«Nous allons traquer les marchands de stages»
Les mesures prises pour éviter les recours abusifs aux stagiaires se retournent parfois contre les jeunes. Aujourd'hui, certains se retrouvent à payer des organismes de formation bidons pour avoir des conventions de stage. Partagez-vous ce constat d’échec ?
Il faut voir d’où on vient, du Far West ! La loi de 2006 et aujourd’hui la loi Cherpion [qui impose notamment un délai de carence entre deux stages à un même poste, ndlr] ont permis d’établir un cadre. C’est incontestablement un progrès. Aujourd’hui, selon notre étude, la moitié des stages sont rémunérés, contre un tiers auparavant. Là où on trouvait des stages type pause-café, on estime aujourd’hui que six stages sur dix sont professionnalisants et durent plus de deux mois. Donc, que les choses aient progressé, c’est sûr. Que ce soit suffisant, sûrement pas. On est loin d’être au bout du chemin, j’en ai conscience. Je compte axer mon action sur ce sujet, notamment en traquant les «marchands de stage».
Que comptez-vous faire ?
Traquer les organismes privés qui vendent des fausses formations pour délivrer de fausses conventions de stage. Ce sont des arnaques. Ces organismes s’exposent à des sanctions extrêmement importantes.
Est-ce que la solution ne serait pas d’appliquer le droit du travail aux stagiaires de la même manière que pour les apprentis ? Ils auraient ainsi une vraie rémunération, et l’accès aux droits de base (la possibilité de cotiser pour leur retraite, congé, l’ouverture de droit au chômage…).
Non. Il faut faire attention de ne pas tout rigidifier. Si prendre un stagiaire devient aussi compliqué que d’embaucher quelqu’un, les entreprises ne prendront plus de stagiaires. Or on a besoin que nos étudiants fassent des stages, c’est un vrai plus. Il faut donc trouver un équilibre entre traquer les abus et laisser les portes des entreprises ouvertes.
Pour le collectif Génération précaire, les stages tuent l’emploi junior...
C’est exactement l’inverse. Un jeune qui a fait un stage voit ses chances de trouver un emploi multipliées par deux [toujours selon l'étude du ministère, ndlr]. Je défends absolument la place des stages dans la formation des étudiants. Mon modèle, c’est un stage conçu à l’intérieur de la formation, dans le cadre d’un parcours d’acquisition de compétence, avec une rémunération intégrée et un partenariat entre l’université et l’entreprise. Les connaissances, avec les stages, deviennent des compétences.
Les organisations étudiantes réclament une vraie rémunération des stages, et non plus la gratification forfaitaire de 417 euros mensuels, inférieure au RSA. Que leur répondez-vous ?
Aujourd’hui, 83% des étudiants qui sont en deuxième année de master ont une rémunération supérieure à 417 euros (ils sont 63% a faire un stage à ce niveau). Les compétences des étudiants concernés sont donc reconnues, dans des conditions de plus en plus satisfaisantes.
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Les étudiants se tournent alors vers des boites privées. Gwenaëlle a ainsi aligné «quelque chose comme 900 euros» pour avoir sa convention. «La formation vendue avec, c'était un peu la blague. Des cours par correspondance avec des livrets à rendre si on voulait. Le formateur brillait surtout par son absence», raconte-t-elle, ajoutant, un peu gênée: «évidemment, ça m'énerve. Devoir payer pour faire un stage ce n'est pas normal. Mais en même temps, j'étais coincée, je n'avais pas vraiment d'autre choix.»
Teil on näha kust sa tuled, Wild West! 2006 seadus ja täna Cherpion seadus [nõudes sellist ooteaega kahes etapis samas asendis, märkus] on kehtestatud raamistik. See on kahtlemata samm edasi. Täna, meie uuring, pool kõigist praktikume makstud , Kolmanda isiku vastu enne. Kus olid praktikume tüüpi kohvipausi, on hinnatud, et kuus kümnest etapid on professionalizing ja kestavad kauem kui kaks kuud. Nii et asjad on paranenud kindlasti. Aitab, kindlasti mitte. See on palju mööda teed, olen teadlik. Kavatsen keskenduda oma jõupingutusi selle teema kohta, sealhulgas jälgimist "kaupmehed muidugi." Veel ...