la loi n°2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale.
> Article 133 : « toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son expérience, notamment professionnelle en vue de l’acquisition d’un diplôme, d’un titre à finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification figurant sur une liste enregistrée dans le répertoire national des certifications professionnelles »
> Article 134 : « Peuvent être prises en compte, au titre de la validation, l’ensemble des compétences professionnelles acquises dans l’exercice d’une activité salariée, non salariée ou bénévole, en rapport direct avec le contenu du diplôme ou du titre. La durée minimale d’activité requise ne peut être inférieure à trois ans »
« Le jury peut attribuer la totalité du diplôme ou du titre. A défaut, il se prononce sur l’étendue de la validation et, en cas de validation partielle, sur la nature des connaissances et aptitudes devant faire l’objet d’un contrôle complémentaire. »
En cas de validation partielle, la partie de la certification acquise l’est pour cinq ans; à l’exception des diplômes universitaires pour lesquels les unités d’enseignement sont acquises à vie.

2/ Grandes étapes d'une démarche de VAE
S’INFORMER

Sur les étapes, la démarche, les acteurs Les candidats reçoivent toutes les informations utiles à la VAE auprès d’un Point Relais Conseil (*), ou des différents certificateurs.
IDENTIFIER ET CHOISIR LA CERTIFICATION

Le Point Relais Conseil en VAE, ou l’organisme certificateur (**) oriente le candidat vers une certification en rapport avec son expérience.
FAIRE UNE DEMANDE DE DOSSIER VAE

Toute démarche de VAE doit faire l’objet d’une demande de recevabilité auprès de l’organisme certificateur.
CONSTITUER LE DOSSIER DE PRÉSENTATION DE L’EXPÉRIENCE

Le candidat doit prouver que les activités exercées relèvent du référentiel de la certification visée.
Il s’agira, selon la certification visée, de définir les activités par écrit et/ou de les démontrer dans le cadre d’une situation de travail reconstituée.
Le candidat peut bénéficier d’un accompagnement méthodologique (facultatif mais recommandé) par l’organisme certificateur ou un prestataire.
L’ÉVALUATION DU DOSSIER

L’évaluation du dossier peut s’accompagner d’un entretien avec le jury, à l’initiative du candidat ou du jury. Le jury, constitué notamment de professionnels, évalue les compétences professionnelles du candidat au regard du référentiel de la certification.
LA DÉLIVRANCE DE LA CERTIFICATION

Le jury prend une décision de validation totale, partielle ou de non validation.
En cas de validation partielle, le candidat dispose de 5 ans (sauf pour les diplômes universitaires pour lesquels les unités d’enseignement sont acquises à vie) pour valider la partie manquante en suivant les préconisations du jury (formation ou expérience complémentaire…).
En cas de validation totale, la certification est attribuée sans distinction de la modalité d’obtention.
(*) Le Point Relais Conseil en VAE: Il apporte une information et un conseil fondé sur la vérification de la pertinence de la démarche VAE, l’analyse de l’expérience et des activités, la présentation des certifications possibles, l’aide au choix de la certification, l’orientation vers l’organisme certificateur.
(**) Un organisme certificateur: c’est l’autorité qui délivre les certifications par la VAE (Unités Territoriales de la DIRECCTE pour les titres du Ministère chargé de l’Emploi, DAVA-Rectorat pour les diplômes du CAP au BTS, Université pour les diplômes d’enseignement supérieur ; DRJSCS pour les diplômes de la jeunesse, des sports et du secteur sanitaire et social…).

3/ Préparation du jury
CE QU’UN MEMBRE DE JURY DOIT SAVOIR
> La VAE est une voie d’accès au diplôme au même titre que la formation.

> La composition du jury :
celle-ci est déterminée par la loi. Selon les certificateurs, la composition varie. Il est important que chaque membre de jury ait connaissance du statut des personnes avec lesquelles il va partager la décision (professionnels, formateurs…) et puisse se situer au sein de ce groupe.
> Le déroulement de la validation :

la validation peut être organisée en plusieurs temps: lecture de dossier, entretien avec le candidat, observation du candidat lors d’une mise en situation. Le jury doit pouvoir se repérer temporellement dans ce déroulement et être au clair sur les objectifs de chacune des étapes.
CE QU’UN MEMBRE DE JURY DOIT S’APPROPRIER
> Le référentiel de la certification

Le référentiel présente toutes les compétences que le titulaire du diplôme doit maîtriser. Bien connaître ce référentiel permet au jury de prendre du recul par rapport à sa représentation personnelle du métier.
Il se distancie de sa propre expérience. Le référentiel est la pierre angulaire, incontournable, de l’évaluation.
ATTENTION
On ne peut exiger d’un candidat à la VAE qu’il maîtrise l’exhaustivité du référentiel.
En effet, un candidat aux épreuves classiques d’examen peut rattraper un mauvais résultat dans une matière par une note brillante dans une autre, par le jeu des coefficients, notamment.
> Le dossier individuel du candidat

Il s’agit du travail de rédaction, de description des fonctions, activités, compétences et environnement professionnel du candidat.
A la lecture du dossier, le jury doit avoir une vision globale de l’expérience du candidat et de sa maîtrise professionnelle. Celle-ci doit correspondre au niveau du diplôme auquel il se présente.
> Le dossier jury

Il contient la grille d’analyse (si existante), la liste des candidats, leur ordre de passage et les horaires, les procès verbaux.
En l’absence de grille d’évaluation des compétences, une réunion de concertation préalable permet de s’entendre sur les critères d’évaluation. D’une façon générale, le critère d’évaluation est le niveau moyen d’exigence requis pour tenir l’emploi ou exercer l’activité.
Il est nécessaire que chaque membre de jury soit en phase sur les compétences incontournables du référentiel. Les compétences incontournables sont celles dont l’absence de maîtrise serait préjudiciable à la validation de la certification. Cela peut concerner les compétences communes à plusieurs unités de formation ou modules ou les compétences « coeur de métier ».
Pour bien se préparer, 3 questions clés doivent rester à l’esprit :

> Qu’évalue-t-on ?
> Quel niveau de maîtrise ?
> Comment hiérarchise-t-on les compétences ?

4/ Posture pendant la session de validation
ACCUEIL DU CANDIDAT

Le jury veille à instaurer un climat de confiance. Il présente le déroulement de l’évaluation et ses objectifs: compléter les points du dossier décrits de façon trop imprécise.
Il précise que l’évaluation se réalise dans la perspective de vérification des compétences et non dans une logique d’examen. Il rappelle qu’il n’y a pas de référence à un système de notation contrairement à l’examen classique.
Il s’agit d’un travail de déduction des compétences à partir de la description des activités par le candidat.
ATTENTION

Ce n’est pas une évaluation sanction (vérification d’objectifs atteints, exemple de l’audit) mais une « évaluation dialogue »: « le point de départ est l’expérience, il faut la faire s’exprimer, la traduire et la formaliser ». Il s’agit d’une « démarche individualisée ou chaque expérience est unique » (selon Michel Feutrie, Colloque VAE CNAM 2005).
DÉROULEMENT DE L’ÉVALUATION

Le jury adopte une attitude bienveillante vis-à-vis de chaque candidat, afin que l’évaluation soit effectuée dans un esprit de réussite. Le candidat doit se sentir écouté, compris et non jugé ou influencé.
Tout au long de l’évaluation, le jury veille à prendre du recul par rapport à ses propres modes de fonctionnement professionnels et/ou représentations du métier cible. Ceux-ci lui sont propres et ne constituent en aucun cas un modèle devant être suivi par tous les professionnels du secteur. Le cadre dans lequel le candidat doit se situer est celui du référentiel de la certification.
Le jury se focalise donc sur le degré de maîtrise professionnelle du candidat au regard du référentiel.
Le jury doit également veiller à distinguer les faits et les sentiments. Le candidat est évalué sur la description des activités qu’il a exercées ou réalisées et non sur les ressentis qu’il expose parfois.
Le jury, surtout s’il participe également aux examens classiques, doit être vigilant à ne pas infantiliser le candidat. Il n’est pas dans un rapport de maître à élève. Il est face à un adulte et un professionnel.
Le jury écoute le candidat avec empathie. Il joue un rôle de facilitateur de l’expression du candidat, par un mode de questionnement adapté.
Qualité du questionnement

> Toujours faire référence au dossier du candidat dans le questionnement. Il est important de lui montrer que le jury
a étudié son travail écrit et de valoriser son expérience. Celle-ci est au coeur de la VAE.
> Utiliser un vocabulaire simple et univoque.
> À une question posée par le jury, doit correspondre une seule demande d’information. L’accumulation des questions risque de perturber le candidat, de limiter ses explications et de favoriser les omissions.
> Reformuler permet au jury de s’assurer de sa bonne compréhension de ce qui vient d’être énoncé par le candidat et de laisser le sujet s’expliquer davantage, réfléchir, illustrer ses propos.
> Utiliser des formulations encourageant le niveau descriptif plutôt que justificatif. Cela aide le jury à comprendre les stratégies que le candidat met en oeuvre pour réaliser son activité et ainsi, les compétences qu’il développe. Cela permet également de comprendre l’origine de certains choix, ou mode de fonctionnement.
> Utiliser des questions aidant le candidat à se replacer dans un contexte temporel, spatial, pour l’aider à visualiser l’activité dont il est question.
> conséquences de ses actions. Il comprend l’impact qu’il a sur son environnement de travail.
> Vérifier que le candidat n’a pas du référentiel qui n’ont pas été développés dans son dossier.
> Dans le cas où le candidat n’a pas eu l’occasion de mettre en oeuvre une partie du référentiel, l’aider à se mettre en situation pour valoriser sa capacité, son potentiel professionnel.
> Faire émerger les savoirs théoriques incontournables dans le contexte professionnel présenté par le candidat
> Reprendre les indéfinis
> Recentrer l’entretien en cas de digression, pour maintenir le cap sur l’objectif
> Aider le candidat à relier les actions entre elles, pour donner du sens, trouver un fil conducteur.
A éviter
• les questions à choix multiples:
le candidat peut ne pas se retrouver dans les solutions proposées ou il peut apercevoir des possibilités auxquelles il n’aurait pas pensé, ce qui peut gêner sa réfl exion, perturber son raisonnement.
• les questions dites « de cours »
portant sur des connaissances théoriques liées à la certification. L’évaluation de VAE n’est pas une soutenance, un oral sur un sujet donné, elle porte sur l’ensemble des compétences attendues pour tenir le poste.
• se positionner tel un recruteur:
l’évaluation de VAE n’est pas un entretien d’embauche.
• se cantonner strictement à l’adéquation entre l’expérience et le référentiel.

5/ A l'issue de l'évaluation
MODE DE DÉLIBÉRATION

A l’issue de l’évaluation, le jury délibère. La composition des jurys et la complémentarité de leur statut (formateurs/professionnels) doivent permettre un échange.
Pour chaque compétence identifiée comme incontournable, le jury échange et aboutit à un consensus.
A l’issue de cet exercice, compétence par compétence, le jury va atteindre un consensus sur l’expérience vérifiée du candidat par unité. Chaque référentiel de certification regroupe les compétences par activités-types ou modules qui sont en nombre variable d’une certification à l’autre. Si toutes les unités sont validées, la certification est attribuée, sinon l’expérience du candidat fera l’objet d’une validation partielle qui devra être complétée jusqu’à validation totale.
Une décision collégiale sur chaque unité du référentiel de certification est prise.
PRÉCONISATIONS

En cas de validation partielle, le jury se doit de formuler des préconisations pour la suite du parcours de certification du candidat.
Elles portent sur les étapes que le candidat devrait suivre afin de parvenir à la certification complète. Ces préconisations seront précises, claires et opérationnelles. Elles seront transmises au candidat et doivent ainsi être facilement appropriables par ce dernier.
Il s’agit de formuler des conseils pour la suite du parcours et non de porter un jugement sur la prestation ou l’expérience même du candidat.
Elles ont un objectif constructif.
En cas de validation totale, le jury peut proposer au lauréat de devenir à son tour, membre d’un jury.

Vos Contacts

MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION: isabelle.revol@culture.gouv.fr, 02 35 63 61 77.
DIRECTION RÉGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA COHÉSION SOCIALE: stephane.ranger@drjscs.gouv.fr, 02 32 18 15 51.
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’ALIMENTATION, DE LA PÊCHE, DE LA RURALITÉ ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE: catherine.fouchard@agriculture.gouv.fr, 02 32 18 95 14.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE - DÉLÉGATION ACADÉMIQUE À LA VALIDATION DES ACQUIS: armellle.blackledge@ac-rouen.fr, 02 32 08 96 11.
UNIVERSITÉ DE ROUEN
: guy.dufraux@univ-rouen.fr, 02 35 14 65 02.
UNIVERSITÉ DU HAVRE:
pascale.poisnel@univ-lehavre.fr, 02 32 74 44 48.
DIRECTION INTERRÉGIONALE DE LA MER MANCHE EST-MER DU NORD: francoise2.thomas@developpement-durable.gouv.fr, 02 35 19 29 87.
RÉGION HAUTE-NORMANDIE: marie.decrisenoy@hautenormandie.fr, 02 35 52 31 36.
MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE LA SANTÉ: agnes.placide@direccte.gouv.fr, 02 32 76 16 70.

http://www.crefor-hn.fr/sites/default/files/crefor_logo.jpg At the initiative of the majority of public certification of Haute-Normandie region, a guide to the attention of jury members for the Validation of Acquired Experience (VAE) has been published. It aims to raise awareness about their role and position vis-à-vis the applicant. It also aims to harmonize the practices of juries by a common vision of this mission.
Extracts

1/ Introduction

WHY THIS GUIDE?

The majority of certifiers of Haute-Normandie region wishes through this guide, propose a harmonization of practices juries receiving candidates to VAE by sharing a common vision of this mission.
This guide is for those board members. It is a tool of awareness of their role and position vis-à-vis the applicant. More...

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