A propos d’une étude de l’Institut Montaigne
Par Paul Santelmann, Responsable de la Prospective à l’AFPA. Le consensus construit autour de la loi de 1971 sur la formation professionnelle continue se désagrège lentement mais sûrement. Une étude récente de l’institut Montaigne vient de conforter les nombreux rapports antérieurs qui décrivent les dysfonctionnements multiples d’un système désormais obsolète. Un système qui cumule complexité, faible efficacité pour les moins qualifiés, absence de pilotage, gouvernance défaillante, absence d’évaluation, prestataires à faible valeur ajoutée, etc. Cette étude comporte cependant des insuffisances liées à une approche trop généraliste de la formation et à une tendance à confondre les vocations et les finalités du système éducatif avec les objectifs de la formation continue. Lien: « Formation professionnelle: pour en finir avec les réformes inabouties » (Pierre Cahuc, Marc Ferracci, André Zylberberg) http://www.institutmontaigne.org/.
La formation professionnelle possède quelques vocations assez simples: permettre à chacun d’être en mesure d’exercer efficacement une activité professionnelle, de pouvoir s’adapter aux transformations technologiques et organisationnelles et de pouvoir progresser professionnellement durant sa carrière, ce qui implique d’ailleurs de pouvoir changer de métier ou de fonction. Mais plus précisément la formation continue, en dehors de sa dimension adaptative qui concerne toutes les catégories professionnelles et qui ne nécessite d’ailleurs aucune intervention administrative ou réglementaire puisque la jurisprudence renvoie à l’employeur cette responsabilité, a comme vocation centrale de favoriser l’évolution professionnelle de celles et ceux qui ont le moins bénéficié de la formation initiale! C’est ce volet qui justifie des droits, la mobilisation de budgets publics et une politique d’intérêt général dans la mesure où l’entreprise n’a pas comme objectif le dépassement de la division du travail, la résolution des inégalités sociales ou la promotion de tous ses salariés. Cette politique suppose des opérateurs de formation de qualité car ils sont confrontés à plusieurs défis:
- Mettre en œuvre des démarches à haute valeur ajoutée par rapport aux méthodes de la formation initiale qui n’ont pas fonctionné avec une partie des jeunes.
- Suppléer aux lacunes qui entravent le développement sociocognitif et professionnel des moins qualifiés.
- Entretenir un lien étroit avec les mutations du travail qui permettent de définir précisément les marges de manœuvre en matière d’évolution professionnelle des moins qualifiés.
L’énonciation de ces trois défis suffit à comprendre qu’il s’agit de mobiliser de la recherche appliquée en méthodes d’apprentissage, de l’expertise métiers (technologique et organisationnelle), de l’ingénierie de formation, etc. Toutes choses fortement éloignées du paysage des prestataires polymorphes, généré par le système de formation français…
Cet objectif est cependant entravé pour deux raisons: d’une part il faut répondre aux arguments, repris par les auteurs de l’étude de l’Institut Montaigne, pour qui: « les rendements de la formation sont significativement plus faibles pour les personnes (salariées) les moins qualifiés ». D’autre part le poids des formations de retour « rapide » à l’emploi dédiées aux chômeurs illustre la tendance à considérer que l’effort de formation pour les moins qualifiés ne vaudrait que lorsqu’ils sont au chômage! Or l’étude souligne à juste raison le faible impact des formations de retour à l’emploi. Seules les formations qualifiantes modifiant significativement le profil professionnel des chômeurs sont efficaces en termes de reclassement notamment quand elles sont mobilisées au tout début du chômage sur la base des projets professionnels des individus. Cette option suppose toutefois que les opérateurs de formation concernés soient en phase avec les besoins des entreprises et soient impliqués dans la formation des salariés eux-mêmes! Ces objectifs permettraient notamment d’assigner à l’alternance des contenus plus ambitieux que la seule adaptation au poste de travail! En réalité c’est quand les personnes les moins qualifiées ont un emploi qu’il est nécessaire de consolider leur patrimoine de savoirs et d’aider ceux d’entre eux qui souhaitant progresser professionnellement. Cette orientation suppose une rupture avec l’atomisation des mesures réglementaires censées s’adresser aux moins qualifiés comme le DIF!
Sans compromis social fort sur des hypothèses de base d’usage de la formation qualifiante des adultes le débat sur l’inefficience du système de FPC continuera à tourner en rond.
Voir aussi sur le blog L'Institut Montaigne s'attaque à la formation professionnelle, Formation: les pistes de l'Institut Montaigne.

Seniors, pénibilité, égalité: un collectif d'entreprises pour répondre aux nouvelles réglementations

Face à ces nouvelles obligations le réseau Anact propose une offre de service à destination des entreprises : le dispositif Tempo. Dans le cadre de Tempo, les Aract constitueront des "clusters sociaux" sur leur territoire. Chaque cluster sera constitué une dizaine d’entreprises voisines géographiquement ou relevant d’une même branche. Les débats et échanges au sein de chaque cluster devraient permettre, à partir des enseignements des accords et plans d’action seniors, d’aborder la perspective des obligations "pénibilité" et "égalité professionnelle" en intégrant la question du travail de son organisation, en se préoccupant des populations, en proposant des innovations sociales en vue de rendre la satisfaction des obligations réglementaires plus riche du point de vue de la dynamique sociale.
Le réseau Anact mettra à disposition des clusters sociaux un guide d’animation, des outils d’analyse pour prévenir la pénibilité, engager des actions de suivi des plans seniors, enrichir la négociation sur l’égalité professionnelle.
Télécharger la plaquette du dispositif Tempo.

Seistes silmitsi nende uute kohustuste Anact võrgu pakub teenust ettevõtjate puhul: seade Tempo. Osana Tempo, ARACT vorm "sotsiaalse rühmitusi" oma territooriumil. Iga valdkond hõlmab tosinat naabruses ettevõtted geograafiliselt või sama filiaal. Velle...
2e enquête sur l'insertion professionnelle des diplômés des universités

Les résultats de la deuxième édition de l'enquête, désormais disponibles en ligne sur le site du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, montrent que les universités ont pris leur nouvelle mission d'insertion professionnelle à bras le corps.
Cette enquête sur l'insertion professionnelle porte sur les diplômés de 2008, interrogés 30 mois après leur sortie de l'université et donne un éclairage sur les modalités détaillées de leur entrée dans la vie active. L'édition 2011 couvre toujours aussi bien les niveaux master que les licences professionnelles et les diplômés universitaires technologiques. Cette année, 82 des 83 universités ont répondu et le taux global de réponses est passé de 64,3% à 69,6%, marquant ainsi un intérêt croissant de l'ensemble des acteurs pour cette problématique de l'insertion et une véritable révolution des mentalités.
Pour éclairer au mieux l'ensemble de la communauté universitaire, les résultats sont disponibles par discipline dans chaque université et présentent un large choix d'indicateurs sur le fond (taux d'emploi, proportion d'emplois stables, proportion d'emplois de cadres ou professions intermédiaires, proportion de temps-plein) comme sur la méthode (taux de réponse, poids numérique des disciplines). Les universités, les étudiants et leurs familles disposent ainsi non seulement d'une image détaillée de l'emploi des étudiants mais aussi de son caractère durable et qualifié.
Ces résultats confirment que l'ouverture de l'université à l'insertion professionnelle se concrétise sur le terrain et constitue désormais le cœur du mouvement de refondation de l'enseignement supérieurlancé depuis quatre ans, avec par exemple le développement de formations définies en lien avec le bassin d'emploi, la création dans tous les établissements des Bureaux d'Aides à l'Insertion Professionnelle, un accroissement très significatif de l'alternance, un essor des stages, et la réforme de la licence.
Tous les chiffres de l'enquête.
Les résultats présentés sont issus de la deuxième enquête nationale sur l'insertion professionnelle des diplômés de l'université, réalisée entre décembre 2010 et avril 2011. Celle-ci a porté sur les diplômés 2008 de D.U.T., de licence professionnelle et de master. Elle a pour objet d'évaluer la situation professionnelle, 30 mois après l'obtention du diplôme, des diplômés français issus de la formation initiale, entrés immédiatement et durablement sur le marché de l'emploi après l'obtention de leur diplôme, représentant respectivement 15%, 58% et 38% de l'ensemble des diplômés de chacun de ces diplômes.
Cette évaluation est faite au travers de quatre indicateurs - le taux d'insertion, la part d'emplois de niveau cadre ou professions intermédiaires, la part d'emplois stables et la part d'emplois à temps plein - déclinés par domaine (Droit-Economie-Gestion, Lettres-Langues-Arts, Sciences humaines et sociales, Sciences, Technologies et Santé) et par discipline du diplôme.
Pour les diplômés de master, ces indicateurs sont calculés pour chaque université dont le taux de réponse garantit une qualité suffisante des résultats, et pour chaque domaine et discipline pour lesquels les effectifs de répondants sont supérieurs à 30. Ils sont accompagnés d'éléments de contexte socio-économique : taux de chômage régional et pourcentage de diplômés boursiers. Compte tenu du nombre de réponses, des écarts de quelques points entre les universités peuvent n'être pas significatifs.
Pour les diplômés de licence professionnelle et de D.U.T, seuls les résultats nationaux sont publiés car les effectifs au niveau des universités sont trop petits. Le calcul de ces indicateurs a été effectué par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur la base des données transmises par les universités.
En savoir plus: Note de présentation. Résultats nationaux - diplômés 2008: Indicateurs synthétiques par disciplines détaillées, Caractéristiques des emplois occupés par les diplômés de master 2008, Note de méthodologie. Résultats nationaux - diplômés 2007: Indicateurs synthétiques par disciplines détaillées, Caractéristiques des emplois occupés par les diplômés de master 2007.

The results of the second edition of the survey, now available online on the website of the Ministry of Higher Education and Research, show that universities have taken their new mission employability head on . More: Introductory Note. National Results - 2008 graduates: Summary indicators by detailed disciplines, Characteristics of jobs held by graduates of master 2008, Rating Methodology. National Results - 2007 graduates: Summary indicators by detailed disciplines, Job Characteristics held by graduates of master in 2007. See also the blog: The 2010 graduates were well integrated into employment, the mix in higher education graduates in the survey of APEC, Professional integration in terms of skills, The PEPIP application, Eurobarometer survey on employability of graduates, APEC and graduates, the university rankings that lead to employment, difficulties employability of doctors: the reasons for a "French exception", Press release of the insertion RESOSUP, Integration of the Universities, Universities pioneering Professional Integration, Focus on... Higher education, development of skills of graduates of higher education in Europe. More...
France: Foreign student rules a threat to image

The bodies representing university presidents, the grandes écoles and engineeering schools have all made clear their anxieties over the restrictions. These could affect thousands of graduates who previously would have been recruited by French companies with international interests, but who are being refused permits to stay and work in France, even when they have been offered a job.
In 2010, more than 280,000 foreigners came to study in France which, according to most recent figures, is the fourth most popular host country for international students after the United States, United Kingdom and Australia, and is just ahead of Germany.
CampusFrance said the survey of nearly 21,000 foreign students was conducted to identify the expectations of those coming to France and their reasons for choosing to study in the country, their level of satisfaction and the benefits of their experiences. The information will be used to improve the attractiveness of France as a study destination.
Reasons for choosing France included quality of education, knowledge of the language, cultural interest and the [relatively low] cost of studies, the survey found. Among negative aspects were the country's high cost of living, bureaucracy, housing problems and difficulties integrating.
The online survey, carried out by TNS Sofres between March and May 2011, was divided between young people planning their studies abroad (the great majority, numbering 17,952), students currently studying in France (1,697) and those who had completed their studies (1,082). They were further categorised by geographical region: Africa, North America, Latin America, Asia, Western Europe, Eastern Europe, the Maghreb and the Middle East.
Reasons for choosing France varied according to the region from which respondents came. Those from the Maghreb and Africa put most value on the quality of education, reputation of higher education institutions and the value of French degrees; while Europeans and those from Asia and the Americas placed greater emphasis on the 'enriching international experience'.
But the satisfaction expressed by 91% of respondents who were currently studying or had completed their studies in France was tempered by criticisms. The high cost of living and the complex administrative formalities were each cited by 53% of students; 45% were dissatisfied with accommodation; and a third said they had difficulties integrating into France.
Among the inquiry's findings were that a quarter of respondents who had completed their studies had stayed on in France to work, and 36% of these (9% of the graduates surveyed) were still there after two years.
But the inquiry related to those who graduated before the controversial circular issued by Interior Minister Claude Guéant on 31 May tightened employment regulations for non-European foreigners in France, including students.
While Guéant is determined to reduce immigration and wants foreign graduates to return to their own countries, he is at odds with Laurent Wauquiez, minister for higher education and research, and Valérie Pécresse, Wauquiez's predecessor who is now budget minister. They have made known their wish to attract talented foreign students and educate a future international élite.
Guéant has said he would "pragmatically" consider solutions to problems case by case, and the Conférence des Grandes Ecoles has sent a number of students' dossiers to the interior ministry for consideration.
Meanwhile opposition to the circular continues to grow, with students' organisations mobilising against it, including a new action group, the Collectif du 31 Mai, which has launched a petition. The socialist vice-president of the senate, Bariza Khiari, is submitting a resolution demanding its withdrawal.
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