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Formation Continue du Supérieur
17 octobre 2011

L'usine à gaz de la recherche française

Les EchosPar Alain Perez. Alors? Tu n'as pas encore ton Labex? Pour nous, ça marche bien. On a le statut IRT et nous avons décroché deux Equipex. Mais toujours pas de SATT en vue. » Ce dialogue imaginaire entre deux chercheurs résume l'étrange novlangue désormais pratiquée dans le monde de la recherche hexagonale. Ces termes désignent des entités apparues dans la foulée du grand emprunt lancé en juin 2009. Ils s'ajoutent aux PRES, ANR, Aeres et RTRA, issus de la réforme des universités mises en oeuvre depuis 2007.

Ces concepts redessinent en profondeur la carte de la recherche hexagonale, en créant des ensembles destinés à concurrencer les grands pôles internationaux de R&D. Quand la décantation darwinienne des projets sera terminée, les meilleurs subsisteront et on y verra plus clair. En attendant, la nouvelle organisation reste illisible à une majorité de chercheurs hexagonaux... et totalement incompréhensible aux scientifiques étrangers.
Labyrinthe
En fait, seuls les initiés de Bercy ou du ministère de la Recherche sont semble-t-il capables de s'y retrouver dans ce labyrinthe scientifico-administratif où s'empilent des projets structurants, des centres et des laboratoires d'excellence, des fondations de recherche et des partenariats publics privés. « C' est une réforme majeure qui permettra à la France de briller dans la compétition mondiale », justifie Jean-Luc Tavernier, directeur adjoint du Commissariat général à l'investissement (CGI), artisan de ce grand chambardement.
« A chaque fois, on rajoute une brique sans supprimer les étages précédents  », corrige Alain Fischer, directeur de la fondation Imagine à l'hôpital Necker-Enfants malades, qui a obtenu en mars dernier le statut très envié d'institut hospitalo-universitaire (IHU). Pas de doute, le nouveau paysage de la recherche hexagonale suscite pour l'instant plus de critiques que de louanges. « Valérie Pécresse et l'ensemble de la communauté scientifique ont fait un beau travail », se félicite le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Laurent Wauquiez, qui n'entend pas se contenter « d'expédier les affaires courantes » jusqu'à mai-2012. « Il faut poursuivre un ajustement constant du système à partir des remontées provenant de nos universités », précise le ministre.
Au total 22 milliards d'euros sont en jeu. Mais l'essentiel de ce pactole sera distribué sous forme de dotations non consumptibles, c'est-à-dire versées comme un capital dont seuls les intérêts sont utilisables. Parmi les projets structurants retenus dans la première vague figurent six instituts hospitalo-universitaires (IHU), six instituts de recherche technologique (IRT) et trois initiatives d'excellence (Idex). La liste n'est pas close. Un septième IHU dédié à la cancérologie, implanté en région parisienne, est sur les rails et les pressions ne manquent pas pour décrocher ce viatique, porteur de crédits et de notoriété. « On demande à l'Institut Gustave-Roussy (IGR) de s'associer avec Saint-Louis et l'AP-HP. Ce n'est plus un centre d'excellence, mais un réseau. C'est contraire au concept initial », proteste Jean-Charles Soria, chef de service à l'IGR.
Lourdeur des procédures

A l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris, le vice-président Jean Chambaz estime que le ministère « jongle avec les milliards ». Selon lui, la situation comptable de l'UPMC s'est dégradée au cours des trois dernières années. « En réalité, les universités de recherche qui ont joué le jeu de l'excellence s'appauvrissent. » D'après Jean Chambaz, la Rue Descartes continue de surveiller de très près les universités et les pratiques anciennes de « micro-interventionnisme » n'ont pas cessé. « On n'a pas changé le logiciel. On ne nous fait pas confiance. En fait, nos moyens n'ont pas augmenté. Un crédit Labex ou Equipex ne sont pas des ressources nettes. Bien au contraire, ce sont des sources de dépenses récurrentes supplémentaires », tempête cet universitaire déçu par le manque d'autonomie et la lourdeur des procédures.
Du côté des IHU, la pompe à finances semble également grippée. « Cela fait six mois que nous avons obtenu le label et nous n'avons toujours pas touché un seul euro », annonce Alain Fischer. A l'Agence nationale de la recherche (ANR), grand argentier du système, la directrice générale Jacqueline Lecourtier se défend: « A la fin de l'année, 1 milliard d'euros sera engagé. Le vrai démarrage aura lieu au début 2012 ». Les partenariats public-privé, au coeur de cette stratégie créatrice de richesses et d'emplois, ne sont pas non plus au rendez vous. Par définition, ces PPP ne peuvent exister qu'avec des entreprises qui jouent le jeu en déportant une partie de leur recherche vers des laboratoires publics. Et c'est là que le bât blesse. « Il est temps que vous bougiez », s'est exclamé Laurent Wauquiez en s'adressant aux entreprises pendant la conférence Economie recherche innovation organisée récemment par « Les Echos ». Regrettant l'effort de recherche notoirement insuffisant des industriels hexagonaux, le ministre a délibérément mis les pieds dans le plat. « L'Etat fait sa part en finançant la recherche publique. Les pôles de recherche ont basculé dans un monde ouvert aux coopérations. Et vous, que faites-vous ? ».
Selon les derniers chiffres disponibles, la dépense intérieure de recherche et développement de la France (DIRD) a atteint 43,6 milliards d'euros en 2010, soit 2,26 % du PIB. De ce total, la part du public se monte à 25,78 milliards d'euros, contre 17,8 milliards d'euros pour le privé. Ce ratio 60 % public et 40  % privé est le plus faible de tous les pays industrialisés. Il est d'environ un tiers public et deux tiers privé en Allemagne et aux Etats-Unis, et proche de 25 % public et 75 % privé au Japon. « En 2010, les dépenses de recherche des laboratoires publics ont augmenté de 2,9 % et celles des entreprises de seulement 0,5 % », constate Laurent Wauquiez. Cherchez l'erreur.
Les EchosAlain Perez. Co z tego? Ty nie masz Labex? Dla nas to dobrze. Ma IRT stanu i my wygrał dwa Equipex. Ale nadal nie SATT w zasięgu wzroku. "Ten wyimaginowany dialog między naukowcami podsumował dziwne nowomowy obecnie stosowane na świecie badań sześciokątne. Terminy te odnoszą się do podmiotów pojawiły się w związku z dużą pożyczkę uruchomiony w czerwcu 2009 roku. Są oprócz PRES, ANR, przestronne i RTRA, od reformy uczelni od roku 2007. Więcej...
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