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Formation Continue du Supérieur
21 février 2012

Femmes et séniors - doublement pénalisées

http://le-stand.fr/blog/wp-content/uploads/2011/10/realisation-de-stand-salon-vocatis.jpgPar Yves Rivoal. Il ne fait pas bon être une femme en fin de carrière en France. Avec un taux d’emploi encore plus faible que les hommes passé 55 ans, les femmes paient au prix fort toutes les discriminations qui ont émaillé leur carrière comme l’explique Rachel Silvera, maître de conférences en économie à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense.
Le fait d’être une femme senior est-il doublement pénalisant?

- Il s’agit effectivement d’une double peine, mais aussi d’un angle mort. Une double peine parce que si le taux d’emploi des seniors de plus de 55 ans tourne autour de 44% chez les hommes, ce qui est déjà très faible, il n’est que de 39% chez les femmes.
En réalisant en 2006 une étude intitulée AGender sur la situation des femmes en fin de carrière, je me suis également aperçue que ce sujet n’était jamais traité. On trouve beaucoup de choses sur les maladies des femmes vieillissantes, les cancers, l’effet de la ménopause sur le travail... Mais rien sur la question des femmes seniors dans l’emploi. Les accords signés sur l’égalité professionnelle et les plans seniors qui se sont multipliés ces derniers mois ne parlent jamais de ce sujet.
http://rachelsilvera.org/pics/PhotoR.%20Silvera1.jpgComment se traduit concrètement cette double peine?
- Les carrières des femmes étant toujours marquées par des interruptions de travail, il est pour elles beaucoup plus difficile de se maintenir dans l’emploi après 55 ans. Et lorsqu’elles ont la chance d’être encore en activité, tous ces retards accumulés à la trentaine ou la quarantaine se perpétuent jusqu’à la fin de leur carrière. Elles restent moins bien payées que les hommes et se voient proposer moins d’opportunités de promotion et de mobilité. Dans les métiers occupés majoritairement par les femmes, on constate également que la pénibilité de certains postes est moins bien reconnue.
Que faudrait-il faire selon vous pour changer la donne?

- Il faudrait d’abord que les politiques publiques sur l’emploi des seniors intègrent la dimension du genre, ce que l’on ne fait jamais dans notre pays. Or, pour moi, cette question est transversale à l’ensemble des thèmes économiques, sociaux et politiques.
Les plans seniors devraient ainsi prendre en compte le vieillissement des femmes qui se distingue par des composantes spécifiques liées à des phénomènes extérieurs à l’entreprise. Quand vous effectuez l’essentiel des tâches domestiques, cela pèse sur l’usure au travail. Il y a également tout un travail de réflexion à mener sur l’usure physique liée à la répétition de gestes dans les usines, au stress dans les centres d’appels...
Et lorsque les femmes interrompent leur carrière pour prendre un congé parental, elles devraient pouvoir suivre des formations qui faciliteraient leur retour à l’emploi.
Il faudrait enfin que les plans seniors instaurent des passerelles avec les accords sur l’égalité professionnelle.
Mais au-delà de toutes ces mesures, n’est-ce pas la perception des seniors dans l’emploi qu’il faudrait changer?

- Tout à fait… Aujourd’hui, nombre d’employeurs n’envisagent toujours pas que leurs salariés puissent faire carrière après 50 ans. Dans les emplois à prédominance féminine du commerce, des centres d’appels ou du nettoyage, les entreprises préfèrent le turn-over plutôt que de les former et de les fidéliser parce qu’elles savent que ces femmes en fin de carrière rencontrent de vrais problèmes d’usure au travail.
Il y a également une véritable résistance culturelle de la part des entreprises à embaucher des salariés de plus de 50 ans, a fortiori des femmes, malgré toutes les aides fiscales qui commencent à voir le jour. Les seniors ne sont en effet pas en phase avec l’image d’une entreprise dynamique et jeune. Pourtant, à 50 ou 55 ans, on est encore en pleine forme ! On devrait pour cela s’inspirer des anglo-saxons pour qui le terme senior n’évoque pas l’âge, mais l’expérience et la compétence.
http://le-stand.fr/blog/wp-content/uploads/2011/10/realisation-de-stand-salon-vocatis.jpg~~V Ved Yves Rivoal. Der er ikke godt at være kvinde nærmer sig pensionsalderen i Frankrig. Med en beskæftigelsesfrekvens på endnu lavere end mænds sidste 55 år, betale kvinder en høj pris for alle former for diskrimination, skæmmet deres karriere som forklaret Rachel Silvera, lektor i økonomi ved universitetet Paris Ouest Nanterre forsvar.
At være senior kvinde dobbelt straffe det?

- Dette er faktisk en dobbelt straf, men også en blind plet.
En dobbelt straf, fordi hvis beskæftigelsesfrekvensen for seniorer i løbet af 55 år er omkring 44% hos mænd, som allerede er meget lav, er det kun 39% blandt kvinder.
I 2006 ved at gennemføre en undersøgelse med titlen AGender om kvinders situation nærmer sig pensionsalderen, jeg indså også, at dette spørgsmål ikke blev behandlet.
Der er mange ting omkring sygdomme i aldrende kvinder, kræft, effekten af ​​overgangsalderen på arbejde... Men intet om spørgsmålet om kvinder i ledende stillinger. Indgået aftaler om ligestillingsplaner og seniorer, der har multipliceret i de seneste måneder har aldrig tale om det. Mere...
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