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Formation Continue du Supérieur
8 octobre 2011

Financement de l'enseignement superieur: quel rôle pour les entreprises ?

http://www.institut-entreprise.fr/typo3temp/pics/dd42f40ef1.jpgPar Pierre-André Chiappori, professeur d’économie à l’Université de Columbia. Télécharger l'étude Le financement de l'enseignement supérieur: quel rôle pour les entreprises? En 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités a consacré le principe d’autonomie des établissements d’enseignement supérieur. Le rapport Aghion, remis en janvier 2010 à Valérie Pécresse, a posé de nouveaux jalons. Au-delà de la question de l’autonomie et de celle de la gouvernance des universités, se pose aussi celle de leurs ressources: la mondialisation de l’enseignement supérieur implique une logique de concentration des acteurs et des investissements massifs, face auxquels les dotations publiques dont bénéficient les universités françaises apparaissent bien insuffisantes.
Début 2010, le Président de la République a appelé à la mise en place d’un système de "contractualisation" permettant de drainer l'argent des entreprises pour contribuer au financement des universités. A ce jour, la définition de ce système de « contractualisation » reste floue; en particulier, elle laisse de nombreuses questions dans l’ombre: estimation des montants qui pourraient être effectivement levés (au regard, notamment, des comparaisons internationales), intérêt à agir des entreprises, implication de ces dernières dans la gouvernance des universités.
Dans son rapport, Pierre-André Chiappori, Professeur d’économie à l’Université de Columbia, dessine les conditions d’un nouvel équilibre entre l’investissement public, d’une part, et la contribution des ménages et des entreprises, de l’autre, dans le financement de l’enseignement supérieur français. Au-delà, il plaide pour une véritable révolution culturelle, autour de trois mots d’ordre: la recherche française prend un retard préoccupant; un effort important et immédiat est indispensable; et l’État ne pourra être la source unique, ni même principale, de cet effort. La renaissance de notre recherche doit devenir un impératif national, qui ne sera possible qu’avec la contribution de tous, et au premier rang de celle du secteur privé.
4. La gouvernance des universités

Dans la plupart des entretiens avec des chefs d’entreprise, la notion de gouvernance des établissements revient comme l’un des problèmes majeurs rencontrés par les entreprises. Lorsqu’elle envisage une contribution financière, l’entreprise appliquera la même logique de « due diligence » que pour tout investissement; elle prendra en compte le plan stratégique, les risques, la capacité de l’établissement à gérer les fonds et les utiliser de façon optimale, à rendre compte de leur utilisation, etc. Le système de gouvernance des universités stricto sensu est rarement compatible avec ces exigences. La structure même du conseil d’administration, qui fait une part importante à des représentants internes élus avant tout sur une logique professionnelle ou syndicale, et son horizon, nécessairement limité, ne favorisent ni la définition d’une stratégie de long terme ni sa mise en oeuvre volontariste et efficace. Par ailleurs, le fait que la même structure décide en dernier ressort à la fois de questions stratégiques et de problèmes purement scientifiques pose naturellement question: si une représentation plus importante du monde extra-universitaire est certainement souhaitable, elle peut soulever de délicats problèmes d’indépendance scientifique. La solution américaine repose sur une dichotomie claire entre le Board of Trustees, en charge des aspects stratégiques, et les instances académiques – sénat, comités ad hoc, etc. – qui conseillent le président et le provost (en charge des dimensions académiques et budgétaires de l’Université, le « provost » (recteur) est responsable de la planification à long terme, et de la coordination des fonctions administratives et support de l’Université dans leurs relations au monde académique) sur les questions scientifiques au sens large. Le lecteur est renvoyé au rapport Aghion pour une analyse précise de ces mécanismes; il y trouvera aussi une discussion de leur application au cas français.
Là encore, les fondations universitaires ont un rôle central à jouer. Une restructuration d’ensemble de la gouvernance des universités est une réforme nécessaire, mais lourde et politiquement périlleuse; sa mise en place dans un avenir proche est pour le moins incertaine. En revanche, les fondations offrent une flexibilité beaucoup plus grande; les équiper d’un mode de gouvernance approprié constitue un objectif parfaitement réalisable. Ainsi, des établissements comme la Paris School of Economics (PSE) ou la Toulouse School of Economics (TSE) se sont dotés d’une structure de gouvernance remarquablement adaptée. De façon peu surprenante, TSE et PSE constituent justement des succès en matière de financement privé, avec des endowments d’origine privée de plusieurs dizaines de millions.
Pierre-André Chiappori est professeur d’économie à l’université de Columbia. Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de mathématiques et docteur en économie, Pierre-André Chiappori a été directeur de recherches au CNRS, il a enseigné à l’université Paris I, à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), à l’Ecole Polytechnique et à l’ENSAE avant de rejoindre l’université de Chicago comme professeur d’économie. Il est membre du corps enseignant à Columbia depuis 2004. Télécharger l'étude Le financement de l'enseignement supérieur: quel rôle pour les entreprises?
Voir aussi sur le blog: Sondage: les problèmes des universités vus par les Français, Les entreprises peuvent-elles sauver l'enseignement supérieur? Universités: qui veut des droits de scolarité à l’américaine? Le budget par étudiant dans les universités françaises est préoccupant.

http://www.institut-entreprise.fr/typo3temp/pics/dd42f40ef1.jpg By Pierre-Andre Chiappori, Professor of Economics at Columbia University. Download the study funding of higher education: what role for business? In 2007, the law on the freedoms and responsibilities of universities established the principle of autonomy of higher education institutions. The Aghion report, issued in January 2010, Valérie Pécresse, has set new standards. Beyond the issue of autonomy and that of university governance, there is also that of their resources: the globalization of higher education implies a strategy to focus the actors and massive investment, against which the allocations public enjoyed by many French universities appear insufficient. See also the blog: Poll: problems seen by the French universities, enterprises can they save higher education? Universities: which means tuition at the U.S.? The budget per student in French universities is concern. More...
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