Commission Larcher: de la formation professionnelle continue à la formation tout au long de la vie
Audition et propositions de la Conférence des directeurs des services universitaires de formation continue (CDSUFC)
Lors de l’audition par la commission Larcher le 1er mars, la CDSUFC a énoncé un ensemble de points de vigilance et de propositions pour l’amélioration de l’efficience de l’enseignement supérieur pour le développement personnel et professionnel des individus tout au long de la vie ainsi que pour le développement social, culturel et économique des territoires.
1/ Orienter la formation vers ceux qui en ont le plus besoin, dont les demandeurs d’emploi.
2/ Développer la formation professionnelle (FP) comme outil de promotion sociale pour favoriser la montée en qualification ainsi que pour optimiser l’utilisation des moyens publics de formation professionnelle continue (FPC).
3/ Créer les conditions d’une meilleure adéquation entre l’enseignement professionnel et les réalités économiques (favoriser la professionnalisation avec le développement de l’alternance et revoir la question de la construction des certifications de l’enseignement supérieur).
4/ Renforcer le rôle des universités pour la formation continue des professionnels dans les secteurs de la santé, de la médecine et du social.
5/ Reconnaître la contribution de l’enseignement supérieur à la FTLV en France.
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téléchargez le compte-rendu intégral de la CDSUFC.
Audition de la CPU par la commission Larcher le 29 février 2012 Les acteurs qui interviennent sur le « marché de la formation » sont très nombreux, les publics concernés et les sources de financements, très variés. Les universités via leurs services communs de formation continue (FC) créés en 1985 interviennent sur ce marché mais eu égard à l’énorme potentiel dont elles disposent, leur activité est très nettement en deçà de ce que l’on pourrait attendre.
Vers un meilleur positionnement de la FC universitaire Un des principaux freins à un meilleur positionnement de la formation continue universitaire réside dans le double cadre dans lequel elle s’inscrit. La formation professionnelle continue s’inscrit dans le cadre du travail et de l’emploi, elle relève du code du travail avec un ministère afférent, une organisation territoriale et une compétence dévolue aux conseils régionaux depuis les lois de décentralisation. D’autre part, la formation professionnelle initiale (et continue) est assurée par les établissements d’enseignement supérieur et relève du code de l’éducation, avec un ministère en charge de l’enseignement supérieur et une organisation académique et régionale. Ce cloisonnement en deux secteurs, formation initiale financée par les pouvoirs publics et formation continue, principalement financée par les entreprises nuit grandement à la mise en place d’un continuum.
Une mission universitaire: former tout au long de la vie L’adoption d’une charte « de la formation tout au long de la vie » à l'initiative de l'Association française des universités (EUA) et signée par la CPU au moment de la présidence française de l’Europe a permis aux universités de se reconnaître dans cette mission de « formation tout au long de la vie » telle que définie au plan européen. Les propositions contenues dans cette charte devraient permettre de relever « quelques défis concernant la formation tout au long de la vie (FTLV) » .
1- Intégrer la FTLV dans la politique globale des universités.
2- Proposer un enseignement et un apprentissage à une population étudiante diversifiée et adapter les programmes afin d’augmenter la participation et attirer les adultes en retour à l’université.
3- Fournir des services d’orientation et de conseil adaptés. L’orientation doit être pensée comme un tout (orientation tout au long de la vie). Les services des universités doivent être à même de participer à ce service public de l’orientation tout au long de la vie: conseils et orientation doivent être donnés tant aux étudiants qu’aux adultes, du plus jeune âge jusqu’à la formation des seniors.
4- Reconnaître les acquis de l’expérience. Les universités sont très fortement investies en matière de validation des acquis de l'expérience (VAE). Le développement de ces démarches doit se poursuivre en s’appuyant sur des approches compétences transposables à tout le système d’enseignement supérieur.
5- Inscrire la FTLV dans une démarche qualité. La CPU estime que la formation continue doit être prise en compte dans toutes les activités d’évaluation, tant de l’établissement que de la formation et de la recherche, de même que dans l’évaluation des activités des personnels pour la prise en compte dans la carrière.
6- Renforcer la relation entre recherche, enseignement et innovation. La formation continue a toujours été reconnue comme un point d’entrée important et incontournable des partenariats existants et à développer.
7- Développer des partenariats au niveau local, régional, national et international et proposer des programmes attrayants et pertinents. Tous les colloques de la CPU ont mis l’accent sur le développement nécessaire de partenariats au plan local qui sont des moyens efficaces de faire évoluer les systèmes et répondre aux enjeux de développement des qualifications. Une meilleure reconnaissance et positionnement des universités dans les instances compétentes dans le domaine de la formation professionnelle (Conseil national de la FTLV par exemple) pourrait favoriser le développement de la formation continue dans les universités.
Lors de cette audition, la CPU a défendu quelques pistes d’évolution:
- Supprimer la coupure entre formation initiale et continue afin que les universités puissent pleinement jouer leur rôle de service public de formation tout au long de la vie.
- Faire en sorte que les salariés et les demandeurs d’emplois puissent accéder aux diplômes de l’enseignement supérieur ce qui implique de clarifier la réglementation applicable aux adultes en reprises d’études et de faire évoluer les modes de financements de ces activités.
- Encourager la reprise d’études à temps partiel pour les adultes.
- S’appuyer sur les universités pour développer l’alternance et la VAE.
- Profiter du maillage universitaire, de l’adaptation possible des formations (modularisation) et des démarches compétences pour améliorer l’accès à la formation dans les petites et moyennes entreprises.
- Reconnaître l’université comme lieu de rencontre entre « système de formation » et monde du travail.
- Reconnaître l’université comme organisme de formation.
- Améliorer les systèmes d’information afin de rendre comparables les données françaises à celles de l’OCDE.
- Inciter les universités à mieux calculer et justifier leurs coûts.
- Adapter les indicateurs de la LOLF aux orientations définies pour l’enseignement supérieur. Ces orientations doivent être chiffrées et inscrites dans les contrats quadriennaux.
- Etudier la solution d’un « droit à la formation initiale différée ».
- Etudier la faisabilité de comptes individuels formation.
- Rendre lisible et améliorer la gouvernance de la formation professionnelle et préciser les compétences et le rôle des différents acteurs.
La période de crise actuelle ne fait que renforcer cette nécessaire consolidation du service public de l’enseignement supérieur. Le chômage, le vieillissement de la population rendent indispensable l’optimisation de tous les talents et l’élargissement de l’accès à l’enseignement supérieur. L’intégration entre formation tout au long de la vie, recherche, innovation et valorisation, que l’enseignement supérieur permet est un défi à relever dans le respect des principes d’autonomie, de liberté universitaire et d’équité sociale.
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Séminaires de la CPU aux Rencontres Universités-Entreprises
Séminaire : Formation tout au long de la vie - vendredi 16 mars de 10h à 12h30 L'enseignement supérieur français constitue un formidable outil mobilisé et mobilisable pour développer un réel service public de formation professionnelle continue performant. Organisé en réseau sur l'ensemble du territoire il répond aux besoins qui s'y expriment tout en assurant la diffusion des innovations. Les universités, les écoles et le CNAM, en cohérence, renforcent leurs liens naturels avec les branches professionnelles, les entreprises et le service public de l'emploi pour développer les compétences et l'employabilité. A partir d'expériences concrètes, la table ronde exposera plusieurs pistes possibles de rapprochement entre les établissements publics d'enseignement supérieur et les principaux acteurs de la FTLV.
Commission Larcher of continuing professional development training throughout life
Hearing and proposals of the Heads of university departments of lifelong learning (CDSUFC)
At the hearing before the Committee on 1 March Larcher, the CDSUFC established a set of points of vigilance and proposals for improving the efficiency of higher education for personal and professional development of individuals throughout of life and for social, cultural and economic territories. More...