Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Formation Continue du Supérieur
7 décembre 2011

Actes du colloque "Une ambition: la licence"

http://www.cpu.fr/fileadmin/img/logo_cpu.jpgTélécharger les actes du colloque Une ambition: la licence.
Présentation générale du colloque

Le travail de préparation de ce colloque a fait l’objet d’une large concertation. Je voudrais ici évoquer le thème et le titre que nous avons retenus, qui témoignent d’une audace, d’une ambition, d’une énergie au service de la cohérence. Il nous a paru nécessaire de rompre avec l’éventuel fatalisme, l’éventuel découragement devant l’échec d’une proportion non négligeable d’étudiants, devant l’empilement d’étudiants dans quelques formations alors que d’autres sont délaissées, devant la difficulté de la professionnalisation.
Pourtant, ce chantier de la licence est riche. Riche, car il permet de transformer le désordre en diversité, riche car il renvoie à notre mission de service public, accueillir et faire réussir tous les publics, riche car il favorise l’articulation de la recherche et de la formation.
Ce chantier est par ailleurs indispensable. Pour paraphraser la métaphore de l’ascenseur social, je dirais qu’un ascenseur, s’il mène au sommet, dessert tous les étages. On doit pouvoir ouvrir la porte à tous les niveaux. Le niveau L constitue le premier étage, il convient de le valoriser, de redonner du sens à ce diplôme.
Pour autant, ne méprisons pas ses richesses préexistantes. Nos licences accueillent tous les bacheliers, elles offrent un vaste champ des possibles. Il relève de notre responsabilité d’améliorer leurs fonctions premières. Alors, osons, chers collègues, la véritable autonomie des universités est là! Anne Fraïsse, vice-présidente de la CPU, présidente de l’université Paul-Valéry Montpellier III
Conclusions du colloque - Louis Vogel

Madame la ministre, chers collègues, chers amis,
Le moment est venu, au terme de ces trois journées exceptionnellement denses, de présenter à chaud la synthèse provisoire de nos travaux. À vrai dire, il ne s’agit pas seulement de la synthèse des travaux de ces trois journées, mais de l’ensemble du travail préparatoire qui les a précédées et pour lesquelles nous avons bénéficié, sous l’égide de Daniel Filâtre, des contributions de l’ensemble des acteurs et partenaires de la communauté universitaire.
C’est la raison pour laquelle nous avons choisi cette année d’innover dans le format de notre colloque annuel en l’ouvrant dès sa première journée au-delà des seuls présidents d’université à l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Sur le sujet de la licence, du cycle licence, plus que sur tout autre sujet, nous avons conscience que les universités ne peuvent pas être seules et que c’est un projet collectif, une ambition commune que nous devons porter pour la jeunesse de France.
Un tel projet, une telle ambition, mobilisent, au-delà des universités, tous les acteurs et tous les partenaires qui nous ont apporté leur contribution:
- les acteurs du système éducatif, les proviseurs des lycées et les responsables académiques;
- les collectivités territoriales et au premier rang d’entre elles les régions qui ont une double responsabilité éminente en termes de formation professionnelle et de formation tout au long de la vie et qui sont porteuses de schémas régionaux d’enseignement supérieur et de recherche qui vont au-delà des ministères chargés de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche;
- les entreprises, les futurs employeurs et l’ensemble des acteurs socio- économiques des territoires;
- tous les représentants et toutes les sensibilités des acteurs de la communauté universitaire: organisations étudiantes, syndicales, associations de composantes, de vice-présidents.
Quel que soit le nombre et la qualité des contributeurs, quel que soit notre engagement de présidents d’université, et quel que soit l’engagement de nos établissements, rien ne sera possible si cette ambition n’est pas portée au plus haut niveau de l’État.
Je veux, madame la ministre, au nom de notre conférence, vous remercier de nous avoir permis d’inscrire notre colloque dans la perspective que vous avez ouverte autour de la réforme de la licence.
Nous souhaitons, par nos propositions, apporter la contribution de la communauté universitaire, dont nous nous sommes efforcés de rassembler l’expression. Malgré l’importance du travail de préparation que j’ai souligné, ces propositions ne sont pas un point d’aboutissement, mais un point de départ pour une nouvelle ambition, pour une refondation de la licence.
Tout ne se fera pas en un jour: les travaux que nous avons conduits appellent à une recomposition complète du paysage du cycle licence allant au-delà de la seule licence universitaire.
À ce titre, les contributions des recteurs, des proviseurs de lycée à classe préparatoire, des responsables des IUT, et les visions d’ensemble que nous ont présentées sur un territoire les présidents de région ont été particulièrement éclairantes sur la réalité des complémentarités et la nécessité des coordinations qu’il convient de mettre en oeuvre.
Notre conférence est fière d’avoir proposé le cadre de son colloque pour engager cette réflexion globale qui pourra être prise en compte dans les mesures que vous allez inscrire dans la seconde phase du plan pour la licence. Je veux, à ce titre, remercier Patrick Hetzel de nous avoir montré, par son intervention, que les réflexions que nous avons conduites sont en cohérence avec les orientations qui inspirent les premiers travaux de votre ministère.
Après la première étape que vous avez initiée, il s’agit d’un nouveau jalon pour préparer, en vue du prochain quinquennat, une ambition pour nos universités qui place la réussite de tous les étudiants du cycle licence au coeur des politiques à venir de l’enseignement supérieur. La réforme de la gouvernance et la nouvelle ambition
d’excellence en matière de recherche, les moyens très importants qu’avec le président de la République et le Premier ministre vous avez, depuis 2007, consacrés à la cause de nos universités témoignent de la volonté politique d’engager un renouveau de notre enseignement supérieur et de notre recherche.
La communauté universitaire s’est fortement mobilisée pour répondre à la confiance que la Nation lui manifestait. Elle veut être aussi force de proposition pour la prochaine étape, indispensable pour rétablir définitivement l’image de nos universités et permettre à notre enseignement supérieur et à notre recherche, avec leurs caractéristiques, leur diversité et peut-être, pourquoi ne pas le dire, leur complexité, de jouer pleinement leur rôle pour que notre pays, comme son histoire et sa culture l’y destinent, apporte sa contribution à la construction d’une société et d’une économie mondiale de la connaissance.
Face à un tel enjeu, la contribution des universités ne pouvait être qu’audacieuse et en rupture par rapport à l’ensemble des réformes intervenues durant les années 90 sur les premiers cycles universitaires.
Il faut tirer toutes les conséquences du LMD. Nous avons bien conscience que si au niveau du master et du doctorat nos universités commencent à être reconnues, il faut introduire sur le cycle licence un véritable changement de paradigme.
Nous proposons deux novations dont tout découle: la première novation est de nature à répondre aux attentes des étudiants, la seconde à mobiliser les personnels de nos universités.
I°) Première novation: le cycle licence doit être conçu comme un continuum depuis l’entrée au lycée jusqu’au niveau de la licence. À nos yeux, ce n’est plus seulement le baccalauréat qui est le premier diplôme de l’université, c’est l’ensemble de la formation du lycée qui est la première marche d’accès à l’enseignement supérieur. Cette novation comporte d’immenses conséquences organisationnelles, culturelles et territoriales. Il nous faut travailler avec les lycées. Nos universités doivent apporter leur contribution à la construction, dès la seconde, du projet personnel et professionnel des lycéens qui doit s’élaborer de manière progressive dans la durée et tout au long du parcours.
Les schémas régionaux d’enseignement supérieur et de recherche doivent inscrire dans les territoires non seulement le continuum entre les lycées et les établissements d’enseignement supérieur, mais également garantir la cohérence de l’ensemble de l’offre post-baccalauréat sur un territoire: licence, IUT, BTS, CPGE et les autres établissements qui ne dépendent pas de votre ministère.
La coordination de l’offre de formation doit être assurée conjointement par le recteur et le président de région.
Trois principes doivent guider les parcours de formation proposés aux étudiants: lisibilité, fluidité, sécurité.
Lisibilité: cela signifie que l’on organise l’information par grand champ disciplinaire et au sein de chacun d’eux que l’on caractérise les parcours possibles.
Fluidité: c’est organiser ou permettre des passages d’une filière à l’autre.
Sécurité: c’est apporter à chaque étudiant la garantie qu’il n’y aura pas d’année ou de semestre perdu et que tous les acquis pourront être capitalisés et valorisés au sein d’un cursus.
Ces trois principes guident évidemment l’offre de formation à destination des étudiants en formation initiale, mais ils permettent aussi à l’université d’inscrire cette offre de formation dans le champ de la formation continue et tout au long de la vie. Une fois la licence acquise, tous nos étudiants ont vocation à revenir à l’université
pour compléter leur parcours.
Cette première novation est celle qui correspond à l’attente des étudiants. Nous voulons construire cette licence avec et pour les étudiants.
L’orientation doit être transformée en un bilan de compétences et une auto-évaluation des élèves, depuis la seconde jusqu’à la délivrance du diplôme. Les étudiants doivent être associés à toutes les évaluations des enseignements, des formations et de la qualité de la vie étudiante qui en fait partie intégrante. Les parcours de formation doivent être construits à partir de l’observation des pratiques des étudiants qui ne correspondent pas toujours à ce qu’on peut penser pour eux.
Les formations en licence doivent être construites à partir des compétences visées et garantir aux étudiants une bonne formation de base, la capacité à s’adapter et à apprendre.
Les formations, comme la vie à l’université, doivent proposer aux étudiants de travailler en mode projet, qu’il s’agisse des projets financés par le FSDIE, du développement de l’emploi étudiant en université ou des programmes des formations elles-mêmes. L’accueil de publics diversifiés et le développement des mobilités nationale et internationale sont aussi un facteur d’enrichissement des formations.
II°) La seconde novation : elle touche au coeur même de l’identité des universités. Il s’agit de porter pour chacune des formations en licence le même niveau d’ambition et d’exigence que nous mettons dans nos laboratoires de recherche.
Nous devons favoriser en licence une pédagogie qui s’inspire des méthodes de la recherche. Comme l’a dit Patrick Hetzel ce matin, l’esprit critique doit être placé au coeur de la manière dont nous concevons la transmission des savoirs.
Ce principe a quatre conséquences:
- de méthode d’abord: faire comprendre aux étudiants que les connaissances ne sont pas figées mais doivent être toujours réinterrogées, approfondies, mises en doute selon des méthodes rigoureuses et par l’expérimentation. Pour en assurer la transmission, le rôle premier des universités doit être la production du savoir;
- de contenu ensuite: il faut intégrer dans la licence des contenus scientifiques et disciplinaires qui soient le résultat de recherche. C’est en montrant aux étudiants ce qu’est la recherche qu’on les initiera à la recherche;
- d’organisation de nos formations: une équipe pédagogique doit être constituée à l’instar d’une équipe de laboratoire, avec les mêmes exigences de travail collectif, de projet, d’évaluation, d’expérimentation et d’amélioration constante, mais aussi de fonctions de soutien, de support, de moyens d’appui, d’équipements et d’outils.
- Enfin, dans la conception même d’un diplôme national et d’un dispositif d’habilitation, cette redéfinition suppose de substituer au processus formel d’habilitation a priori une évaluation a posteriori, assurée d’abord en interne et associant les étudiants, et en externe par l’Aeres qui devra garantir à la fois la qualité des formations et celle des processus d’auto-évaluation mis en place.
Ce principe ne pourra être mis en oeuvre que si l’ensemble des enseignants chercheurs et, plus largement, de tous les personnels des universités, adhèrent à la nouvelle licence et se mobilisent pour l’organiser. Nous voulons aider les enseignants à faire réussir tous les étudiants. Cela implique une politique de recrutement adaptée, qui assure l’équilibre entre les enseignants-chercheurs, les enseignants issus du second degré et les intervenants au sein d’équipes. Cela implique également une politique de reconnaissance, d’évaluation et de valorisation de l’engagement des enseignants dans leur carrière, et du point de vue indemnitaire. Nous souhaitons à ce titre la mise en oeuvre d’une prime d’excellence pédagogique souvent évoquée.
Cela implique, enfin, le développement de fonctions de soutien aux formations, à leur évaluation, et la mise à disposition de moyens humains équivalents à ceux qui
sont mobilisés dans le domaine de la recherche. La formation continue d’enseignants-chercheurs, la mobilisation des outils pédagogiques et leur mutualisation au sein des établissements ou entre établissements doivent apporter aux équipes les moyens de leur action. Cette politique renouvelée de ressources humaines au service de l’ambition de la licence a besoin du soutien de l’État, tant en matière statutaire et de règles de gestion qu’en matière d’allocation des moyens par le système de répartition ou le contrat.
Il s’agit là seulement de grands axes qui seront déclinés en propositions concrètes et précises soumises à la délibération des instances de la CPU lors de ses prochaines séances et proposées au débat de l’ensemble des acteurs intéressés dans le cadre de la large consultation que vous avez, Madame la ministre, engagée. J’ai dit, hier, à la mairie de Toulouse qui nous accueillait que notre colloque avait l’ambition d’être un colloque historique.
Si nous parvenons à mettre en oeuvre les deux novations proposées, à en convaincre autant les acteurs de la communauté universitaire que les pouvoirs publics, alors le titre que nous avons choisi « une ambition, la licence » aura trouvé sa justification.
C’est grâce aux contributions apportées par tous ceux que je voudrais remercier maintenant que cet objectif pourra être atteint.
Mes remerciements vont:
- d’abord au PRES de Toulouse, à son président Gilbert Casamatta et à l’ensemble des équipes, en particulier Florence Foucaud, qui se sont mobilisés autour de lui pour faire de cette rencontre une réussite;
- à Daniel Filâtre, Françoise Moulin Civil et à l’ensemble des membres du comité de pilotage qui ont préparé ce colloque en liaison avec tous les acteurs et les partenaires de la communauté universitaire; ils ont su donner à ce colloque une portée politique et une tenue scientifique qui font honneur à notre Conférence.
- à l’équipe permanente, et en particulier à Martine Picon, et surtout à Nicole Nicolas sans qui ce colloque n’aurait sans doute pas pu avoir lieu.
Avant de vous donner rendez-vous au colloque 2012 j’ai le plaisir et l’honneur de vous céder la parole, Madame la ministre, en vous remerciant chaleureusement d’avoir accepté de clôturer nos travaux.
Télécharger les actes du colloque Une ambition: la licence. Voir aussi sur le blog « Une ambition: la licence », «Le financement des universités est encore largement insuffisant», Les présidents d'université réclament une refonte de la licence, l'université pour l'avenir, avenir des universités.

http://www.cpu.fr/fileadmin/img/logo_cpu.jpg Pobierz konferencji ambicją licencji.
Przegląd konferencji
Prace przygotowawcze tej konferencji był przedmiotem szerokich konsultacji. Chciałbym, aby omówić temat i tytuł, który wybraliśmy, które wykazują odwagę, ambicję, energii dla spójności. Czuliśmy, że konieczne jest zerwanie z możliwych fatalizm, zniechęceni możliwych awarii znaczny odsetek studentów przed układania studentów w niektórych kierunkach, podczas gdy inne są porzucone przed trudności w profesjonalizacji. Więcej...

Commentaires
Newsletter
49 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 2 783 765
Formation Continue du Supérieur
Archives