Former les salariés ou les chômeurs - Ne pas se tromper de sens
Par Paul Santelmann, Responsable de la Prospective à l’AFPA. Le débat sur la formation des chômeurs est particulièrement exacerbé dans un pays qui consacre plus de 30 milliards d’euros à la formation professionnelle continue. Or le principal critère d’efficacité de la FPC est justement de développer l’employabilité des salariés de base pour leur éviter des passages trop long par le chômage. Ce rôle préventif de la FPC est d’ailleurs celui qui l’oblige à anticiper sur les évolutions du travail et des métiers afin d’élargir l’horizon professionnel des salariés qui ont le moins bénéficié de l’école. Il faut donc se garder de l’illusion d’un surinvestissement dans la formation des chômeurs au détriment des salariés les moins qualifiés.Attendre que les personnes soient au chômage pour les former est une option insuffisante qui transforme bien souvent la FPC en volet du traitement social du chômage. Bien pire cette orientation éloigne les organismes de formation des entreprises, des innovations technologiques et des transformations des métiers.
Pour les salariés les moins qualifiés, la FPC doit retrouver son rôle préventif et promotionnel et répondre prioritairement aux projets de ceux-ci. Des centaines de milliers d’ouvriers et d’employés souhaitent changer d’emploi. La FPC doit s’adresser à eux à travers un droit à la reconversion volontaire qui sera bien plus efficace que les injonctions de formation à l’égard de chômeurs dont l’objectif premier est l’emploi et non la formation.