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Formation Continue du Supérieur
18 août 2011

Interview exclusive du Président du Réseau des Écoles de la 2e chance (E2C)

Propos recueillis par Jean Yves L’ANTON pour « la lettre de l’emploi et de la formation ». Plusieurs villes de France ont créé leur école de la deuxième chance. L'ASSPRO, agence territoriale d'information spécialisée dans l'emploi, la formation, l'insertion et la création d'entreprise, associée à "la lettre de l'emploi et de la formation" fait le point avec le Président du réseau des écoles.
Pourquoi avez vous créé la Fondation des écoles de la deuxième chance ?

Il faut distinguer la Fondation des Écoles de la 2e Chance du Réseau des Écoles de la 2e chance. C'est Édith CRESSON, alors Commissaire Européenne à la Jeunesse, qui en 1995, dans son livre Blanc "Enseigner et Apprendre, vers une société cognitive" avait mis en avant plusieurs mesures en faveur des jeunes, dont l'idée du dispositif "École de la 2e Chance". La première École a ainsi vu le jour à Marseille en 1997. Nous avons ensuite créé la Fondation des E2C. La Fondation est un organe de soutien du concept qui œuvre pour la promotion du dispositif. Elle finance des projets pédagogiques périscolaires.
Entre 1997 et 2004, les premières E2C ont défini une « Charte des Principes Fondamentaux » et fondé l'association "RESEAU DES ÉCOLES DE LA 2e CHANCE en France". Les missions de l'Association reposent sur 4 principes forts:
- la labellisation: évolution de la Charte des principes, gestion de la marque et du processus de labellisation,
- la compétence: évaluation et validation du parcours des jeunes sur la base de l'attestation de compétences acquises,
- la mutualisation des pratiques: rencontres et échanges annuels de jeunes et d'équipes pédagogiques,
- le Développement: études pour les créations d'Écoles, accompagnement sur la base des expériences des Écoles existantes.
La pédagogie des écoles n'est pas nouvelle, depuis bien longtemps des associations assuraient ces services, quelle est votre différence?

Il ne s'agit pas d'être en différence avec les autres structures existantes mais plutôt d'être complémentaire. En France, près de 150 000 jeunes sont sortis du système scolaire sans qualification. Il faut des dispositifs qui répondent spécifiquement à leur situation. L'École de la 2e Chance ne s'annonce pas comme LA réponse à la problématique des jeunes mais comme UNE des réponses possibles avec une pédagogie innovante. L'objectif est de recevoir près de 12 000 jeunes en 2012 (chiffre atteint à ce jour à 85%). Il s’agit d’un public de 18-25 ans sans qualification (niveau infra V) et sans emploi.
Un chiffre important: 92% des jeunes que nous recevons n'ont aucune qualification et 63% n'ont aucune expérience professionnelle.
Les Écoles de la 2e Chance proposent des pratiques pédagogiques innovantes, sortant des schémas scolaires classiques, fondées sur l’individualisation des parcours et l’apprentissage de l’autonomie. Les écoles accueillent les jeunes tels qu’ils sont: sans qualification et sans emploi, sans autre critère de sélection que leur motivation. Elles s’appuient sur les qualités et les compétences de chaque stagiaire pour les révéler à eux-mêmes et dégager des pistes de réussite personnelle. Dès le départ, les entreprises sont associées à l’effort de formation professionnelle.
La première étape, la période d’intégration, qui peut aller de trois à sept semaines, permet au stagiaire de s’engager à construire un projet et d’accepter les règles de vie à l’École. Les connaissances des stagiaires sont évaluées afin d’élaborer un plan de formation individualisé. Un contrat est signé entre le stagiaire et l’École, il précise les contours du plan de formation.
Trois étapes de formation en alternance vont accompagner la remise à niveau des savoir de base. D’abord, l’émergence du projet professionnel avec la découverte de l’entreprise et des métiers porteurs suivent la confirmation du projet et son affirmation. L’école accompagne toujours le stagiaire dans sa recherche d’un emploi ou son entrée dans un cursus de formation adapté au métier choisi. A l’issue de son parcours, le stagiaire se voit délivrer une Attestation de Compétences Acquises, accompagnée de son Portefeuille de Compétences. Ce document lui permet de mesurer les progrès accomplis et de faciliter l’accès à l’emploi ou à une formation professionnelle qualifiante. Cette démarche s’inscrit dans une perspective de formation tout au long de la vie et devrait entraîner une reconnaissance des acquis du stagiaire et faciliter, éventuellement, une démarche de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).
Comment fonctionne le réseau des écoles, à quel cahier des charges doivent répondre les structures qui postulent?
Concrètement, le Réseau des Écoles de la 2e chance est une structure légère, gérée par deux permanents, qui traite la labellisation et le développement. L'association bénéficie du soutien de l'État (Secrétariat Général du Comité Interministériel à la ville) et de grandes entreprises nationales comme le groupe UNIBAIL-RODAMCO, EDF... Le cahier des charges du Réseau repose sur la Charte des principes fondamentaux. C'est l'AFNOR qui assure le contrôle.
Vous affichez 60% de "sorties  positives ». Qu'est-ce qu'une "sortie positive". Avez-vous mesuré l'insertion à l'issue  du parcours?
Les sorties positives sont la formation qualifiante, le contrat en alternance ou le contrat de travail. Le bilan 2010 nous permet de dire que 22% des jeunes entrent en formation qualifiante, 13% en contrat en alternance et 24% en contrat de travail (dont 2% en contrats aidés).
Que deviennent les 40% de "sorties négatives"? Ont-ils une troisième chance?
Les E2C assurent un suivi post parcours des jeunes qui sont sortis (de 3 à 18 mois). Il n'y a pas véritablement d'études réalisées pour savoir ce que sont devenus ces jeunes. Nous avons une certitude: ce dispositif leur a servi dans la construction de leur vie. Ils ont pris conscience d'un certain nombre d'éléments importants pour se projeter vers l'insertion sociale et professionnelle, projets professionnels, intégration à la vie sociale… et c'est énorme quand on sait à quel niveau ils étaient en arrivant à l'École.
Cyfweliad gan Jean Yves L'Anton ar gyfer "llythyr o gyflogaeth a hyfforddiant." Mae nifer o ddinasoedd yn Ffrainc wedi creu eu hysgol o ail gyfle. Mae'r ASSPRO, asiantaeth tiriogaethol o wybodaeth arbenigol mewn cyflogaeth, hyfforddiant, integreiddio a chreu busnes, ynghyd â "llythyr cyflogaeth a hyfforddiant" wybodaeth ddiweddaraf gyda Llywydd y rhwydwaith ysgolion. Mwy...
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