03 novembre 2011
Apprentissage: mieux vaut la qualité que la quantité

Les mauvais chiffres de lʼapprentissage au premier semestre 2011 confirment que la politique du chiffre n’est pas la solution miracle au chômage des jeunes.
Dans un communiqué, l’association des Régions de France rappelle que:
* Les régions sont en charge de lʼapprentissage et prennent, sur leurs territoires, toutes les initiatives pour développer cette filière de formation.
* Les effets d’annonce du gouvernement sont stériles: face à un objectif de doublement des effectifs, la réalité est une baisse de 8% depuis le début 2011.
* L’apprentissage ne se décrète pas. Les recrutements par les entreprises de jeunes apprentis dépendent largement de la conjoncture économique et de leur santé économique. Les mauvaises nouvelles sur ce front laissent envisager des mois difficiles pour l’apprentissage.
* L’instabilité des mesures fiscales d’incitation a sa nocivité. L’attractivité de cette voie de formation pour les jeunes repose sur des efforts qualitatifs de revalorisation de lʼapprentissage, que ce soit par les méthodes d’enseignement, les conditions matérielles pour les jeunes (hébergement, transport…).
* Un apprentissage réussi repose sur une formation initiale solide, à un âge adapté (+ de 16 ans).
* Les enjeux majeurs sont de réduire les ruptures en cours de formation(25%) plutôt que de faire la politique du chiffre à l’entrée. A ce titre, les Régions rappellent leur opposition à l’apprentissage junior
* Les Contrats d’Objectifs et de Moyens entre l’Etat et les Régions (12 ont été signés à ce jour) doivent avoir pour objectif principal de renforcer la qualité de l’offre dʼapprentissage plutôt que de décliner des objectifs chiffrés irréalistes.

Ubogich postaci uczenia się w pierwszej połowie 2011 roku potwierdzają, że polityka na rysunku nie jest cudownym rozwiązaniem do bezrobocia wśród młodzieży. Więcej...
Laurent Wauquiez : "L'université, une assurance antichômage". Nos meilleures universités

Le Point : Pourquoi vouloir mettre les universités en concurrence?
Laurent Wauquiez : Ce n'est surtout pas de la concurrence, c'est de la transparence. Cette enquête est le meilleur moyen de favoriser l'ascenseur social. Si l'on veut que les classes moyennes aient un accès plus ouvert et efficace à l'enseignement supérieur, il faut casser les cercles d'initiés. Il s'agit de répondre à la question fondamentale que se pose un étudiant quand il choisit une filière universitaire : "Est-ce qu'à l'arrivée je trouve un emploi, ou non?"
Les universités partagent-elles votre souci de transparence?
Sur 83 universités interrogées, 82 ont répondu. Oui, la communauté universitaire s'investit dans cette démarche et veille à ce que nos étudiants trouvent un emploi. En 2010, pour la première enquête, nous avions eu un taux de retour de 60% chez les anciens étudiants interrogés. Cette année, nous sommes à 70%. Il y a manifestement un changement culturel.
Les retours que vous nous donnez semblent rassurants sur la valeur des diplômes.
Cette étude le confirme: avoir un diplôme universitaire est la meilleure assurance antichômage. À l'issue d'un master, 91% des diplômés ont un emploi. Pour les DUT, même résultat. Avec une licence pro, le taux monte à 92%. Et on parle là de la promotion qui est sortie alors que la crise économique explosait. On voit qu'elle a même réussi à s'insérer. Mais vous parlez des étudiants qui vont au bout de leur cursus. Quid de tous ceux qui échouent en cours de route? Il faut sortir d'une sélection par l'échec. Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir apporter toutes les informations-clés aux étudiants. Ces chiffres doivent avoir un effet correctif, c'est-à-dire que les jeunes auront tendance à prendre des filières où il y a des bons taux d'insertion.
Connaître les chiffres de l'échec en cours de formation ne serait-il pas plus pertinent?
C'est un indicateur important en effet. J'ai demandé que l'on puisse avoir une base de données sur le nombre d'étudiants qui s'inscrivent en première année et sur ceux qui sont effectivement diplômés.
L'information ne suffit pas. Il faudrait aussi pouvoir se réorienter en cours de cursus...
On a beaucoup progressé dans ce domaine, notamment en médecine, où des reconversions sont possibles dès le premier semestre. Mais le plus important, c'est l'alternance. Et ça marche. Ces formations offrent de très bons taux d'insertion professionnelle. C'est un moteur d'ascenseur social extraordinaire. On a déjà 110 000 étudiants qui sont engagés dans des filières en alternance. ça permet de concilier noblesse du savoir disciplinaire et professionnalisation.
Les universitaires ont-ils accepté cette mue? Il n'y a pas si longtemps, beaucoup ne voulaient pas entendre parler de professionnalisation.
L'université d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec cette caricature. Prenons les stages : aujourd'hui, un tiers des diplômés ont effectué un stage durant leur cursus. En deuxième année de master, c'est le cas de six étudiants sur dix. Cela traduit une nouvelle tendance des universités à investir l'univers professionnel de leur région. Je pense à l'université de La Rochelle, qui travaille sur les métiers de la mer, ou aux universités de Saint-Étienne et de Clermont-Ferrand, qui ont développé des partenariats avec les entreprises. Elles cherchent à être en osmose avec leur bassin d'emploi. Les établissements ont aussi développé des fondations où les entreprises se donnent pour mission de faciliter l'insertion professionnelle des étudiants.
Autre donnée manquante dans cette enquête, les salaires. La question est-elle taboue?
Pas du tout. Je trouverais au contraire cette indication salutaire. Aujourd'hui, combien d'étudiants refusent un emploi en ayant des idées de salaire éloignées de la réalité ?
Les entreprises jouent-elles le jeu?
L'université a changé, il est temps que les entreprises changent à leur tour dans leur vision du recrutement. On ne recrute pas toujours des personnes mais des CV papier. Heureusement, les choses évoluent. Il y a dix ans, organiser un forum d'emploi sur un campus était impossible. Aujourd'hui, il n'y a plus aucun tabou. C'est une des métamorphoses les plus profondes en France ces dernières années.
EXCLUSIF. Nos meilleures universités
Par Cyriel Martin. "Le Point" publie en exclusivité le classement des universités en fonction de l'insertion professionnelle de ses diplômés. Surprenant.
Pour la deuxième année consécutive, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a mené une enquête globale sur l'insertion professionnelle des diplômés d'université. Le Point la publie en exclusivité. Trente mois après la sortie des amphis, les anciens sont invités à dire où ils en sont dans leur parcours professionnel. Salarié, CDI, temps plein, cadre... ou encore en recherche, une foultitude d'informations est recueillie par les services du ministère.
À partir de ces données, Le Point a établi une note. Le critère de l'insertion professionnelle a été prépondérant, mais ce n'est pas le seul. Le statut du jeune diplômé a également été pris en compte. Hélas, nous n'avions pas d'information sur les niveaux de salaires. Enfin, le taux de réponse aux questionnaires envoyés par le ministère de l'Enseignement supérieur constitue également un critère dont nous avons tenu compte, car il détermine la pertinence de toutes les autres informations. Les établissements dont le taux de réponse est inférieur à 30% ont été éliminés du classement.
Aucune précision sur les filières au sein de chaque université ne nous a été communiquée par le ministère. Toutefois, des résultats filières par filières sur l'ensemble du territoire français ont été établis. Ils sont parfois surprenants.
Tous diplômes confondus (DUT, licence professionnelle et master), on apprend ainsi que trente mois après leur diplôme, 92,25% des jeunes issus de l'université ont trouvé un emploi! Sur le papier, c'est donc mieux qu'à la sortie des grandes écoles: 91,6%, selon le rapport 2010 de la Conférence des grandes écoles. Mais en y regardant de plus près, toutes les disciplines n'ont pas la même fortune.
